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La réforme monastique de Benoît d'Aniane

Publié le 01/09/2013

Extrait du document

Le document est un commentaire de la règle de saint Benoît, l'abbé du Mont-Cassin, en Italie, véritable « inventeur « de la vie monas-tique en Occident au vie siècle. A Aix-la-Chapelle, il s'agit de mener à bien la réfor¬me des abbayes voulue par le souverain carolingien.

Depuis 809, certaines disposi¬tions touchant à la vie monas¬tique ont déjà été édictées. En 816, un synode, qui s'est égale¬ment tenu à Aix-la-Chapelle, a ainsi adopté vingt-sept dispo-sitions provisoires. Reprises et développées dans le capitulai¬re de Benoît d'Aniane, celles-ci portent en particulier sur les voeux que prononcent les moines, qui seront désormais les mêmes dans tout l'Empire. Après délibération, Louis le Pieux promulgue ce capitulai¬re, connu sous le titre latin Capitulare, de vita et conservatione monachorum. C'est en soi une véritable règle. Benoît d'Ania¬ne devient presque le second fondateur de la vie monas-tique occidentale.

« confiance de Louis le Pieux en matière d'affaires monas­ tiques.

Lorsqu 'il était roi d'Aquitaine , le souverain caro­ lingien a pu apprécier son tra­ vail de réforme dans les monastères du sud de l'Empi­ re.

Désireux de retenir ce pré­ lat de valeur auprès de lui, il a fait construire près d'Aix-la­ Chapelle l'abbaye d'Inde.

Benoît d'Aniane s'y installe aux alentours de 815 et en prend la direction .

De là, il peut étendre sa réforme vers le nord et l'est de l'Empire.

Modèle à suivre , Inde accueille des moines venus d'autres abbayes pour se for­ mer aux nouvelles obser­ vances prévues par le capitu­ laire de 817 .

Pendant toute la période caro­ lingienne , nombre d'abbés ont voulu restaurer une vraie vie monastique à l' intérieur des abbayes.

Mais , bien sou­ vent, celles-ci , fondées par des laïcs, demeurent sous la coupe de leurs généreux pro­ tecteurs et donateurs de domaines, qui peuvent à tout moment saisir leurs biens et leurs revenus .

Certaines nomi­ nations d'abbés sont dou­ teuses.

La vie monastique tend à se relâcher.

Les obliga­ tions de clôture (la coupure physique avec le monde exté­ rieur) et de stabilité (le moine reste attaché sa vie durant à la même abbaye) ne sont pas partout respectées .

La règle de saint Benoît , devenue pourtant la norme dans l'Em­ pire, n'est pas uniformément suivie .

A certains endroits, les moines conservent leur fortu­ ne .

Ailleurs, ils pratiquent la prière perpétuelle , non pré­ vue par la règle bénédictine .

L'objectif essentiel du capitu­ laire de 817 est bien d'impo­ ser la règle de saint Benoît à l ' ensemble du monachisme carolingien .

Mais cette règle a été retravaillée par Benoît d'Aniane , qui lui a apporté d'importantes modifications.

Certains auteurs n'hésitent pas à dire qu'il l'a même par­ fois un peu trahie .

La résistance des grandes abbayes Parmi ces innovations: l'allon­ gement important des offices et de la prière .

Récitation de psaumes et visites d'autels se surajoutent, laissant peu de temps au moine pour le travail manuel.

Inconnu à l' époque de saint Benoît, qui promeut l'autonomie , un type d'organi­ sation en congrégation com­ mence à se mettre en place .

Sous l'autorité d 'un supérieur général, des moines inspec­ teurs vérifient que les abbayes se conforment bien à la règle .

Maintenant le devoir d'hospitalité, Benoît d'Aniane renforce toutefois la clôture et interdit les écoles dans l'en­ ceinte des monastères .

Enfin, il dessine un nouveau profil d'abbé plus proche de ses moines .

Celui-ci doit vivre à l ' intérieur de l'abbaye et être LA RÈGLE DE SAINT BENOÎT Surnommé le « patriarche des moines d'Occident », Benoît de Nursie se retire, aux alentours de 530, au Mont-Cassin, près de Rome, entouré d'une petite communauté de moines.

Déjà lorsqu'il vivait dans sa grotte de Subiaco, sa réputation de sainteté avait attiré vers lui des âmes éprises de Dieu.

Afin d'organiser la vie au sein de ses monastères naissants, Benoît de Nursie met au point ce qu ' on appellera " la Règle ", qui régit la vie du moine autour du précepte ora et labora (prie et travaille).

L:existence monastique s'équilibre entre les offices et la prière - l'Opus Dei (l'œuvre de Dieu), la lectio divina (la lecture et la méditation des textes religieux) et le travail manuel.

Chaque abbaye est autonome.

En Occident, la règle de saint Benoît va peu à peu supplanter celles de Césaire, de Basile ou de Colomban.

Au xe siècle, elle s'est généralisée à presque tous les monastères.

soumis au même régime que la communauté qu 'il dirige.

Benoît d 'Aniane n'arrive cependant pas à imposer la libre élection des abbés par les monastères .

La réforme de Benoît d'Aniane s'est-elle finalement impo­ sée? Pas vraiment.

La mort du réformateur, en 821, ralentit indéniablement le mouve­ ment .

La résistance de grandes abbayes, comme celles du Mont-Cassin, près de Rome , ou de Saint-Denis, l'empêchent de se générali­ ser.

Les vicissitudes de la poli­ tique l'achèvent ...

Toutefois, la tentative d 'unification portera ses fruits .

Oublieux de ses aïeux irlandais et orientaux , le monachisme en Occident va peu à peu se regrouper autour de la règle bénédictine.. »

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