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la revolution et la monarchie

Publié le 11/04/2013

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La révolution et la monarchie Introduction La Révolution change l'univers politique de la France, et dans une certaine mesure de l'Europe, car elle renouvelle la question du pouvoir et de la souveraineté. Documents d'accroche : deux représentations du pouvoir, l'une avant et l'autre après la Révolution. -avant : une représentation de Louis XIV, XV ou XVI, où tous les attributs du pouvoir sont concentrés entre les mains d'un seul. -après : La liberté guidant le peuple, Delacroix, 1831. I. Les causes de la Révolution française Comment naît la Révolution française ? A. La « rébellion française « Il existe, au moins depuis le règne de Louis XIV, de pratiques populaires, « à ras de terre «, de révoltes et de contestations. 1. Texte de Jacques Dupâquier (1996) sur la guerre des farines : met en évidence la question des revendications contre la cherté de la vie, résultat de la politique de liberté du commerce des grains voulue par Turgot et qui génère de la spéculation. -Quelles sont les revendications des émeutiers ? Payer le grain à un prix jugé juste. Pour cela, les émeutiers, hommes et femmes, veulent « taxer « les grains pour les payer entre 8 et 12 livres le setier, soit entre deux et quatre fois moins cher que le souhaitent le marchand ou le fermier (paysan aisé). -Quelles sont les formes de la révolte ? La taxation imposée, l'humiliation du marchand, la vocifération collective, parfois le vol des grains jugés trop chers. -Quelle forme prend la répression ? Arrestations, condamnations aux galères, condamnations plus légères à la prison, à des amendes, au carcan. Et quelques exécutions. On peut relever que la Guerre des farines est la manifestation d'une conception populaire de la liberté très ancienne, qui remonte au moins aux mouvements communaux du XIIe S. Cela permet aussi d'annoncer une question au coeur de la période révolutionnaire : le droit à l'existence, en particulier quand sa mise en oeuvre s'oppose aux visions des « experts «, ici les économistes autour de Turgot. 2. Extrait du Journal de Barbier ou Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV sur les émeutes parisiennes de 1750, suite aux enlèvements d'enfants : met en évidence la lutte contre les abus des autorités. -Quelles sont les revendications des émeutiers ? Mettre fin aux enlèvements d'enfants et à leur abandon dans un hôpital (permet de pointer le changements dans les sensibilités entre le milieu du XVIIIème siècle et aujourd'hui) -Quelles sont les formes de la révolte ? Le rassemblement de la foule, le lynchage, l'intimidation des représentants de l'autorité. Importance de la rumeur dans l'action de la foule. -Quelle forme prend la répression ? Trois des émeutiers sont pendus. Les deux dernières questions permettent d'évoquer le rapport à la violence dans la société d'Ancien Régime. Ces émeutes et révoltes sont deux incarnations de la puissance des revendications de liberté, qui traversent toute la société au XVIIIe siècle, depuis les philosophes des Lumières jusqu'aux émeutiers de Pontoise. A ce titre, les événements d'Amérique apparaissent comme des exemples, moment essentiel dans un cycle qui secoue à la fois l'Europe et l'Amérique du Nord. B. La Révolution américaine : la liberté réalisée ? Présentation orale de la Révolution américaine, et de la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique Deux documents complémentaires : 1. Extrait de la Déclaration d'indépendance des Etats Unis. Faites la liste des principes proclamés par les Etats-Unis à leur naissance. Dites à chaque fois en quoi ils s'opposent à l'absolutisme français ? Etats-Unis France L'égalité entre les hommes (l. 1) La société d'ordres et les privilèges Des droits inaliénables pour tous : la vie, la liberté, la recherche du bonheur (l. 3-4) L'arbitraire du pouvoir royal, par exemple avec l'emprisonnement par lettres de cachet. Le gouvernement émane du consentement des gouvernés (l. 6-7) Les gouvernés n'ont pas à consentir. Ce ne sont pas eux qui donnent le pouvoir, mais Dieu. Le droit de changer de gouvernement s'il est mauvais (l. 7-10) La succession héréditaire des rois. Le droit de rejeter un pouvoir mauvais (l. 11- 13) Le devoir d'obéissance, avec la justification du droit divin. 2. Deux premières pages du livre De la France et des Etats-Unis de Brissot et Clavière. -Quel regard un grand nombre des élites française portent-elles sur les Etats-Unis ? Les Etats-Unis sont considérés à la fois comme un modèle, et un partenaire commercial pour l'avenir. Bilan : on a, en Europe et en France : ? Le peuple qui se révolte et au sein duquel s'élabore une pensée politique autour de la notion de « droit à l'existence «. ? Les élites (les lettrés sont de plus en plus nombreux) qui imaginent de nouvelles formes politiques, en Europe et en Amérique du Nord ? Des monarques et leurs entourages, qui cherchent le maintien des régimes existants. En France, c'est l'action des deux premiers groupes contre le troisième qui va aboutir à la Révolution. On va suivre chacun de ces groupes au cours des six heures suivantes. Concrètement, on demandera aux élèves, à la fin de chaque sous-partie, de résumer dans un tableau l'action de chacun de ces groupes, et de dire lequel de ces groupes a eu, à chaque étape, une action déterminante. II. L'explosion de l'été 1789 et la diffusion de la Révolution sur l'ensemble du territoire Introduction : les années 1780 sont des années de mauvaises récoltes, de contestations nombreuses, et de problèmes financiers pour la monarchie. A. La monarchie ébranlée Comment les députés des Etats Généraux font-ils entrer la France en Révolution ? Présentation orale : décision prise par le roi en 1788 de convoquer à Versailles des Etats Généraux, assemblée de constitution très ancienne, qui regroupe des représentants du clergé, de la noblesse, et du Tiers-Etat. Nombreux Etats Généraux au moment des Guerres de Religion, mais aucun n'a été convoqué depuis 1614 et le règne de Louis XIII. C'est donc un moment exceptionnel. Ce qui contribue à le rendre plus exceptionnel encore : les cahiers de doléances. 1. Les cahiers de doléances Il est nécessaire de rappeler, au cours de l'étude des cahiers, ou en préalable, les deux notions de société d'ordres et de privilège. Cinq extraits de cahiers de doléances 1. Cahier de doléances du village de Teillay-le-Perreux Revendication rurale. Protestation contre la lourdeur de l'impôt et les modalités de son prélèvement. 2. Cahier de doléances du tiers état du village de Gif Revendication rurale. Protestation contre un des privilèges ruraux de la noblesse : le droit de chasse. 3. Cahier de doléances du Tiers état de Paris Revendication urbaine. Remise en cause de la monarchie absolue, volonté de donner aux représentants de la nation une partie du pouvoir législatif, ébauche d'une constitution. L'ambition est de faire de ces Etats généraux une assemblée permanente. 4. Cahier de doléances de la noblesse du bailliage de Montargis L'exigence d'un statu quo concernant les privilèges et la société d'ordres. 5. Cahier de doléances du village de Lauris, sénéchaussée d'Aix. La permanence de l'amour du roi : les cahiers de doléances ne laissent pas du tout percevoir de remise en cause de la monarchie en elle-même. La figure du roi « père du peuple « reste très puissante. 2. L'Assemblée Nationale Constituante et le Serment du Jeu de paume Un document : l'esquisse de David pour un tableau sur le Serment du Jeu de paume David, peintre connu et révolutionnaire actif, se voit confier en octobre 1790 par les Jacobins, une commande, financée par une souscription : la tableau du Serment du Jeu de Paume. Il rend en mai 1791 une première esquisse, qu'on étudie ici. -Que représente le tableau ? Le serment prêté par les députés du Tiers le 20 juin 1789. Rappel : Le 17 juin, les députés du Tiers se proclament Assemblée Nationale, considérant qu'ils représentent l'essentiel de la Nation. Le 20 juin, la monarchie leur interdit de se réunir dans la Salle des Menus Plaisirs comme ils en ont l'habitude. Ils se rendent donc dans la salle toute proche du Jeu de Paume, où ils prêtent serment (tous, sauf un). Le texte du serment (à distribuer): « L'Assemblée nationale, considérant qu'appelée à fixer la constitution du royaume, opérer la régénération de l'ordre public et maintenir les vrais principes de la monarchie, rien ne peut empêcher qu'elle continue ses délibérations dans quelque lieu qu'elle soit forcée de s'établir, et qu'enfin, partout où ses membres sont réunis, là est l'Assemblée nationale ; Arrête que tous les membres de cette assemblée prêteront, à l'instant, serment solennel de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l'exigeront, jusqu'à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides, et que ledit serment étant prêté, tous les membres et chacun d'eux en particulier confirmeront, par leur signature, cette résolution inébranlable. « 20 juin 1789 Relever la dimension d'acte fondateur : désobéissance, remise en cause collective de la monarchie absolue, premier événement révolutionnaire. -Dans quel but ce tableau est-il préparé ? Faire une représentation réaliste de la scène à l'usage de ceux qui n'y étaient pas (on reconnaît un certain nombre de révolutionnaires importants), mais aussi un manifeste politique : montrer un moment fondateur où apparaît la nation représentée, un moment d'unanimité, un moment d'héroïsme collectif. -Quelles sont les marques de l'unanimité ? Pourquoi cette unanimité est-elle si importante à représenter ? Les marques de l'unanimité : Les bras qui se tendent dans la même direction, les regards qui convergent vers le même point, les postures d'exaltation collective, les trois personnages au premier plan qui se congratulent. Les différents groupes de la nation sont représentés : des jeunes et des vieillards, des orateurs de premier plan comme Mirabeau, Barnave ou Robespierre et des députés inconnus, des clercs (au premier plan, l'abbé Grégoire, le moine Dom Gerle, le pasteur Rabaud-Saint-Etienne), un paysan (le seule député paysan, Gérard, est au premier plan lui aussi), des militaires... Contre toute vraisemblance, Bailly nous regarde, alors qu'il regardait certainement les députés, comme pour nous inclure nous aussi, spectateur, dans ce mouvement unanime. Cette unanimité est importante à représenter car elle légitime l'action des députés ce jour-là : c'est l'ensemble de la nation qui signe un Contrat social. A noter : le seul député qui s'est opposé, Martin Dauch, est également représenté, recroquevillé à droite du tableau, comme un symbole de la liberté de choix qui règne chez les peuples libres. -Quelle est l'attitude du peuple ? Le peuple est présent sur les balcons, mais il est pour l'instant spectateur, curieux ou enthousiaste. A noter l'intéressant anachronisme, en haut à droite de l'esquisse : un homme (Marat ?) rédige sur le mur une feuille titrée L'Ami du peuple. -Par quels symboles David fait-il participer la nature, les éléments, à cette scène révolutionnaire. Le vent de l'histoire qui souffle par la gauche sur la scène et agite les rideaux, la foudre qui frappe la chapelle de Versailles. -Question facultative : Pourquoi le tableau n'a-t-il jamais dépassé le stade de l'esquisse ? L'unanimité de 1789 ne dure pas. A partir de 1791 surtout, création de factions, découverte de la trahison de Mirabeau... Une critique intéressante adressée au tableau à l'époque : figer les protagonistes dans une posture exaltée, sans représenter la dimension subversive, risquée même de leur action. On peut lire sous la plume d'un critique en 1791 : « Mais quel est l'objet de ce serment, dans quel instant a-t-il été prêté, quels étaient les dangers qu'on courait en le prêtant : c'est ce dont le dessin ne dit mot, cependant le point capital était de le dire. « B. Le 14 juillet et ses conséquences On passe des députés aux foules révolutionnaires. On passe de Versailles à Paris puis à la France entière
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« 1.

Tex te de Jacques D upâqu ie r (1996) su r l a gue r r e des fa r i nes : me t en évidence l a quest ion des revend ica t ions con t re l a che r té de l a v ie, résu l ta t de la pol i t iq ue de l ibe r té du commerce des g ra i ns vou l ue pa r T u rgot et qu i génère de la spécu la t ion. - Quel les son t les revend ica t ions des émeu t ie rs ? Payer le gra i n à un p r ix j ugé j uste.

Pou r cela, les émeut iers, hommes et femmes, veulent « taxer » les gra i ns pou r les payer entre 8 et 12 l i v res le setier, soi t entre deux et quat re fois moi ns cher que le souha i tent le ma rchand ou le ferm ier (paysan a isé). - Quel les son t les fo r mes de l a révol te ? L a taxat ion i mposée, l’hum i l i a t ion du ma rchand, l a vociférat ion col lective, pa rfois le vol des gra i ns j ugés t rop chers. - Quel le fo r me p rend la rép ression ? A r restat ions, condamnat ions aux galères, condamnat ions p l us légères à l a p r ison, à des amendes, au carcan.

E t quelques exécut ions. On peu t re lever que l a Gue r re des fa r i nes est l a man i festa t ion d’une concept ion popu la i re de la l ibe r té t rès ancienne, qu i remon te au mo i ns aux mouvemen ts communaux du X I Ie S.

Cela pe r met aussi d’annoncer u ne quest ion au cœu r de l a pé r iode révol u t ionna i re : le d roi t à l’ex is tence, en pa r t icu l ie r quand sa m ise en œuv re s’oppose aux v is ions des « expe r ts », ic i les économis tes au tou r de T u rgo t.

2.

Ex t ra i t du Jou r na l de Ba rb ier ou Jou rna l h istor ique et anecdot ique du règne de Lou is XV su r les émeu tes pa r is ien nes de 1750 , su i te aux enlèvemen ts d’enfan ts : me t en évidence l a l u t te con t re les abus des au to r i tés. - Quel les son t les revend ica t ions des émeu t ie rs ? Mett re f i n aux enlèvements d’enfants et à leu r abandon dans un hôp i ta l (permet de pointer le changements dans les sensib i l i tés ent re le m i l ieu du XV I I Ième siècle et au jour d’hu i) - Quel les son t les fo r mes de l a révol te ? Le rassemblement de l a fou le, le lynchage, l’ i n t i m i da t ion des rep résentants de l’auto r i té.

I mpo r tance de l a r u meu r dans l’act ion de l a fou le. - Quel le fo r me p rend la rép ression ? 2. »

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