LA VILLE DE LYON SERA DETRUITE : Les difficultés intérieures de la Convention

« troupes royalistes réussirent à s'échapper.Le 9, les troupes républicaines entraient sans combat.

La Convention, à cette nouvelle, publia le décret que nousreproduisons. La répression de la révolte On est frappé par la dureté des mesures.

Celles-ci s'expliquent par les circonstances. La dureté des mesures Si elles n'étaient pas prises de Paris, on pourrai^; croire qu'il s'agissait d'assouvir des haines locales.La Convention veut frapper l'imagination en proclamant une destruction totale de la ville, avec cependant desexceptions plus larges qu'elles n'en ont l'air à première vue.Seront épargnés les quartiers pauvres, c'est-à-dire les quartiers ouvriers, ainsi que les ateliers où travaillait lapopulation nombreuse, les habitations des Jacobins et la plupart des édifices publics.Les ruines de Lyon faites par l'artillerie étaient à coup sûr plus importantes que celles prévues par* le décret.

Ils'agissait de punir les riches royalistes.

On fit la liste de leurs maisons, et Couthon se rendit sur la place Bellecour.,où il donna le premier coup de marteau sur une des riches façades.

Ce fut à peu près tout.A côté du châtiment des royalistes, deux autres intentions apparaissent : s'adresser au reste du pays, se concilierles pauvres et les patriotes.Il s'agit d'exalter la liberté, d'effrayer ses ennemis, de flétrir les royalistes.

C'est pourquoi on change le nom de laville, et on prévoit cette inscription dont la concision traduit bien la tension de cette époque exceptionnelle.Il faut cependant chercher la raison de ces mesures ailleurs qu'à Lyon. La situation tragique La situation tragique de septembre 1793 explique la dureté excessive des mesures prises.Partout, d'immenses dangers menacent la Convention.Aux frontières, c'est l'invasion : le 23 août, la levée en masse a été proclamée, mais les armées ennemies avancent.Valenciennes est tombé le 28 juillet ; les Prussiens qui ont pris Mayence avancent en Alsace, les Piémontais entrenten Savoie, les Espagnols attaquent Perpignan.Les Anglais pénètrent le 28 août dans Toulon révolté.

En Vendée la guerre s'étend : Marceau est battu àChantonnay le 5 septembre.

Kleber est écrasé à Torfou le 19 septembre.Le Convention renforce le tribunal révolutionnaire, elle met la terreur à l'ordre du jour.Il s'agit pour elle de triompher à tout prix.

Sa devise est bien ''vivre libre ou mourir".On comprend que dans une situation semblable, il ne pouvait être question d'indulgence envers les Lyonnais. L'application du décret L'application du décret prouve bien que sa sévérité n'était due qu'à des circonstances exceptionnelles.Il y eut d'abord une première période de répression très dure, dirigée par Col- lot d'Herbois et Fouché, envoyés parlaConvention et où des commissions firent fusiller près de deux mille personnes.Puis la situation de la France s'améliora : Bordeaux s'était soumis le 16 octobre, les Vendéens avaient été battus àCholet le 17 octobre, et Wattignies le 16 octobre avait libéré la frontière du Nord ; peu à peu, on oublia le décret(celui-ci fut abrogé après le 9 thermidor).Ainsi, cet épisode, un des plus caractéristiques de la lutte que la Convention eut à soutenir contre les ennemis del'intérieur, ne peut être compris sans être éclairé par l'ensemble de l'histoire révolutionnaire.. »