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LA REVOLUTION FRANÇAISE

Publié le 09/02/2019

Extrait du document

Fête dans un village en 1795.
 
Les hébertistes, qui décidèrent de déchristianiser le territoire français, inventèrent le culte de la Raison dont on voit ici la statue.
▼ Le coup d’État du 9 novembre 1799 (18 brumaire), fomenté par Sieyès, mais dont Napoléon sera le seul bénéficiaire, met fin à la Révolution.
Musée du château de Versailles/E.R.L./Robert Laffont
lition menée par l’Angleterre et regroupant l’Empire ottoman, la Russie et l’Autriche. Le Directoire, conscient du danger, a fait voter la loi Jourdan sur la conscription militaire, en septembre 1798, pour pallier le manque d’effectifs: le service militaire est obligatoire pour tous les hommes âgés de 20 à 25 ans. La République essuie cependant des revers sur tous les fronts : l’Italie est perdue.
 
A l’intérieur, la situation devient catastrophique et les émeutes populaires se multiplient. Les élections du printemps 1799 sont favorables à l’opposition de gauche. En mai 1799, Sieyès, partisan d’un changement de Constitution, entre au Directoire. Une crise politique éclate entre le Directoire et les Conseils qui, avec l’appui de l’armée, obtiennent la démission de deux Directeurs.
 
Ce coup d’État du 18 juin 1799 (30 prairial) marque la revanche de la gauche sur les modérés. L’esprit jacobin renaît. L’emprunt forcé sur le capital qui est lancé n’a guère d’effet. Une loi sur les otages bouleverse l’opinion, car elle prévoit que les membres de la famille des émigrés devraient payer pour l’absent, courant le risque en cas de refus d’être arrêtés ou déportés.
 
Sur le plan extérieur, la situation est rétablie les 25-27 septembre 1799 (3-5 vendémiaire An VII)
avec la victoire de Masséna à Zurich. En Hollande, les Anglo-Russes sont contraints à la retraite le 26 vendémiaire An VIII (18 octobre 1799). Si le danger extérieur est écarté, la chouannerie se réveille à l’ouest et le régime peut craindre un retour en force des royalistes. Quant aux jacobins, ils restent tout aussi redoutables.
 
Sieyès est décidé à mettre fin au Directoire, en dotant la République d’une nouvelle Constitution. Mais, pour cela, il a besoin de l’armée et d’un général acquis à sa cause. Bonaparte est tout désigné. Et c’est avec lui que Sieyès fomente le coup d’État qui mettra fin au Directoire. Le 23 octobre, Lucien Bonaparte, frère de Napoléon, est élu président des Cinq-Cents et les Conseils sont convoqués pour le 9 novembre (18 brumaire an VIII). Prétextant un complot jacobin, les Directeurs obtiennent des Conseils leur transfert à Saint-Cloud et nomment Bonaparte commandant des troupes de Paris. Le 19 brumaire An VIII, les Conseils se réunissent au château de Saint-Cloud. À l’issue de cette réunion, un consulat provisoire de trois membres est élu : Bonaparte, Sieyès et Roger-Ducos. Une proclamation affichée le lendemain à Paris puis dans toute la France présente Bonaparte comme le sauveur de la patrie. Le Directoire a vécu et, avec lui, la Révolution.
DATES CLÉS
 
1789
 
5 mai : ouverture des états généraux à Versailles.
 
17 juin : les députés du Tiers-État se proclament Assemblée nationale.
 
20 juin : serment du Jeu de Paume.
 
9 juillet : l'Assemblée nationale se proclame Assemblée constituante. 14 juillet : prise de la Bastille.
 
4 août : abolition des privilèges.
 
26 août : Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
 
5-6 octobre : marche des Parisiennes sur Versailles. Retour du roi à Paris.
 
2 novembre : nationalisation des biens du clergé.
 
1790
 
12 juillet : vote de la Constitution civile du clergé.
 
14 juillet : fête de la Fédération au Champ-de-Mars.
 
1791
 
20-21 juin : fuite de la famille royale. Arrestation du roi à Varennes.
 
17 juillet: fusillade du Champ-de-Mars Septembre : élection de l’Assemblée législative.
 
1792
 
20 avril : déclaration de guerre à l'Autriche. La Prusse envahit la France.
 
25 juillet : manifeste de Brunswick.
 
10 août : prise des Tuileries. Renversement de la monarchie. L’Assemblée législative vote la déposition de Louis XVI.
 
