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La rivalité des mémoires de la guerre d'Algérie (de 1962 à nos jours)

Publié le 18/03/2020

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Les soldats de la France ont aussi leurs souvenirs ; il faut toutefois distinguer les appelés du contingent et les officiers de carrière ou les engagés. Ils n’ont pas perçu la guerre de la même façon.

Les premiers se sont retrouvés immergés dans un conflit auxquels ils n’avaient pas été préparés et qu’ils comprenaient mal. Non seulement ils n’étaient pas prêts à risquer leur vie pour un territoire qui ne correspondait pas à l’idée qu’ils se faisaient de la patrie, mais ils ont été témoins, parfois, de méthodes militaires (la torture, par exemple) qui les ont scandalisés. Confrontés aux horreurs de la guerre, ils en sont revenus marqués, se réfugiant pour les uns derrière les ordres donnés, traumatisés et honteux pour les autres.

« Les titres en couleurs servent à guider la lecture et ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.

Introduction [Accroche] De 1954 à 1962, l'Algérie est le théâtre d'une guerre de décoloni­ sation.

Quels souvenirs cet épisode de l'histoire nationale a-t-il laissé ? [Problématique] En quoi la concurrence des mémoires entretient-elle des res­ sentiments susceptibles de perpétuer les querelles ou souffrances du passé ? [Annonce du plan] Le conflit ayant laissé des souvenirs différents selon les communautés, nous recenserons d'abord les mémoires qu'il a fait naître : celles publiques des deux États français et algérien d'une part, celles pri­ vées des communautés humaines d'autre part.

Mais de 1962 à nos jours, ces mémoires ne sont pas restées immuables.

Nous verrons donc comment elles se sont reconfigurées à partir de 1992, date à laquelle une nouvelle génération arrive à l'âge adulte.

1.

Des mémoires d'États inversées 1.

L'amnésie française (1962-1995) • Pour l'État français, le conflit qui ensanglante l'Algérie à partir de la" Tous­ saint rouge » de 1954 n'est pas identifié comme une guerre.

L'expression alors consacrée pour désigner l'insurrection est " les événements •.

D'em­ blée, la réalité de la situation est niée.

Par les accords d'Évian (1962) la France reconnaît l'indépendance de l'État algérien.

Ceci fait, elle s'empresse de gom­ mer le douloureux souvenir de sa mémoire.

• Cette occultation par l'État et ses institutions (administrations, armée, école) est le fruit de l'échec subi.

Si, sur le champ des batailles, l'armée n'a pas été vaincue, la guerre a bien été perdue.

La gauche de Guy Mollet et de François Mitterrand, comme la droite du général de Gaulle, ont hâte de faire oublier à leurs électorats respectifs leurs responsabilités dans le déroulement et l'issue de la guerre.

Quant aux militaires, s'ils estiment avoir fait leur devoir, ils préfèrent que le voile soit jeté sur les méthodes que certaines unités ont utilisées Oa torture).

2.

La mémoire nationale algérienne (1962-1992) • Pour les Algériens, le combat pour l'indépendance n'est pas davantage désigné comme " guerre ..

, mais comme « révolution algérienne •• terme qui vaut aussi pour la période des réformes postérieures à 1962.

Au-delà de l'indépendance, le FLN, qui s'était imposé comme acteur principal de la lutte contre-la France, s'était. »

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