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La rébellion catalane terrassée par le maréchal de Berwick

Publié le 13/04/2013

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A Barcelone, épicentre du conflit, Berwick s'empare de trois bastions et de deux courtines, d'où l'adversaire ne pourra le déloger. Le maréchal-duc ne répugne pas à combattre et se trouve « toujours au milieu du plus grand feu, y donnant ses ordres avec le même sang-froid que s'il avait été dans sa chambre«.

« Et il va gagner son pari ! Alors que les Barcelonais, ne pres­ sentant pas l'imminence de l'of­ fensive, ont laissé quelques brèches ouvertes dans leurs dé ­ fenses, il va pouvoir comman­ der l'assaut général.

Les Franco­ Espagnols ont pour objectif de s'emparer simultanément de la citadelle de Montjuich, sur les hauteurs de Barcelone, et de la ville de Cardona, à quelque quatre-vingts kilomètres au nord-ouest.

Dans ses Mémoires, Saint-Simon rapporte que trente et un ba­ taillons et trente-huit compa­ gnies de grenadiers comman­ dés par les marquis de La Vère et de Guerchy passent à l'a t­ taque .

Pendant ce temps, sur le front de mer, le marquis de Châteaufort s'empare d 'une redoute avec six cents dragons, soldats de l'Inquisition, et avec l'aide des « trois cents chevaux » fournis par le marquis de Casa­ fuerte , gouverneur de Tarra­ gone.

Seco2ndé par deux lieu­ tenants généraux, le comte irlandais Dillon et le marquis de Cilly, Berwick coordonne les opérations de main de maître .

Malgré la résistance acharnée des Catalans, les Franco-Espa­ gnols progressent sur tous les fronts.

A Barcelone, épicentre du conflit, Berwick s'empare de trois bastions et de deux cour­ tines, d'où l'adversaire ne pour­ ra le déloger .

Le maréchal-duc ne répugne pas à combattre et se trouve « toujours au milieu du plus grand feu, y donnant ses ordres avec le même sang -froid que s'il avait été dans sa ·chambre» .

Vaincre mais ne pas humilier Chassés de leurs positions avancées, les assiégés se re­ tranchent derrière les remparts, où ils continuent à se défendre comme de beaux diables .

Mais bientôt les Franco-Espagnols investissent la cité et s'assurent la maîtrise de plusieurs posi­ tions -dés .

Berwick « fit faire une coupure au rempart » afin de permettre à la cavalerie de s'in­ troduire par les brèches .

Le feu de l'artillerie se fait plus violent .

JI est quatre heures de l'après­ midi lorsque les Barcelonais se résignent enfin à déposer les armes.

« Leurs députés sorti­ rent ; il y eut plusieurs allées et venues ; enfin, le lendemain 12, ils se rendirent à discrétion », commente Saint-Simon .

« La place a tenu soixante et un jours de tranchée ouverte, avec une résolution et une opiniâ­ treté extrême des troupes et des habitants, enragés de l'abandon de l'Empereur .

» Le maréchal de Berwick a reçu la consigne de mettre tout en œuvre pour que les vaincus ne soient ni ridiculisés ni maltrai­ tés .

Il veille scrupuleusement à ce que leur ville ne soit pas pillée.

Et s'y emploie si bien que le lendemain, profitant du UN NOUVEAU GOUVERNEMENT POUR BARCELONE S'il permet aux assiégés de se retirer dignement, le roi d'Espagne ne peut cependant se permettre de laisser en place les notables qui ont fomenté ou soutenu la rébelUon.

Aussi charge-t-il Berwick de prendre des mesures immédiates en ce sens.

Le maréchal fait rendre les armes aux bourgeois barcelonais et réforme le gouvernement local.

Il casse la « Députation », corps des élus de la province, fait « de nouveaux magistrats, et établit une nouvelle forme de gouvernement sous le nom de "Junte" ».

Le marquis de Villaroel, qui commandait à Barcelone , est conduit avec une vingtaine d'autres chefs rebelles au château d'A1icante « pour y demeurer le reste de leurs Jours, ou être distribués en d'autres prisons ».

Berwick séjourne un mois dans la capitale catalane pour régler toutes les affaires militaires et civiles de la viDe et de la province.

Puis, Philippe V nomme l'un de ses chefs de guerre, le comte de Montemar, gouverneur de Barcelone .

calme retrouvé, les boutiques peuvent ouvrir comme à l'ordi­ naire.

Quant à Louis XIV, il a écrit à Philippe V d'Espagne, enjoignant son petit-fils à trai­ ter humainement et honorable­ ment « des sujets que vous êtes obligés de conserver, dont vous êtes le père et que vous ne deve z pas détruire ».

La Catalogne ne sera totale­ ment soumise que peu après, · avec la prise de Cardone par le comte de Montemar, gouver­ neur de Saragosse.

Ce nouveau succès contribuera à conforter la glorieuse réputation du ma­ réchal de Berwick .

Mai s, il per­ mettra surtout à Philippe V d'asseoir son pouvoir et de gar­ der la Couronne d'Espagne .. »

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