LA RÉVOLUTION AMÉRICAINE
Publié le 19/01/2012
Extrait du document
«
que, la transformation s'est révélée impossible, parce que
le système britannique était rigide, étroit et inefficace.
Par une ironie du sort, la première occasion de fric
tion est née d'une tentative -rare pour l'époque -que
fit le Gouvernement britannique en vue d'améliorer
l'ad
ministration des colonies où le système fiscal était d'une
inefficacité notoire.
Le Premier ministre, Lord Grenville,
devait faire face aux dépenses
de la guerre de Sept Ans.
Sous
la pression de la noblesse terrienne qui supportait
la plus grosse part des impôts, il décida une réforme
administrative du service
des douanes.
En 1764, il obtient le vote d'une loi sur le sucre,
abaissant
les droits appliqués aux sucres étrangers im
portés par les colonies ; mais il fait en sorte que ces
droits soient effectivement perçus.
Cette mesure, qui doit
être le premier pas dans
la lutte contre la contrebande,
plus active encore depuis la guerre, vient saper
les
moyens d'existence d'un grand nombre de colons de la
Nouvelle-Angleterre qui vivent du commerce (sucre et
rhum) avec les Antilles.
Les Américains sont déjà irrités
par la corruption croissante
des services de la douane,
parce qu'elle leur fait craindre l'immixtion d'une
«in
fluence » gouvernementale pareille à celle qui a « pouni »
les institutions politiques de la métropole.
La tentative de
Grenville fait naître
des craintes, plus vives encore, de
voir imposer, sans
le consentement des colons, de lourdes
taxes qui mettraient en danger tout le mode de
vie de
la colonie.
La lutte qui s'engage alors et qui doit aboutir, douze
ans plus tard,
à la Déclaration d'Indépendance, est cons
tamment centrée sur la question des taxes, comme
l'avaient
été les luttes politiques britanniques du siècle
précédent.
(Cette résistance est compréhensible: les
im
positions constituent le terrain sur lequel le Gouvernement
heurte
le plus directement, et souvent le plus douloureu
sement, la vie économique dans ceux de ses aspects que
le peuple tient pour essentiels à son existence.)
A raison peut-être,
la Grande-Bretagne considère à l'épo
que que les colonies ne contribuent pas assez aux dépen-.
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