2-7 septembre : massacres de septembre à Paris.
 
20 septembre : victoire à Valmy.
 
21 septembre : proclamation de la République.
 
1793
 
21 janvier : exécution de Louis XVI. Février: la France en guerre avec l’Angleterre,
 
la Hollande et l’Espagne.
 
Mars : soulèvement royaliste en Vendée. Avril : création des comités de sûreté générale et de salut public, dominés par les Jacobins. Juin : les députés girondins sont arrêtés et guillotinés (octobre).
 
16 octobre : exécution de Marie-Antoinette.
 
1794
 
Mars-avril : élimination des dantonistes et des hébertistes.
 
27 juillet : arrestation de Robespierre ; fin de la Terreur.
 
22 août : vote de la Constitution de l’an 111.
 
1795
 
26 octobre : début du Directoire.
 
1796
 
17 novembre : victoire de Bonaparte à Arcole.
 
1797
 
27 mai : exécution de Babeuf.
 
1798
 
11 mai : annulation des élections.
 
1799
 
9 novembre : coup d’État du 18 brumaire.

Le règne de la Terreur
 
Le 23 août 1793, l’assemblée décrète la «levée en masse » de tous les hommes capables de combattre afin de mobiliser les forces vives de la nation. Diverses mesures sont prises pour assurer la subsistance de la population, mais elles n’atténuent pas son mécontentement. Le 4 septembre, les sans-culottes et la foule parisienne pénètrent à l’Hôtel de Ville pour réclamer du pain et forcent les portes de l’Assemblée le lendemain.
 
La Convention met alors la Terreur à l’ordre du jour. Elle adopte le 17 septembre la loi des suspects afin d’anéantir les ennemis de la République et établit une liste des présumés coupables. Les perquisitions se multiplient et les prisons se remplissent. Le tribunal révolutionnaire est submergé.
 
De grands procès s’ouvrent, dont celui de la reine : Marie-Antoinette est condamnée à mort puis exécutée le 16 octobre 1793. La répression est impitoyable dans les départements soulevés: l’armée de la Convention prend Lyon, Marseille, Toulon, Bordeaux et des exécutions massives ont lieu. La guerre totale est déclarée contre la Vendée.
 
Une politique de déchristianisation est pratiquée à travers tout le pays pour mettre fin au «fanatisme» religieux. On proclame le culte de la Raison et de la Liberté. Simultanément est adopté le calendrier révolutionnaire, qui doit marquer symboliquement la fin de l’ère chrétienne.
 
Cette politique de déchristianisation est critiquée par Robespierre. Réprouvant à la fois les idées modératrices de Danton et les idées extrémistes des hébertistes, il décide de trancher dans le vif. Hébert et les dirigeants Cordeliers sont arrêtés et guillotinés le 24 mars 1794 (4 germinal An II). Quant à Danton et à ses amis, ils sont exé-
 
Le 16 octobre 1793, Marie-Antoinette monte sur l’échafaud. L’heure est alors à la Terreur instaurée par le Comité de salut public pour combattre les ennemis de la nation.
 
cutés le 5 avril (16 germinal). Robespierre, débarrassé des oppositions de gauche et de droite, est le maître absolu. Il fait adopter le culte de l’Être Suprême et poursuit la centralisation.
 
Enfin, en ce printemps 1794, l’effort de guerre commence à porter ses fruits: les armées républicaines reprennent l’offensive et remportent plusieurs succès. Le 4 juin 1794 (16 prairial An II), Robespierre est nommé président de la Convention. Cependant, sa dictature devient intolérable. Après deux tentatives d’assassinat avortées, il fait voter la loi du 10 juin (22 prairial) qui inaugure la Grande Terreur. Chaque jour, des charrettes conduisent à l’échafaud leurs lots de victimes. Bien des députés souhaitent l’abrogation de cette loi et finissent par se liguer contre Robespierre.
 
Lors de la séance du 27 juillet (9 thermidor), Robespierre, Saint-Just et deux autres robespier-ristes sont arrêtés. Le 28 juillet (10 thermidor), Robespierre et ses amis sont exécutés après l’échec de la tentative d’insurrection de la Commune de Paris. La Terreur s’achève et la Convention thermidorienne marque le retour des républicains modérés.
 
