Devoir de Philosophie

La Saint-Barthélémy

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Depuis 1562, les conflits religieux ont plongé la France dans la guerre civile. Les grands du royaume, catholiques et protestants, s'affrontent, rivalisant d'influence sur le roi Charles IX et, surtout, sur la régente, Catherine de Mediéis. Celle-ci cherche à conjurer les pressions des deux camps en les opposant l'un à l'autre. L'édit de Saint-Germain ayant établi une paix précaire, le parti protestant en profite pour se fortifier; son chef, l'amiral Gaspard de Coligny, exerce son ascendant sur le jeune roi. Catherine s'en inquiète et se rapproche d'Henri de Guise, dit «le Balafré», qui dirige la coalition adverse. Un attentat est machiné contre Coligny qui en réchappe.

« LE MASSACRE DES PROTESTANTS Survenu ~ Paris le 24 août 1572 , jour de la Saint-Barthélemy, cet événement n'est pas seulement le plus dramatique des guerres de Religion qui ont ensanglanté le royaume de France entre 1562 et 1598.

A la fois symbole du fanatisme religieux et crime du pouvoir royal contre une partie de son peuple au nom de la raison d'État il demeure l'un des jours les plus sombres de l'histoire du pays.

Faute de sources fiables et suffisantes, de nombreuses zones d'ombre entourent encore la Saint­ Barthélemy , ouvrant la voie ~ toutes les spéculations.

La tragédie peut néanmoins se résumer en deux actes : le premier est l'élimination physique de la noblesse réformée, organisée par Catherine de Médicis et autorisée par son fils le roi Charles IX pour des motifs politiques que débattent encore les historiens .

Mais ce plan va échapper ~ ses instigateurs pour se muer en une mécanique infernale.

S 'ouvre alors le second acte, non prévu : le massacre des huguenots parisiens par une population ivre de sang et de vengeance -tueries de grande ampleur dont les répercussions se sont étendues dans tout le royaume et ont relancé les guerres de Religion .

LES ORIGINES DU DRAME : LA FRANCE EN 1572 lA PAIX DE SAINT·GEIIMAIN n SES sunu le 8 août 1570, la paix de Saint­ Germain a mis fin ~ la troisième guerre de Religion entre protestants et catholiques.

Signée par le jeune roi Charles IX.

elle est en fa~ l'œuvre de sa mère, Catherine de Médicis, qui exerce 1• rhlllté & JIOfllfolr.

Cette dernière chois~ la voie de l'apaisement et de la réconciliation , afin de restaurer la paix civile dans un royaume affaibli et en proie ~ de graves problèmes financiers.

Bien que défaits mil~airement les réformés se voient ainsi octroyer un certain nombre d'avantages : reconnaissance de la liberté de conscience et de culte , et octroi de quatre places de sûreté (La Rochelle , Cognac, Montauban et La Charité) .

En outre, l'amiral de Coligny , un des principaux chefs du parti huguenot est admis au Conseil royal.

Enfin, pour sceller la réconciliation entre les deux factions religieuses, la reine mère négocie l'année suivante le mariage de sa fille Marguerite de Valois (la fameuse m.

Mot'fot) et du jeune prince protestant IIHrllk .......

roi de Navarre Oe futur Henri IV).

l'union do~ être célébrée en aoOt 1572.

CIWlW IX.

UN 101 SOUS INRUENCE Qualifiée de • bo~euse et malassise •.

la paix de Saint -Germain, si elle a permis de mettre fin au confl~ armé , est loin d 'avoir supprimé les antagon ismes religieux.

A la cour , la faction des mais aussi le duc d'Anjou , frère du roi (et futJir Hfllrl Ill), ne cachent pas leur opposition Né en 1550, monté sur le trône ~ l'age de 10 ans, Charles est un monarque velléitaire et influençable .

Son amitié naissante avec Coligny peut entre autres s'expliquer par sa volonté de se défaire de l'ascendant exercé sur lui par la reine mère .

la faiblesse de caractère de Charles IX.

incapable de régner , soumis ~ des influences contradictoires, est l'une des clefs d'explication de la tragédie ~venir .

LA QUESTION DE lA FLAHDIE Plus encore , la politique étrangère joue un rôle prépondérant dans le déclenchement du massacre de la Saint-Barthélemy .

Au printemps 1572, les protestants des Pays-Bas se soulévent contre la domination de l'Espagne catholique , alors puissance dominante en Europe et rivale de la France .

Dés lors, la question d'une intervention en Flandre pour soutenir les insurgés va déchirer le Conseil royal .

