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La « reculade » de Nemours

Publié le 29/08/2013

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Face à la Ligue ultra catholique et à son chef, le duc Henri de Guise, qui sont entrés en guerre ouverte contre son autorité, Henri III est contraint de plier. Pour l'heure, il est impuissant à contrer cette opposition, mais par la « reculade « de Nemours et le traité signé le 7 juillet 1585, il ne se soumettra que provisoirement, pour mieux riposter quand les circonstances lui seront redevenues favorables.

« tant de contrôler les fron­ tières du nord et de l'est du royaume! Catherine de Médicis parle­ mente pied à pied , mais ne peut empêcher Henri de Guise de dicter ses conditions tout en faisant monter les enchères.

Au mois de juin , le Lorrain met le roi en demeure d'aboli r les édits de pacifica­ tion religieuse et de forcer les protestants à abjurer immé­ diatement .

En outre , il menace de passer à l'offensive à Paris, où il est assuré de bénéficier d'un enthousiaste appui po­ pulaire .

Résister risquerait de précipiter le triomphe de la Li­ gue ; capituler - provisoire­ ment -réserve l'avenir .

Sur les conseils insistants de sa mère, Henri Ill se résout à céder , la mort dans l'âme.

Par le traité de Nemours, si­ gné Je 7 juillet 1585 , le roi se soumet aux exigences des li­ gueurs , tant financières que politiques , militaires et re­ ligieuses .

Non seulement il accorde titres et pensions aux principaux chefs catholiques et paie la solde de l 'armée le­ vée par la Ligue , mais il prend également à sa charge la ré­ munération des gardes parti­ culières du cardinal Charles de Bourbon, d' Henri de Guise et du duc Philippe Emmanuel de Mercœur , demi-frère de la reine Louise de Lorraine .

Réserver l'avenir Le délicat problème des pla ­ ces de sûreté est résolu par un compromis .

Guise reç oit Ver ­ dun , Toul , Saint - Dizier et Châ­ lons-sur-Marne ; le cardinal de Bourbon, Soissons ; le duc Charles de Mayenne , frère cadet de Guise, Dijon et Beau­ ne ; Mercœur, Dinan.

Ma is il est hors de question que le roi cède Rouen , Dieppe, Reims, Chalon-sur-Saône et Metz .

Au plan religieux , tous les édit s de pacification antérieurs sont révoqués, ce qui signifie la ruine de la politique de conci­ liation menée tant bien que mal depuis le début des guer­ res de Religion par Catherine de Médicis , puis par Henri Ill.

Désormais, le culte réformé est totalement interdit .

Les protestants ont le choi x entre l'abjuration ou l'exil, ils sont déclarés incapables d'exercer une charge publique et doi ­ vent rendre leurs places de sûreté, un peu plus d'une cin­ quantaine, dont La Rochelle, Cognac , Périgueux et Montpel­ lier .

Quant à Henri de Bour­ bon , le futur Henri IV, roi de Navarre et premier prince du sang, il est déchu de tous ses droit s à la succession au trône .

Le 18 juillet 1585 , Henri Ill se rend au parlement de Paris afin d'y faire enregistrer le trai­ té de Nemours, qui sanctionne sa défaite, mais surtout, légiti ­ me la Ligue .

CONSCIENCE ET VOLONTÉ Le 18 juillet 1585, en se rendant au parlement de Paris pour faire enregistrer le traité de Nemours, Henri Ill déclare au cardinal Charles de Bourbon : « Mon oncle, contre ma conscience, mais bien volontiers, je suis ci-devant venu pour faire publier les édits de pacification parce qu'ils réussissaient au soulagement de mon peuple .

Maintenant, je vais faire publier l'édit de révocation de ceux-ci , selon ma conscience, mais mal volontiers, parce que de la publication de celui-ci dépend la ruine de mon État et de mon peuple .

» A l'issue de la séance, Henri Ill est salué par des « Vive le roi ! », alors que les Parisiens lui sont de plus en plus ouvertement hostiles .

Mais le chroniqueur Pierre de L:Estoile souligne, non sans ironie, que ces vivats sont poussés par des personnes « attitrées et apostées par les ligueurs, et qu'on avait donné de l'argent à quelques crocheteurs et faquins pour ce faire, et de la dragée à force petits enfants ».

Tandis que celle-ci devient un véritable État dans l'État, son chef, le duc Henri de Guise, s ' impose comme l'équivalent des maires du palais qui avaient pris le pouvoir sous les derniers Mérovingiens .

li ne lui reste plus qu 'à se saisir de la Couronne ! Y songe - t-il ? li est permis de le croire.

Mais, à rusé , rusé et demi.

Henri Ill plie parce qu'il ne peut faire autrement .

Si à Nemours il a été contraint à la « reculade », il est bien évident qu 'il n'en­ tend pa s en res ter là. »

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