La Convention thermidorienne
 
La Convention prend rapidement plusieurs mesures radicales: ouverture des prisons, réduc-
Giraudon
Le 18 octobre 1793, la victoire de Kléber à Cholet contraint les chefs vendéens Stofflet et La Rochejaquelein à passer la Loire pour gagner Granville, sur la Manche. Les Vendéens sont alors acculés à la retraite.
 
tion des pouvoirs des grands comités, épuration du tribunal révolutionnaire, fermeture du Club des Jacobins, séparation de l’Église et de l’État, suppression des comités révolutionnaires.
 
Sur le plan économique, la suppression des lois tarifaires dites du maximum entraîne une inflation galopante. Les denrées sont rares et la misère s’accroît, tandis que les spéculateurs et les fournisseurs aux armées s’enrichissent. Ces difficultés provoquent des émeutes qui sont aussitôt réprimées. Décidés à exploiter cette situation, les royalistes reprennent l’offensive. En avril 1795, la « terreur blanche » sévit dans le Midi : des Jacobins, emprisonnés, sont massacrés. L’agitation reprend également dans l’ouest du pays.
 
Sur le plan extérieur, les succès militaires permettent à la Convention de négocier des traités avantageux. Le traité de Bâle, signé avec la Prusse, permet à la France d’occuper la rive gauche du Rhin; puis la Hollande signe le traité de La Haye et conclut une alliance offensive et défensive. Enfin, l’Espagne, qui a également signé le traité de Bâle, cède la partie orientale de Saint-Domingue et s’allie à la France contre l’Angleterre.
 
Le retour à la paix facilite la préparation de la Convention dite de l’An III. Le pouvoir législatif est confié à deux assemblées, le Conseil des Anciens et celui des Cinq-Cents, élues au suffrage censitaire et renouvelables chaque année par tiers. Le pouvoir exécutif revient à un Directoire, composé de cinq membres renouvelables par cinquième tous les ans et nommés par le corps législatif. La Convention adopte par ailleurs, le 30 août 1795 (13 fructidor An III) le décret des deux tiers qui impose que les deux tiers des élus des futures assemblées soient choisis par les députés sortants. Il s’ensuit une vague de protestations. Une tentative d’insurrection royaliste éclate à Paris, qui est écrasée le 5 octobre (13 vendémiaire) par Barras, Bonaparte et Murat. Bonaparte est promu peu après chef de l’artillerie de l’intérieur.
 
Le 26 octobre, la Convention se sépare, après avoir accompli un travail considérable: abolition des droits féodaux, organisation d’une assistance pour les vieux travailleurs, pour les indigents et victimes de guerre, établissement d’une école primai-

Les premiers pas du Directoire
 
Le Directoire est immédiatement confronté à de nombreuses difficultés: les caisses de l’État sont vides, l’assignat continue de se déprécier, les denrées sont toujours aussi rares, la corruption règne et la misère côtoie une richesse tapageuse.
 
Les directeurs prennent diverses mesures de portée limitée, telles que l’emprunt forcé à taux progressif sur les riches, la création d’un nouveau papier-monnaie. Quant au mandat territorial, il se déprécie aussi rapidement que l’assignat. La misère encourage les revendications populaires. Le Directoire va gouverner sans programme précis, s’opposant aux extrémistes de droite comme à ceux de gauche. Le 16 novembre 1795 (25 brumaire An IV) s’ouvre un club de gauche, le club du Panthéon. Peu après, une conjuration dite des Égaux, ourdie par Gracchus Babeuf et ses amis pour renverser le régime, est découverte. D’autre part, l’Ouest royaliste paraît pacifié depuis les arrestations de Charette et de Stofflet: tous deux seront exécutés (février et mars 1796).
 
À l’extérieur, la guerre continue. Le Directoire compte y trouver, en cas de succès, les richesses dont il a besoin pour rétablir la situation économique. Un vaste plan d’opération est mis sur pied contre l’Autriche. Les généraux Jourdan et Moreau repassent le Rhin, tandis que Bonaparte entreprend une brillante campagne en Italie.
 
Le général qui monte
 
Nommé à 27 ans général de l’armée d’Italie, Bonaparte passe à l’action au printemps 1796 et
 
connaît un succès foudroyant. Le roi de Sardaigne, Victor-Amédée III, demande un armistice, signé à Cherasco le 28 avril 1796 (9 floréal An IV), et cède Nice et la Savoie. Bonaparte s’attaque alors à la Lombardie autrichienne et fait une entrée triomphale à Milan, en mai, puis il occupe Bologne, Ferrare et Livourne (juin 1796).
 