Gllspllrd .,,,..y presse avec insistance Charles IX de déclarer la guerre ~ Philippe Il d 'Espagne, tandis que le parti catholique et Catherine de Médicis y sont fortement opposés.

Ce problème aiguise les tensions entre les factions religieuses.

Le roi, prés d'accepter , en est dissuadé au dernier moment par sa mère.

Mais l'amiral de Coligny revient ~ la charge .

Le pouvoir hésite, écartelé entre les risques d 'un conflit contre l'Espagne et celui d'une nouvelle guerre civile .

LE COMPLOT EN MARCHE UN MAIIAGE CONTUTt Le 18 aoOt 1572, ~ Paris, est célébré le mariage d'Henri de Navarre et de Marguerite de Valois.

l'atmosphère est délétère .

Les rumeurs d'une guerre courent la ville : l'ambassadeur d 'Espagne a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec la France le jour même, et il menace d'envahir la Picardie .

l'armée du duc d'Albe, gouverneur des Pays-Bas, est ~ la frontière.

Le pape , lui, a refusé de reconnaître l'union d'une princesse catholique et d'un protestant Le Parlement de Paris y est aussi opposé, tout comme le peili peuple de la capitale, violemment anti-huguenot.

Depuis plusieurs mois, les sermons de prédicateurs catholiques dénonçant avec virulence cc l'accouplement exécrable • voulu par c.tiiHift lk MUids assister ~ la cm-k aiguise leur ressentiment Et le luxe déployé pour les festivités n 'est pas pour calmer les esprits d 'une population en proie ~ des difficultés quotidiennes.

Pour ne rien arranger , la chaleur accablante et le temps orageux avivent les nerfs de tous .

L' ATTINTAJ JIANQUt CONTIE 1.' AMIIIAI.

DE (OUGNY Cette situation explosive est à la merci d'une étincelle.

Elle s'enflamme quatre jours aprés la noce, le 22 aoOt Vers 11 heures du matin, en se rendant~ son hôtel particulier situé dans l'actuelle rue de Rivoli, proche du louvre, l'amiral de Coligny est visé par deux tirs d'arquebuse.

Légèrement blessé , il est transporté chez lui par ses proches.

La nouvelle de la tentative d'assassinat se répand aussitôt dans la cap~ale.

Dans l'aprés-midi, If roi u tutlo11 cllevft llf sa ctiiiUIIIH- Ému et furieux, il s'ag~ d'un certain MaureverL un gentilhomme proche des Guise.

Il est donc probable que ceux-ci soient les commanditaires de l'attentat Il est tout aussi probable que Catherine de Médicis ait été au courant du projet voire qu'elle l'ait directement ordonné au nom de la raison d'État : la mort de Coligny évitera~~ coup sOr une guerre contre l'Espagne et permettrait d'éliminer son principal rival dans la lutte d'Influence autour du roi.

Mais, ~ partir de ce moment l'histoire s'écr~ au conditionnel faute de sources incontestées.

Un voile d'opacité entoure les heures cruciales qui ont précédé le déclenchement du massacre .

LES HUGUENOTS CliENT VENGEANCE Le jour même , les chefs réformés, Henri de Navarre en tête, font le siège du roi afin qu'il punisse l'auteur et surtout les instigateurs de l'attentat Le lendemain , ils menacent de se venger eux-mêmes si les coupables ne sont pas chatiés sur-le-champ .

Le pouvoir royal est dans une impasse : faire justice équivaut~ punir les Guise, ~s'aliéner la majorité des catholiques du royaume, ~ se couper de la papauté et de l'Espagne ; ne rien faire, c'est courir le risque que les huguenots ne prennent ~ nouveau les armes contre une monarchie coupable de faiblesse .

Tentant de ramener le calme, Charles IX ordonne au clan des Guise de quitter Paris.

Faisant mine d'obtempérer, ces derniers se contentent de se réfugier dans leur hôtel.

La tension est partout palpable.

CHAilLES IX : • TUEI·LES TOUS • La réaction des réformés déclenche un mouvement de panique au sein de la famille royale et des membres du Conseil .

Dans la journée du 23 aoOt réunions informelles et ctHKilltJIHiks se succèdent Le nombre de protestants tués lors dela Saint -Barthélemy à Paris , soit 1 'If> de la population de la capitole.

Le nombre de victimes pour l'ensemble de la Fronce.

• Eh bien , soit! Qu'on les tue! Mois qu'on les tue tous ! Qu'il n'en reste plus un pour qu'on puisse mele reprocher! • Charles IX.

dons lonuitdu23 ou 24 août 1572 .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles