La Révolution russe de 1917 (Histoire)

« représentatif du peuple.

L'action du gouvernement provisoire est résumée par le ministre de la guerre, AlexandreGouchkov (1861-1936): "Le gouvernement, hélas! n'a pas de véritable pouvoir: les troupes, les chemins de fer, lespostes et télégraphes sont entre les mains du Soviet.

Tout simplement, le gouvernement provisoire n'existe que tantque le Soviet le permet." Bien que conscient des problèmes, le gouvernement provisoire affirme que, dans la mesureoù il est provisoire, il ne peut pas entreprendre les réformes fondamentales, telles que la redistribution des terresaux paysans.

Chaque changement doit être décidé par une assemblée démocratiquement constituée, et doit doncêtre momentanément repoussé.

L'élection de cette assemblée est elle-même remise à plus tard, dans la mesure oùune bonne partie du pays est occupé par les ennemis.

En réalité, les libéraux du gouvernement provisoire réalisentque le pouvoir d'une Assemblée constituante reviendrait aux diverses factions socialistes, et que leur unique chancede retenir le pouvoir est une victoire militaire alliée.

Guerre ou paix: Le gouvernement provisoire se désolidarise duSoviet sur la question des objectifs de la guerre.

Le 19 mars, le gouvernement provisoire décide qu'il faut continuerla guerre jusqu'à ce que la reddition de l'Allemagne soit obtenue, afin que les accords passés avec les alliés puissentprendre forme.

Milyukov avait averti le gouvernement provisoire que ces fameux "accords" prévoyaient notammentl'annexion par la Russie de Constantinople.

Le Soviet de Petrograd renie toute demande d'annexion, et appelle lespeuples belligérants à contraindre leurs gouvernements à la paix.

L'entente ne sera pas rétablie avant la fin dugouvernement provisoire.

Pourtant, même le Soviet n'était pas conscient de la détermination du peuple russe àarrêter la guerre.

Pendant huit mois après la formation du gouvernement provisoire, un antagonisme entre legouvernement et le Soviet se développe, s'achevant finalement en un conflit ouvert.

Il est important d'insister surles modifications politiques subies par le Soviet, au début une institution soutenant l'idée d'une démocratieparlementaire, puis évoluant jusqu'à devenir un instrument révolutionnaire socialiste.

On peut distinguer deux causesà cette évolution.

D'une part, il ne faut pas négliger la politique gouvernementale consistant à repousser lesdécisions importantes (signature de l'armistice, résolution du problème de l'approvisionnement, réforme industrielle,redistribution des terres...) et à continuer la guerre.

D'autre part, les ouvriers et les paysans sont de plus en plusconvaincus que leurs problèmes ne peuvent être résolus que par le Soviet, cette certitude résultant largement de lapropagande bolchevique après le retour de Lénine.

Avant ce retour, des chefs comme Lev Kamenev (1883-1936) ouJoseph Staline (1879-1953) prennent la tête du Parti bolchevique.

Ils soutiennent le gouvernement provisoire, etsont sur le point de réaliser une alliance politique avec les mencheviks et les révolutionnaires socialistes.

Le 11 avrilà Petrograd, lors de la conférence du Parti ouvrier bolchevique, un intervenant prône la prise du pouvoir etl'établissement de la dictature du prolétariat: il est rejeté immédiatement.

En fait, l'alliance avec les mencheviksétait déjà en train de se mettre en place dans les provinces.

Accroissement de l'influence bolchévique Lénine arriveà Petrograd pendant la conférence du Parti bolchevique.

Dans sa première déclaration, il affirme son oppositionabsolue à la guerre et au gouvernement provisoire, ainsi que son hostilité envers leurs adeptes.

Selon lui, le Partidoit se battre pour la mise en place d'une dictature du prolétariat.

Le Parti bolchevique devait s'engager dans uncombat de longue haleine pour convaincre les ouvriers d'adhérer à la politique du Parti.

Lénine réussit vite àconvaincre le Parti tout entier, d'abord réticent.

