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La Résistance française en 1943 (analyse d'un texte du CNR)

Publié le 17/01/2022

Extrait du document



« Le Conseil de la Résistance, réuni quelque part en France, le 27 mai, constate avec une joie immense la libération totale de l'Afrique du Nord par la victoire des armées alliées, anglaises, américaines et françaises (...)

La France, déjà présenté sur tous les fronts, aspire à rentrer plus intensément encore dans la guerre libératrice et à y jeter toutes les ressources de son Empire (...)

Pour atteindre pleinement son but, il faut qu'elle ait, au plus tôt, un gouvernement unique et fort qui coordonne et qui ordonne, affirmant aux yeux du monde son prestige retrouvé de grande nation (...)

La France ne peut concevoir que la création d'un véritable gouvernement provisoire, certes, mais ayant toutes les formes de l'autorité, répudiant une fois pour toutes, officiellement et dans les faits, la dictature de Vichy, ses hommes, ses symboles, ses prolongements. Elle entend que ce gouvernement soit confié au général de Gaulle qui fut l'âme de la Résistance aux jours les plus nombres et qui n'a cessé, depuis le 18 juin 1940, de préparer en pleine lucidité et en pleine indépendance la renaissance de la patrie détruite, comme les libertés républicaines déchirées. «

(Motion adoptée à l'unanimité par le Conseil National de la Résistance, le 27 mai 1943.)

Questions

À partir du texte rédigez un commentaire composé ou répondez aux cinq questions suivantes :

1. Justifiez l'expression : « La France déjà présente sur tous les fronts « au moment où cette motion a été adoptée.

2. À quels événements se réfère l'expression « aux jours les plus sombres « ?

3. Que faut-il entendre par « dictature de Vichy « ?

4. Que représente le Conseil National de la Résistance ? Pourquoi « quelque part en France « ?

5. Pourquoi est-il souhaité dans la motion « la création d'un véritable gouvernement provisoire « ? A-t-il été créé ?

« - Dans le Pacifique, la Nouvelle-Calédonie, ralliée dès 1941 et dont la position représente un intérêt stratégiqueconsidérable, sert de « porte-avion » aux Alliés dans la guerre du Pacifique. - Sur le front de l'Est, une escadrille aérienne française, l'escadrille « Normandie », qui sera bientôt baptisée «Normandie-Niemen », combat aux côtés des aviateurs soviétiques contre la redoutable Luftwaffe. - Enfin des escadrilles françaises participent aux bombardements quasi quotidiens que les Alliés anglo-saxonseffectuent sur les installations industrielles et les voies de communication du Reich et des pays occupésoccidentaux. 2.

La Résistance intérieure Une marée montante.

Progressivement la Résistance voit grossir ses effectifs.

Aux rares résistants de la premièreheure de nouvelles forces sont venues se joindre.

En juin 1941, les communistes apportent à la Résistance l'ardeur de leurs militants etla qualité de leur organisation depuis longtemps préparée à la lutte clandestine.

Puis, peu à peu, arrivent les renfortsde ceux qui s'engagent dans le combat par patriotisme, pour protester contre les crimes nazis ou pour échapper à ladéportation ou au STO. Les formes de ce combat sont multiples.

La propagande par voie de tracts jetés à la volée ou même de livres (cf.Le silence de la met) que l'on se passe sous le manteau, vise à rendre courage aux Français.

Des attentats contredes officiers ou des embuscades empêchent les ennemis de considérer le territoire français comme une «zone devillégiature» et de les maintenir dans un sentiment permanent d'insécurité.

Des sabotages détruisent desinstallations ennemies, ralentissent la production dans les usines qui produisent en leur faveur et entravent leurscommunications.

Des « pianistes » transmettent par radio aux Alliés de précieux renseignements concernant lesinstallations défensives et les déplacements des troupes ennemies. Les communistes, soucieux de soulager immédiatement l'Armée Rouge, attaquent plus directement l'ennemi au risquede provoquer l'exécution d'otages.

Les autres mouvements, parfois accusés par les communistes de mollesse,entendent avant tout se renforcer, ménager leurs forces et se préparer pour agir lors du jour « J » du débarquementqui serait décisif pour la libération du pays. LA NÉCESSITÉ D'UN GOUVERNEMENT La demande de formation d'un gouvernement formulée par le CNR s'explique évidemment par le souci d'organiser plusefficacement le combat commun.

Mais ce sont surtout des considérations politiques qui guident la démarche duCNR.

Il est évident pour tous, en effet, que ce sont les grandes puissances alliées qui, au lendemain de la victoire,décideront du sort réservé aux différents pays, dont celui de la France.

Il importe donc que la France se présentecomme unie et que ce soit la France combattante, et non la France de Vichy, qui incarne la vraie France à leursyeux. 1.

L'unité de la France combattante Combattant le même ennemi, les divers combattants français sont encore fort divisés en 1943.

En métropole, lesdivers mouvements et réseaux se sont longtemps ignorés ou se trouvaient en concurrence.

Les rapports étaientsouvent tendus entre « ceux de l'intérieur », volontiers caustiques à l'égard des « planqués » de Londres, et ceuxde la France libre critiquant fréquemment « l'amateurisme » des premiers. L'unité de la Résistance intérieure que Jean Moulin vient d'obtenir, ce même jour de juin 1943, représente donc unpremier grand succès.

Elle ne s'est pourtant pas faite sans mal.

Le CNR rassemble, en effet, des mouvements et deshommes d'horizons fort divers.

Il regroupe les huit principaux mouvements de résistance, deux syndicats et six partispolitiques dont presque tous, le parti communiste excepté, sont des fantômes sans organisation véritable.

Bien desoppositions et méfiances subsistent : divergences politiques, celles du présent comme celles d'avant-guerre,différences confessionnelles, rivalités des réseaux, conceptions opposées des méthodes et objectifs du combat,voire querelles personnelles.

De même de graves divergences affaiblissent les Français libres.

Une crise sérieuse a opposé de Gaulle à l'amiralMuselier, un de ses premiers compagnons.

Les Français réfugiés en Amérique ne sont guère favorables à de Gaulle,pas plus que les ralliés de l'armée d'Afrique n'ont pardonné aux troupes gaullistes d'avoir livré des combatsmeurtriers, en particulier en Syrie, contre les forces françaises fidèles à Vichy. Quel que soit le courage dont les troupes des FFL ou les résistants de l'intérieur peuvent faire preuve, leur nombreest encore trop limité pour convaincre pleinement les Alliés qu'ils représentent vraiment la France.

La création d'ungouvernement qui rassemblerait ces forces disparates sous une direction unique est donc la condition indispensablepour que la France combattante puisse, face à des Alliés encore sceptiques, faire valoir son unanimité à défaut de. »

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