La République fédérale d'Allemagne de 1945 à 1989 : origine, formation et évolution.

« cela, s'ajoutent les accords quadripartites sur Berlin (3 septembre 1971) concernant le nouveau statut de cette villedivisée.Mais la pièce maîtresse de l'édifice est certainement le traité normalisant les relations entre les deux Allemagnes outraité fondamental (21 décembre 1972).

Après avoir remporté les élections de 1972 avec la même alliance politique,Willy Brandt doit démissionner de ses fonctions à la suite de l'affaire Guillaume — un espion qui s'est infiltré dansl'entourage du chancelier, pour le compte de la R.D.A.

—.

Le 16 mai 1974, le Bundestag élit Helmut Schmidt, membredu S.P.D.

comme Brandt, qui va faire face à la crise économique.Cette nouvelle période voit, sur le plan politique, la remontée de la coalition C.D.U.-C.S.U.

et l'apparition des Vertscomme nouvelle force politique.

Sur le plan économique, Schmidt oriente son action vers les Européens etnotamment les Français (axe Paris-Bonn), pour définir une attitude commune en matière d'inflation et de monnaie.C'est paradoxalement le S.P.D.

qui lâche le chancelier, estimant sa politique trop conservatrice.

En effet, une partiede l'électorat social-démocrate est en train de se retourner du côté des écologistes, affaiblissant la formationsocialiste.

Le 1er octobre 1982, Helmut Kohl renverse Helmut Schmidt et prend sa place. [Transition] Malgré les bouleversements politiques à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, le système politique ouest-allemanda tenuLa R.F.A.

1 63bon.

L'Allemagne de l'Ouest est bien une nation occidentale reposant sur des valeurs démocratiques.

L'époque dunazisme semble bien révolue, mais l'idée d'une réunification allemande qui plane sur ce grand pays morcelé revient àla pointe de l'ac-tualité avec l'effondrement du communisme en Europe. [Partie III.

Le grand chantier de la réunification et l'effondrement du communisme en Europe : la R.F.A.

de 1982 à1989.] L'artisan de la réunification allemande est Helmut Kohl.

Poussé par le vent de l'Histoire et les grandsbouleversements à l'Est, il amène son pays à négocier un virage capital, mettant fin à plus de cinquante ans dedivision.L'action politique du chancelier Kohl le situe dans la lignée d'un Konrad Adenauer.

Il est élu en 1982, à la suite d'unepetite révolution de palais du parti libéral qui avait permis l'accession de la gauche au pouvoir pendant la périodeprécédente.

Le F.D.P.

abandonne le chancelier social-démocrate-chrétien.

Ce renversement d'alliance politique estune constante de cette époque, mais elle a pour effet de porter Kohl au pouvoir.

Qui est donc ce leader sur lequelreposent tous les espoirs du peuple allemand ? Quelle est sa politique pendant les années précédant la réunification? Enfin, comment se déroule le processus d'unification des deux Allemagnes ?Helmut Kohl est né en 1930 à Ludwigshafen.

Il s'intéresse très tôt à la politique, puisqu'il entre à 17 ans auxjeunesses chrétiennes-démocrates.

Après avoir préparé un doctorat d'histoire contemporaine, il accède à 25 ans aucomité directeur du land de Rhénanie-Palatinat.

Député de la diète de Mayence, il est ministre-président de ce landen 1969.

Puis, il est élu président de la C.D.U.

en 1976.

Il est battu de justesse aux élections de 1976, par H.Schmidt et en 1980, il doit s'effacer devant son rival bavarois Franz Josef Strauss.Quelle est sa conception de l'Allemagne ? Trop jeune pour avoir connu la guerre et le nazisme — il n'avait que 9 anslorsque le second conflit éclate —, Kohl a toujours refusé l'idée d'un peuple allemand prisonnier définitivement de sonpassé.

Il pense que l'émergence du Ille Reich peut s'expliquer par le contexte historique de l'époque.

Il n'en demeurepas moins que cette vision de l'histoire allemande n'est pas partagée par tous les historiens.

Pour le chancelier, lasociété allemande est avant tout une nation européenne.

Juste après la réunification, on lui doit cette formule :«Dans les familles allemandes, pour les besognes ingrates, il y a les grand-mères.

Eh bien !, moi, je suis la grand-mère de la République fédérale.

»Cette notoriété d'aujourd'hui contraste bien mal avec ses débuts de chancelier en 1982.

En effet, sa politique, àl'époque, est celle d'un néoconservateur : rejet de l'État-providence, plus grande responsabilité de l'individu grâce àla compétitivité et à l'initiative, retour aux valeurs traditionnelles comme celles de la famille, etc.

Ce changementradical a dû plaire aux Allemands et à leurs représentants puisqu'il est confirmé dans ses fonctions lors des électionsau Bundestag, en mars 1983.

Par ailleurs, la C.D.U.

est la grande gagnante de ces élections.

L'Union veut prendreses distances vis-à-vis de l'Ostpolitik et relancer le thème de l'unification allemande.

De la même manière, lenouveau pouvoir souhaite se rapprocher des États-Unis et de la C.E.E.

Le couple Kohl-Mitterrand symbolise la bonneentente entre les deux pays ainsi que l'ancrage de l'Allemagne fédérale en Occident.

Pendant les années 1984-1985,là R.F.A.

se tourne sur elle-même, à la recherche de son identité et de ses valeurs ancestrales.

Devait-elle rejeterles apports de la civilisation occidentale ? Le débat théorique s'oriente rapidement vers la question de la spécificitédes crimes nazis.

En outre, les élections au Bundestag du 25 janvier 1987 enregistrent une baisse des deux grandesformations au profit de deux petits partis : le F.D.P.

et les Verts.

Le gouvernement du chancelier Kohl, qualifié demorose par les observateurs politiques, change brusquement d'allure à la fin de son deuxième mandat.

En effet,l'abandon de l'Ostpolitik a relancé le débat sur la réunification.

Il devient vraiment d'actualité au moment de laperestroïka en U.R.S.S.

L'Histoire bouge à nouveau en Europe centrale.L'Allemagne de l'Ouest, du fait de sa situation géographique, s'est retrouvée au centre de phénomènes migratoiresliés à la désagrégation du système communiste en Europe.

A titre d'exemple, de 1987 à 1989, la R.F.A.

doit accueillirdes dizaines de milliers de réfugiés d'origine allemande en provenance de la Pologne et des pays de l'Est.

Le point de. »