La phase suivante se déroule autour de Man-toue, début novembre 1796. Après quelques revers, Bonaparte, Masséna et Joubert battent les Autrichiens à Rivoli le 14 janvier (25 nivôse) et obligent Mantoue à capituler le 2 février (14 pluviôse). L’armée française reprend l’offensive vers le Tyrol et l’Autriche, où elle est victorieuse. Cependant, Bonaparte recherche une paix qui lui garantisse le maintien de ses conquêtes italiennes, en dépit de la forte opposition du Directoire. Entre-temps, une grave crise a éclaté en France.
 
Le temps des coups d’État
 
La droite s’est renforcée au cours des derniers mois. Aux élections du printemps 1797, le tiers des députés sortants est remplacé par des conservateurs. Les Conseils abrogent les mesures prises contre les émigrés et les prêtres réfractaires. Le désaccord grandit alors entre les Conseils et les « directeurs jacobins ». Ces derniers évincent les députés indésirables des Conseils en s’appuyant sur l’armée. C’est le coup d’État du 18 fructidor, qui se solde par l’arrestation des députés conservateurs et l’annulation des élections.
 
Les vainqueurs de fructidor imposent la répression contre les émigrés de retour en France et les prêtres réfractaires. Le Directoire voit cependant sa situation affermie par les succès à l’extérieur. Le traité de Campoformio du 18 octobre 1797 (27 vendémiaire An VI) est signé avec l’Autriche qui perd la Lombardie, reconnaît la nouvelle république Cisalpine et renonce officiellement à la Belgique (depuis longtemps annexée).
La France acquiert les îles Ioniennes, possessions de Venise, et la rive gauche du Rhin - cette dernière clause demeurant encore secrète. Un congrès s’ouvre à Rastatt pour régler les problèmes des affaires d’Allemagne. Après ce congrès, Napoléon arrive à Paris en triomphateur. Sa popularité est immense. Les Directeurs le nomment commandant en chef de l’armée d’Angleterre. Devant l’impossibilité d’un débarquement en Angleterre, il décide d’agir en Égypte afin d’y menacer les intérêts anglais et d’y créer une colonie française. Tandis qu’il se prépare au départ, les élections de germinal An VI (avril) confirment la progression de l’opposition jacobine.
 
Par la loi du 11 mai 1798 (22 floréal An VI), le Directoire annule purement et simplement les élections, procédant ainsi à un second coup d’État mené cette fois contre la gauche sous des apparences de légalité. Le 19 mai (30 floréal An VI), l’expédition d’Égypte quitte la France.
 
La campagne d’Égypte
 
L’Égypte, sous la dépendance nominale des Turcs, est dominée par les Mamelouks, cavaliers intrépides. Bonaparte atteint le 1er juillet (13 messidor) Alexandrie qui se rend, triomphe des Mamelouks le 21 juillet (3 thermidor) à la bataille des Pyramides. Le Caire capitule. Mais le même jour, la flotte française est détruite par l’amiral Nelson. Pris au piège, Napoléon organise sa conquête.
 
Après la répression d’une révolte antifrançaise au Caire, Bonaparte reprend l’offensive et lance une expédition contre la Syrie, où se forme une armée turque soutenue par les Anglais. Il fait route vers Saint-Jean-d’Acre, mais doit lever le siège, car son armée est victime de la peste. À son retour en Égypte, il défait une armée turque à Aboukir, le 25 juillet 1799. Toutefois, les nouvelles en provenance de France le décident à rentrer.

« La Révolution française Ils sont soutenus dans leur action par la noblesse, qui pour défendre ses privilèges a eu J'habileté de se présenter à l'opinion publique comme défen­ dant les libertés face à la monarchie absolue.

En 1788, la crise devient politique avec la révol­ te des parlements, que le roi veut exiler.

Des troubles éclatent, aggravés par une crise écono­ mique due à de mauvaises récoltes qui accroît Je chômage dans les villes.

Le 21 juillet, à Vizille, en Dauphiné, des représentants des trois ordres décident la grève de J'impôt et réclament la convocation des états généraux, qui n'avaient plus été réunis depuis 1614.

Sous la pression de l'opinion publique, le roi cède et se résigne à convoquer les états généraux pour le printemps de 1789.

Les Français de chaque ordre rédigent séparément des cahiers de doléances et élisent leurs représentants.

Le tiers état a obtenu du roi d'être représenté par autant de députés que la noblesse et le clergé réunis, mais la question du vote n'a pas été tranchée.

