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La princesse Mathilde

Publié le 27/02/2008

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Une femme de tête. «Son front est fait pour le diadème», disait Sainte-Beuve, célébrant l'éclat de Mathilde Letizia Wilhelmine Bonaparte. Fille de Jérôme, éphémère roi de Westphalie, elle naquit à Trieste en 1820. Elevée à Rome et à Florence, elle devait rencontrer son cousin Louis-Napoléon lors d'un séjour en Suisse, à Arenenberg, chez sa tante la reine Hortense. Elle l'aima. Il fut question d'hyménée. Mais Jérôme, peu confiant dans l'avenir de son neveu, s'y opposa. Riche héritière par sa mère, qui était fille du roi de Wurtemberg, mais appauvrie par les dilapidations de son père, elle épousa, en 1841, le comte russe Anatole Demidov, brutal, volage et jaloux mais très fortuné, et prince toscan de San Donato. En 1845, giflée en public par son mari, elle le quitta aussitôt et obtint du tsar la séparation de corps et une rente considérable (200000 roubles). Revenue en France sous le nom de comtesse de Montfort, elle devint la première dame de France à l'Elysée, puis aux Tuileries, quand son cousin Louis-Napoléon Bonaparte, encore célibataire, devint président de la République, puis empereur. Son aisance, son élégance, son charme et son esprit contribuèrent à la résurrection de la cour. Quand Napoléon III épousa Eugénie qu'il avait vue pour la première fois chez elle, son étoile pâlit en même temps que sa puissance. Les deux femmes ne s'entendaient pas, Mathilde restant attachée, comme son frère Jérôme, dit «Plon-Plon», aux tendances libérales et anticléricales combattues par l'impératrice.

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