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La « stérilité » de Jeanne de Bourbon

Publié le 05/09/2013

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bourbon

Lors de leur mariage, en août 1350, Jeanne de Bour­bon et le futur Charles V ne sont encore que des enfants âgés de douze ans. Au Moyen ge, douze ans, pour une fille, c'est l'âge de l'émancipation, mais les jeunes mariés ne vont vivre ensemble que qua­tre ou cinq ans plus tard. A la Cour de Jean 11 le Bon, ils ne font que se croiser. Jeanne appartient à la compagnie de la reine, Jeanne de Boulogne, la seconde épouse du roi, et dans l'ordre protocolaire, en tant que dauphine, vient juste après la fille aînée du roi, Jeanne, qui deviendra reine de Navarre en 1352. Charles partage le quotidien d'une douzaine de garçons de son âge, qui forment sa « compa­gnie «. Si Jeanne de Bourbon et le dauphin Charles appa­raissent côte à côte lors de cérémonies officielles, tel le sacre de Jean le Bon en sep­tembre 1350, ils doivent avant tout parfaire leur éducation de futurs souverains.

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« entourée de grande richesse de joyaux, vêtue d'habits royaux larges, longs et flot ­ tants 1 ...

1.

en manteaux royaux des plus précieux draps d'or ou de soie, ornés et resplen­ dissants de riches pierres et perles précieuses en cein­ tures, boutons et attaches ; par diverses heures du jour les habits changés plusieurs fois, selon les coutumes roya­ les et pontificales, en sorte que c'était merveille de voir cette noble reine ! » La plu­ part des contemporains ne vantent pas seulement son élégance : ils la qualifient de DEUX SURVIVANTS SUR HUIT ENFANTS Charles V et Jeanne de Bourbon ont eu huit enfants en vingt et un ans, « moyenne » assez faible pour l'époque .

De leurs six filles trois sont mortes en bas âge ; deux vers l'âge de six et quatre ans ; la dernière n'a pas vécu au-delà de sa dixième année.

Seuls leurs deux fils ont atteint l'âge adulte et leur ont survécu .

Les six années qui séparent la naissance de Bonne et de Jeanne, deuxième et troisième filles du couple royal, ont suscité à la Cour bien des inquiétudes et des commentaires, faisant craindre que la reine ne soit « stérile » : ce qui dans l'esprit des contemporains signifie qu'elle ne peut donner le jour à un héritier mâle.

Quant à la folie de Charles VI, outre qu'elle a été considérée comme une manifestation due aux liens étroits de consanguinité de ses parents, certains ont prétendu qu'il la tenait de sa mère, qui, pendant quelques mois de l'année 1372, aurait souffert d'une crise nerveuse, une sorte de psychose accompagnée d'amnésie .

«noble dame », appellation aussi respectueuse que flat­ teuse , admirent ses talents de maîtresse de maison, souli­ gnent son excellence à gou­ verner la Cour et à régenter la domesticité tant au quotidien qu 'en période de festivités .

C'est aux alentours de 1355 que Jeanne de Bourbon et le dauphin Charles commencent à vivre sous le même toit.

En septembre 1357 naît un pre­ mier enfant, une petite fille prénommée Jeanne .

Alors que chacun espère la venue pro­ chaine d'un fils, d 'un héritier pour la jeune et encore fragile dynastie des Valois, Jeanne g donne le jour à une deuxième ~ fille , que l'on baptise Bonne ~ en hommage à la mère du ~ dauphin .

~ È ~ l:épreuve de la « stérilité » Malheureusement , le couple princier perd ses deux fillettes à l'automne 1360.

Puis, aucune grossesse au cours des six an­ nées suivantes : ce qui semble fort long à la famille royale , surtout en des temps où le premier devoir d'une femme , qui plus est d 'une reine, est d'assurer la descendance de la lignée .

L'attente est si lon­ gue que l'on commence à évo­ quer la «stérilité » du couple royal.

Lors de son accession au trône, en avril 1364, Charles V n'a toujours pas d'héritier.

Il n 'a pas perdu espoir, mais les pressions de son entourage s'accentuent ; au point qu'il se confie au pape Urbain V et songe brièvement au divorce .

Enfin, la reine Jeanne est de nouveau enceinte.

En juin 1366, elle met au monde une troisième fille : prénommée elle aussi Jeanne , en l' honneur de son oncle et parrain, le duc Jean de Berry , elle meurt au mois de décembre suivant .

A la Cour , on désespère...

En " ~ 0 ] "- 1368, alors que les époux royaux vont sur leurs trente ans.

une quatrième grossesse est annoncée .

Le 3 décembre de cette même année naît enfin un garçon, le futur Char­ les VI.

Le roi est au comble du bonheur et se sent infiniment soulagé ; d'autant que ce fils héritier de la Couronne sem­ ble être en fort bonne santé .

Après cette période difficile, Jeanne de Bourbon donne encore le jour à trois filles, Marie, Isabelle et Catherine, et, en mars 13 72, à un second garçon, Louis, futur duc d'Or­ léans.

Tout à sa joie d'av oir donné deux fils à son époux et au royaume, la reine ne saura jamais que l'aîné, cet héritier tant attendu et désiré, som­ brera dans la folie , et que le cadet sera assassiné.. »

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