La rébellion catalane terrassée par le maréchal de Berwick
Publié le 26/06/2013
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Chassés de leurs positions avancées, les assiégés se retranchent derrière les remparts, où ils continuent à se défendre comme de beaux diables. Mais bientôt les Franco-Espagnols investissent la cité et s'assurent la maîtrise de plusieurs positions dés. Berwick « fit faire une coupure au rempart « afin de permettre à la cavalerie de s'introduire par les brèches.
«
Et il va gagner son pari ! Alors
que les Barcelonais, ne pres
sentant pas l'imminence de l'of
fensive, ont laissé quelques
brèches ouvertes dans leurs dé
fenses, il va pouvoir comman
der l'assaut général.
Les Franco
Espagnols ont pour objectif de
s'emparer simultanément de la
citadelle
de Montjuich, sur les
hauteurs
de Barcelone, et de la
ville de Cardona, à quelque
quatre-vingts kilomètres au
nord-ouest.
Dans
ses Mémoires, Saint-Simon
rapporte que trente et un ba
taillons et trente -huit compa
gnies de grenadiers comman
dés par les marquis de La Vère
et de Guerchy passent à l'at
taque.
Pendant ce temps, sur le
front
de mer, le marquis de
Châteaufort s' empare d'une
redoute avec six cents dragons,
soldats
de l'Inquisition, et avec
l'aide
des « trois cents chevaux »
fournis par le marquis de Casa
fuerte, gouverneur de Tarra
gone.
Seco2ndé par deux lieu
tenants généraux, le comte
- ~--- ·---- ·----
irlandais Dillon et le marquis de
Cilly, Berwick coordonne les
opérations de main de maître .
Malgré la
résistance acharnée
des Catalans , les Franco-Espa
gnols progressent sur tous les
fronts.
A Barcelone,
épicentre du
conflit, Berwick s'empare de
trois bastions et de deux cour
tines, d'où l'adversaire ne pour
ra le déloger .
Le maréchal-duc
ne répugne pas à combattre et
se trouve « toujours au milieu
du plus grand feu, y donnant ses
ordres avec le même sang-froid
que s'il avait été dans sa
·chambre» .
Vaincre mais
ne pas humilier
Chassés de leurs positions
avancées, les assiégés se re
tranchent derrière les remparts,
où ils continuent à
se défendre
comme de beaux diables .
Mais
bientôt les Franco-Espagnols
investissent la cité
et s'assurent
la maîtrise
de plusieurs posi
tions-dés.
Berwick « fit faire une
coupure au rempart
» afin de
permettre à la cavalerie de s'in
troduire par les brèches.
Le feu
de l'artillerie se fait plus violent .
Il est quatre heures de l'après
midi lorsque les Barcelonais se
résignent enfin à déposer les
armes.
« Leurs députés sorti
rent ; il y eut plusieurs allées et
venues i enfin, le lendemain 12,
ils se rendirent à discrétion »,
commente Saint-Simon .
« La
place a tenu soixante et un
jours
de tranchée ouverte, avec
une résolution et une opiniâ
treté extrême des troupes et
des habitants , enragés de
l'abandon de l'Empereur.
»
Le maréchal de Berwick a reçu
la consigne
de mettre tout en
œuvre pour que les vaincus ne
soient ni ridiculisés ni maltrai
tés.
Il veille scrupuleusement à
ce que leur ville ne soit pas
pillée.
Et s'y emploie si bien
que le lendemain, profitant du
~ EDITIONS &:dl ATlAS
UN NOUVEAU GOUVERNEMENT POUR BARCELONE
S'il permet aux assiégés de se
retirer dignement, le roi
d'Espagne
ne peut cependant
se permettre de laisser en
place les notables qui ont
fomenté ou soutenu la rébelllon.
Aussi charge-t-il
Berwick de prendre des
mesures immédiates en ce
sens.
Le maréchal fait rendre les armes aux bourgeois
barcelonais
et réforme le gouvernement local.
Il casse la « Députation », corps des élus
de la province, fait « de
nouveaux magistrats, et établit
une
nouveUe forme de
gouvernement sous le nom de
"Junte " ».
Le marquis de Villaroel, qui commandait à
Barcelone, est conduit avec une vingtaine d'autres chefs
rebeUes au château d'AJicante
« pour y demeurer le reste de
leurs jours, ou être distribués
en d'autres prisons ».
Berwick
séjourne un mois
dans la
capitale
catalane pour régler toutes les affaires militaires et
civiles de la viDe et de la
province.
Puis, Philippe V
nomme l'un de ses chefs de guerre, le comte de Montemar,
gouverneur de Barcelone.
calme retrouvé, les boutiques
peuvent ouvrir comme à l'ordi
naire.
Quant à Louis XIV, il a
écrit
à Philippe V d'Espagne,
enjoignant son
pet it-fils à trai
ter humainement et honorable
ment « des sujets que vous
êtes obligés de conserver, dont
vous êtes le père et que vous
ne devez pas détruire ».
La Catalogne ne sera totale
ment soumise que peu après,
avec la prise
de Cardo ne par le
comte de Montemar, gouver
neur de Saragosse.
Ce nouveau
succès contribuera
à conforter
la glorieuse réputation
du ma
réchal de Berwick.
Mais, il per
mettra surtout à Philippe V
d'asseoir son pouvoir
et de gar
der la Couronne d'Espagne .
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