Les grandes lignes de la politique bolchevique sont désormais:donner le plein pouvoir aux Soviets, mettre fin à la guerre, laisser l'organisation des terres aux paysans et lecontrôle de l'industrie aux ouvriers.

Léon Trotski, revenu de son exil, adhère à la politique de Lénine et rejoint leParti bolchevique.

De son côté, Milyukov est favorable à l'idée de continuer la guerre et le fait savoir aux Alliés, cequi est en totale opposition avec le Soviet de Petrograd pour qui la paix doit être établie à tout prix.

De ce fait, lesouvriers et les militaires de la ville descendent dans la rue et Milyukov doit démissionner.

Le nouveau gouvernementest mis en place et comprend des représentants du Parti socialiste.

Kerenski devient ministre de la guerre.

PremierCongrès des Soviets: Cette crise contribue à l'émergence du Parti bolchevique, qui reste cependant minoritaire faceaux mencheviks et aux révolutionnaires socialistes au sein du Congrès des Soviets qui a lieu le 16 juin.

Legouvernement de coalition s'organise dans un climat de crise: manque de nourriture, risque de famine, inflation.

Lepouvoir grandissant des ouvriers dans l'industrie provoque un certain défaitisme.

Les plus conservateurs demandentau gouvernement d'adopter une politique ferme pour mettre fin à la révolution.

Les ouvriers ripostent par desmanifestations et demandent au gouvernement de trouver une solution à cette crise.

Le Congrès, qui supporte legouvernement, se déclare en faveur du monopole d'Etat pour les denrées alimentaires.

Cependant, le gouvernementdonne toujours priorité à la guerre et le 29 juin une défaite militaire augmente le crédit de la propagandebolchevique.

L'insurrection de juillet: En même temps, l'opposition des ouvriers et militaires au renouvellement desoffensives armées oblige le Congrès à voter la suppression de la Douma, base politique du gouvernement.

L'influencebolchevique gagne du terrain et les slogans utilisés lors des manifestations reprennent leurs idées.

Les 16, 17 et 18juillet, une manifestation gigantesque dénonce le gouvernement et réclame les pleins pouvoirs pour le Congrès.L'autorité bolchevique: Tout d'abord surpris, le Parti essaye de contenir la foule mais il prend rapidement la tête dumouvement afin d'y maintenir la paix.

Le comité exécutif du Congrès condamne l'insurrection de juillet comme étantanti-révolutionnaire et demande aux troupes de disperser les manifestants.

Celles-ci reconnaissent le pouvoirsuprême du Congrès et Kerenski devient Premier ministre.

Un second gouvernement de coalition est formé le 6 août,Kerenski et ses collaborateurs ont les postes clés.

Le gouvernement Kerenski: L'insurrection de juillet donne lieu àdes réactions de la part du corps politique: on essaye d'affaiblir le Parti bolchevique et Lénine doit aller se cacher enFinlande.

Ce n'est cependant pas suffisant pour calmer le peuple, faute de mesure pour remédier à la situationéconomique catastrophique.

Une partie du gouvernement décide d'imposer une dictature militaire et alors que lesforces armées avancent sur la capitale, les ouvriers et les militaires de la ville se préparent à se défendre avecl'appui du Congrès.

Les bolcheviks sont les réels organisateurs de la défense.

L'armée commandée par Kornilov doitse dissoudre avant son arrivée dans la capitale.

Pour la première fois les bolcheviks ont la majorité.

Lors de l'électiondu nouveau Congrès, les bolcheviks affirment leur majorité grâce au soutien des ouvriers et des militaires.

Le Comitérévolutionnaire militaire est créé le 29 novembre et est principalement dirigé par les bolcheviks.

Il est chargé dedéfendre la capitale contre d'éventuelles attaques.

La révolution de novembre: Anticipant les événements, Lénineencourage le parti à vite prendre le pouvoir et à organiser une insurrection armée qui commence dans la nuit du 6 au7 novembre.

Le lendemain, Trotski annonce la chute du gouvernement; de nombreux ministres sont arrêtés et. »