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LA SAINTE-ALLIANCE ET LE MAINTIEN DE L'ORDRE EUROPÉEN

Publié le 17/01/2022

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Pour défendre l'oeuvre du Congrès de Vienne, les puissances victorieuses se groupèrent en une Sainte-Alliance, que Metternich essaya d'exploiter au pro fit exclusif de l'Autriche. Celte organisation traduisait aussi le désir d'éviter le retour de la guerre, en réglant par des Congrès périodiques les litiges internationaux.
Mais sa durée allait être brève, car les intérêts particuliers de chaque État l'emportèrent vite sur le souci de la communauté européenne. Les affaires allemandes et italiennes intéressaient l'Autriche, la question d'Orient opposait le Tzar à Metternich et à l'Angleterre, l'indépendance des colonies espagnoles d'Amérique faillit mettre en conflit la France et l'Angleterre. A tous ces heurts, la Sainte-Alliance ne put survivre.

« c'est qu'une révolution prise à temps » proclama Metternich. D) Congrès de Vérone (octobre 1822).

— Ce congrès eut à régler les affaires espagnoles.

Ferdinand VII gouvernaitde telle manière que les libéraux s'étaient déjà soulevés, en janvier 1820, à Cadix, sous Martinez de la Rosa etavaient fait rétablir la Constitution de 1812; mais Ferdinand VII en neutralisa l'application, ce qui, avec lescontrecoups de la révolte des.

Colonies d'Amérique, provoqua le soulèvement de Riego et Ballesteros à Cadix (letjuillet 1822).

Metternich convoqua un congrès, retardé par la mort de Castlereagh.

L'intervention fut décidée etLouis XVIII, ne voulant point voir d'Autrichiens ou de Russes traverser la France, accepta, engagé par son ministreChateaubriand, de la réaliser.

Réussissant là où Napoléon avait échoué, il espérait réconcilier la vieille et la jeunearmée dans une gloire commune.

De fait, le duc d'Angoulême et Oudinot, son major général, ne firent qu'unepromenade militaire (entrée à Madrid, 24 mai 1823 ; prise du fort du Trocadéro à Cadix, octobre 1823 ) ; ils nepurent empêcher les atroces représailles de Ferdinand VII victorieux.Mais l'intervention française avait provoqué de vives réserves de l'Angleterre que gouvernait maintenant Canning.

Laquestion d'Orient et l'indépendance des colonies américaines allaient disloquer la Sainte-Alliance. III.

— La question d'Orient et les soulèvements serbe et grec. Posée depuis bientôt un siècle par la décadence de l'empire ottoman, la question d'Orient était le pro--bleuie de lasuccession à l'autorité du Sultan sur des populations et des territoires divers et importants, singulièrement ceux desBalkans.Les habitants chrétiens de la Grèce, de la Serbie, de la Roumanie et de la Bulgarie, gagnés par le sentiment national,aspiraient à l'indépendance politique.

Les grandes puissances escomptaient augmenter leur influence en démembrantl'empire Turc et en accroissant leurs États.

Mais leurs convoitises s'opposaient et certaines préféraient soutenir leSultan plutôt que de laisser faire un partage qui profiterait surtout à leurs rivales.

De plus, le sort de Constantinopleexaspérait les rivalités de la Russie, de l'Autriche et de l'Angleterre.

La question devint brûlante avec lesinsurrections serbe et grecque. A) L'indépendance serbe.

— Persécutés par les Janissaires, les Serbes du pachalik de Belgrade se soulevèrent en1804 sous la direction de Kara Georges, ancien sous-officier autrichien.

Le 13 août 1806, ils écrasaient les Turcs àMichar.

Mais le Tsar dut les abandonner en 1812 au traité de Bucarest, par suite de la campagne de Russie.

Lesreprésailles turques furent telles que le soulèvement reprit en 1815 sous la direction d'un éleveur de porcs, MilochObrénovitch.

Sur l'intervention diplomatique du Tsar, le Sultan accorda aux Serbes des chefs locaux chrétiens ouKnèzes, dirigés par Miloch Obrenovitch, knèze suprême vassal du Sultan et lui payant tribut (1816).

Miloch, paysanmatois, se maintint au pouvoir d'accord avec les Turcs et fit assassiner, en 1817, Kara Georges qui voulaitl'indépendance complète.

Le traité d'Andrinople (1829) allait faire de lui un prince héréditaire vassal de Serbie,payant tribut et surveillé par des garnisons turques. L'indépendance grecque.

— Les Grecs réussirent à intéresser toute l'Europe à leur sort et à obtenir, non sans peine,leur pleine indépendance.

Commerçants et marins, ils étaient établis sur tout le pourtour de la Méditerranéeorientale, notamment à Constantinople (quartier du Phanar) et tenaient entre leurs mains le commerce de l'empireturc.

Ils avaient la richesse ; ils étaient cultivés, et les idées de la Révolution française se développaient chez eux.A partir de 1816, une société secrète, l'Hétairie, dirigée par Rhigas, Scouphas, puis Alexandre Ypsilanti, aide decamp du Tsar, prépara une révolte avec l'aide des libéraux européens et des Russes.

La Révolte (1820-1827).

— Ali de Tebelen, pacha turc de Janina, s'étant révolté contre le Sultan, appela les Grecs àson secours : le soulèvement fut général; aussi le Sultan fit massacrer les Grecs de Constantinople (Pâques 1821).Les Grecs répondirent par des massacres de musulmans et, le 1er janvier 1822, proclamèrent au Congrès d'Épidaure,l'indépendance de la Grèce.

Les libéraux européens les soutinrent (Byron, Santa-Rosa, colonel Fabvier), maisMetternich empêcha Alexandre Ier d'intervenir.Sur mer, les corsaires grecs étaient victorieux (Canaris, Botzaris, Miaoulis); sur terre les Grecs ne parvenaient pointà s'organiser.

Des événements comme les massacres de Chio (avril 1822) ameutèrent l'opinion européenne, mais lesgouvernements, divisés et inquiets, ne faisaient rien.

Pour en finir, en 1826, le Sultan appela à son secoursl'excellente armée et la flotte moderne de son vassal Méhémet-Ali, Pacha d'Égypte.

Les Grecs furent écrasés :Missolonghi se fit sauter plutôt que de se rendre (avril 1826); Athènes fut prise (juin 1827).

Interventions européennes (1827-1829).

—Alors les grandes puissances, mues' par leur intérêt et par le mouvementd'opinion des Philhellènes, s'entremirent.

Le nouveau tsar Nicolas Ier (1825-1855), partisan convaincu de la missionbalkanique de la Russie, décida d'intervenir.

L'Angleterre, pour « enfermer la Russie dans les limites d'une actioncollective e, comme disait Canning, intervint aussi et demanda l'aide de la France.

Le traité de Londres (juillet 1827)entre les trois puissances, organisa une démonstration navale qui neutraliserait la flotte turco-égyptienne etobligerait la Turquie à donner quelques libertés à la Grèce.

Un incident imprévu amena l'écrasement des Turco-Égyptiens à la bataille navale de Navarin (octobre 1827).. »

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