La ré volution des dé puté s Les états généraux s'ouvrent fort traditionnelle­ ment à Versailles, le 5 mai 1789, dans la salle des Menus Plaisirs, en présence du roi, de la reine et des princes.

Le cérémonial adopté souligne J'in­ égalité des ordres.

Les 291 députés du clergé, fai­ sant face aux 270 députés de la noblesse, sont assis de chaque côté du trône royal en habits d'ap­ parat, tandis que les 578 députés du tiers état, vêtus de noir, sont disposés au fond de la salle sur de simples banquettes.

La déception des députés du tiers état est grande à J'écoute des discours du roi et de son ministre Necker.

Les réformes tant espérées sur J'établissement d'une Constitution, l'égalité fiscale, la liberté d'expression, n'ont pas été abordées.

Rien non plus sur la question du vote par ordre ou par tête.

Dans Je premier cas, le tiers état ne compterait que pour une voix et serait minoritaire face aux deux autres ordres, attachés à la défense de leurs privilèges.

Dans le second cas, les députés, deux fois plus nombreux, auraient la ' Le 10 août 1792, 20 000 fédérés et Parisiens en armes encerclent le château des Tuileries.

300 assaillants sont tués au cours de l'assaut.

La plupart des gardes suisses seront massacrés après avoir reçu du roi l'ordre de cesser le feu.

majorité pour faire voter les réformes.

Devant le refus du roi de régler la question, le tiers état s'im­ patiente et refuse de délibérer séparément comme le voulait l'usage, tentant de rallier en vain à sa cause les deux autres ordres.

Le 13 juin, 19 députés du clergé acceptent néanmoins de les rejoindre.

Le 17, les députés du troisième ordre se proclament Assemblée natio­ nale et s'attribuent Je vote de J'impôt.

Deux jours plus tard, l'ensemble du clergé et 47 nobles libé­ raux se rallient.

Le roi ayant fait fermer la salle de réunion, les députés se rassemblent dans la salle du Jeu de Paume et jurent solennellement de ne point se séparer avant d'avoir donné une Consti­ tution au royaume.

Le roi hésite.

Après avoir voulu disperser par la force les députés Je 23 juin, il cède devant leur détermination et finit par demander «à son fidèle clergé et à sa fidèle noblesse>> de se joindre à la nouvelle Assemblée devenue Assemblée nationale constituante Je 9 juillet.

La monarchie absolue s'est effondrée.

La révolution des Parisiens Mais le roi n'est résigné qu'en apparence.

Poussé par son entourage à prendre des mesures éner­ giques, il masse 20000 soldats autour de Paris et ......

La fuite du roi et son arrestation à Varennes le 21 juin 1791 marquèrent la rupture définitive entre la population et la royauté.

Les modérés de l'Assemblée tenteront bien d'accréditer la thèse d'un enlèvement, mais aux yeux de beaucoup, le roi était devenu un traître et un parjure, ce qu'illustre cette caricature.

i Le 11j uillet 1792, l'Assemblée législative a proclame la patrie en danger et fait appel à l'enrôlement massif de volontaires, qui affluent des différentes provinces.

de Versailles, puis renvoie le Il juillet Necker, ministre populaire.

Inquiète, la population pari­ sienne, qui suit attentivement les événements et soutient la nouvelle Assemblée, s'agite.

La ten­ sion est d'autant plus vive que le pain est rare et que le chômage est important.

Les rumeurs les plus folles circulent.

On prête aux nobles J'inten­ tion d'affamer Je peuple et de détruire les récoltes pour le réduire à la soumission.

On craint surtout une attaque des troupes royales.

La nouvelle du renvoi de Necker aussitôt connue, des échauffourées éclatent, Je 12 juillet, dans les jardins du Palais-Royal, où un jeune avocat, Camille Desmoulins, appelle le peuple à prendre les armes.

La foule est chargée par les dragons du Royal allemand.

Le 13, les Parisiens cherchent partout des armes pour se défendre, pillent les boulangeries et les armureries.

Des bourgeois inquiets créent une milice armée et installent un Comité permanent à l'Hôtel de Ville.

Le 14 juillet, J'insurrection se développe.

Artisans et bouti­ quiers marchent sur les Invalides et l'Arsenal, où ils s'emparent de fusils et de canons, puis assiè­ gent et prennent la forteresse de la Bastille, �m­ bole de l'arbitraire royal, qui sert de prison d'Etat.

L'événement a un retentissement considérable.

L'insurrection parisienne a indirectement sauvé l'Assemblée constituante.

Impressionné, le roi. »

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