La révolte des va-nu-pieds de Normandie
Publié le 26/08/2013
Extrait du document
Le roi réagit en donnant commission, le 15 décembre, au chancelier Pierre Séguier de rétablir l'ordre. Pour châtier les rebelles, celui-ci s'appuiera sur des troupes allemandes et wallonnes — étrangères, elles obéiront plus facilement —commandées par le colonel Gassion. Les va-nu-pieds sont rapidement dispersés. Ceux qui sont faits prisonniers sont pendus. Avranches est traitée en ville ennemie et livrée aux soldats, qui pendent et pillent à volonté...
Séguier se rend à Rouen et y entre en place conquise le 2 janvier 1640. Le 4 janvier, le Parlement et la municipalité
«
ment des droits sur les étoffes
teintes .
D'autres artisans se
joignent à eux, ainsi que la
bourgeoisie parlementaire,
qui
refuse de payer une taxe sur
les offices .
Lorsqu 'un
officier
du roi vient faire appliquer
l 'édit sur les teintures , il est
massacré .
Du 20 au 23 août
163 9 , la cité est ravagée , en
proie aux pillages et aux des
tructions .
Une partie de la mi
lice bourgeoise passe du côté
des insurgés, qui eux aussi se
réclament
de Jean Nu-Pieds .
La maison du receveur des
gabelles , Letellier de Tourne
ville, est assiégée .
Effrayée par
cette violence qu 'elle a contri
bué à déchaîner , la bourgeoi
sie parlementaire s'interpose,
permet à Tourneville de s'en
fuir , reprend la situation en
main
pour protéger ses biens
.et arrête les meneurs .
D 'autres
troubles éclatent à Caen et à
Bayeux - puis les villes retrou
vent assez rapidement leur
calme.
Une sévère
répression
Le cardinal-ministre Richelieu
s '
inquiète de cette situation .
Touché
par la misère du peu
ple, qu 'il a pu constater de
visu lors d'un voyage en Picar
die en 1636, il en rend res pon
sable l'administration financiè- re
qui ,
aux demandes d'argent
du roi , ne sait répondre que
par des charges fiscales sup
plémentaires .
Pour autant , pas
question de laisser impunie
une révolte contre l'autorité
royale .
La région d'Avranches
est toujours sous le contrôle
des va-nu-pieds (qui ne paient
plus leurs impôts) ; la bour
geoisie de Rouen a certes
ramené l'ordre mais est cou
pable de ne pas avoir jugé les
meneurs
et de ne pas aider le
marquis de Cuni sy , toujours
retranché dans son château.
Le roi réagit en
donnant com
mission , le 15 décembre, au
chancelier Pierre Séguier de
rétablir l'ordre .
Pour châtier les
rebelles , celui-ci s'appuiera
sur des troupes allemandes et
wallonnes -étrangère s, elles
obéiront plus facilement -
commandées par le colonel
Gas sion .
Les va-nu - pieds sont
rapidement dispersés .
Ceux
qui sont faits prisonniers sont
pendus .
Avranches est traitée
en ville ennemie et livrée aux
s
oldats , qui pendent et pillent
à volonté ...
Séguier se rend
à Rouen et y
entre en place conquise le 2
janvier 1640 .
Le 4 janvier , le
Parlement
et la municipalité
EDITI O NS ATLAS
LE MANIFESTE DE
JEAN NU•PIEDS
Imprimé à Avranches, le Manifeste du haut, indomptable
capitaine Jean
Nu-Pieds, général de l'armée de souffrance
s'élève à la fois contre
les privilégiés et les
représentants de l'autorité
royale.
D' origine fiscale,
la révolte de Normandie
souligne par ailleurs la
résistance de la province ,
désignée ici par le terme
« patrie », face à un État de
plus en plus centralisateur.
« Que des gens enrichis avec
leurs impôts/ Oppressent le
public par leurs conjurations,
/ Qu ' ils fassent des traînées
avec leurs suppôts ; /Qu'ils
vendent leur patrie avec
leurs factions, / Et que trop
glorieux ils se moquent de
nous, / Portant à nos dépens
le satin et velours, /Cela ne
se peut pas sans que leur
trahison !fout Nu-Pieds que je sois n'abaisse l'ambition.
»
sont suspendus, la justice con
fiée à une commission extraor
dinaire de conseillers du par
lement de Paris ; les impôts
contestés sont rétablis , et la
ville devra verser une indem
nité de plus d'un million de
livres ; les habitants devront
loger et nourrir les troupes à
leurs frais.
Les municipalités
de Caen et de Bayeux sont
elles aussi révoquées .
Le 8
janvier,
le chancelier prescrit
le désarmement du peuple
dans toute la Normandie .
Dernier acte du rétablissement
de l 'autorité du roi : au mois de
mars , Séguier convoque la no
blesse du Cotentin, qui a été
favorable , voire s'est alliée aux
va-nu-pieds .
Aucun châtiment
n'est prévu, mais il la rend
désormais comptable de la
tranquillité de la province .
Une
manière · habile de lui faire
comprendre que son intérêt
réside dans une fidélité abso
lue au roi.
UJ
UJ u c.
!!.
»
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