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La ville de Moscou

Publié le 27/12/2018

Extrait du document

LA CAPITALE DE LA RUSSIE

 

Située au cœur de l'immense plaine d'Europe orientale, Moscou, capitale de la Fédération de Russie, constitue un véritable carrefour de voies fluviales et terrestres. C’est la plus grande ville du pays, et celle où tout se joue sur le plan économique; ses habitants jouissent d'un niveau de vie plus élevé que dans le reste de la Russie, mais tout y est plus cher... Chaque époque a marqué de son empreinte cette métropole, qui affiche une juxtaposition de styles inhabituelle.

HISTORIQUE

Une bourgade slave

 

L'histoire écrite de Moscou débute en 1147, lorsque son nom est cité pour la première fois dans les Chroniques russes. Jusqu'alors, cette zone couverte de forêts et traversée par la Moskova a été le domaine d'une tribu slave, les Viatichi, qui y vivent principalement de la pêche. Au XIe siècle, ils construisent une bourgade sur un promontoire, au confluent de la Moskova et de la Neglinnaïa. Située à un emplacement stratégique sur les routes commerciales, elle connaît un développement rapide. Un jour d'avril 1147, louri Dolgorouki, prince de Vladimir-Souzdal, convie un de ses alliés à festoyer à Moscou, sur ses terres, première mention écrite de la ville. La Russie consiste alors en une juxtaposition de principautés, dans laquelle celle de Kiev, cœur historique du premier État russe, joue longtemps un rôle prépondérant

 

L'ascension d'une ville...

Vladimir devient un centre politique de première importance. Ses princes renforcent leur pouvoir et fortifient leurs villes, dont Moscou, qui marque leur frontière occidentale.

 

En 1156, louri Dolgorouki y ordonne ainsi l'érection d'une forteresse de bois sur la colline Borovitski, à 43 m au-dessus du fleuve. Les palissades de ce kremlin qui couvre une dizaine d'hectares englobent les maisons des marchands construites sur ses pentes.

 

La physionomie de la ville contemporaine se dessine dès cette époque : les voies commerciales qui convergent de toutes les directions vers Moscou aboutissent au Kremlin. Plus tard, elles seront coupées

 

de ceintures de fortifications construites à mesure de

l'agrandissement de la ville. C'est à ce schéma de développement que Moscou doit la structure radioconcentrique qu'elle a conservé à travers les siècles.

 

... ET D'UNE PRINCIPAUTÉ

 

Dès le début du XIIIe siècle, les hordes tatares apparaissent comme une grave menace venue de l'Est. Les armées de Batou Khan, petit-fils de Gengis Khan, mettent à sac de nombreuses villes russes, dont Moscou, en 1237, laquelle, à la différence de la plupart des autres, se relève rapidement.

 

En 1242, les Tatars fondent la Horde d'Or, sur la basse Volga, khanat auquel les princes russes versent

 

un tribut.

 

En 1246, Alexandre Nevski, prince de Novgorod, est investi par le khan comme grand prince de Vladimir et de Souzdal. Moscou échoit à son fils Daniel.

 

Le khan tatar confère à Ivan Ier Kalita (1325-1340), fils de Daniel,

 

le titre de grand prince de Moscou et le charge de collecter le tribut auprès des autres princes en son nom. Cette prééminence du souverain de Moscou s'accompagne de l'agrandissement progressif de la principauté, qui absorbe ses voisines.

« Moscou va changer après le triomphe de la révolution d'octobre 1917.

Le gouvernement des Soviets décide d'y rétablir la capitale.

C'est chose faite en mars 1918, tandis qu'en 1922 la ville devient capitale de l'URSS qui vient d'être proclamée.

LA VITRINE DU MONDE SOVIÉnQUE ·À quoi doit ressembler la capitale de la révolution et que doit-elle conserver de son passé, maintenant que s'ouvre une ère nouvelle? Les années 1920 correspondent� un bouillonnement notamment en architecture.

Tout semble possible et plusieurs projets constructivistes voient le jour.

• En 1934, Staline est devenu seul maitre � bord.

il entend remodeler sa capitale pour en faire la vitrine du régime et impose un style monumental guidé par les principes du réalisme socialiste.

Le Plan général pour la reconstruction de Moscou, lancé en 1935, transforme la ville en un gigantesque chantier.

Moscou échappe aux projets qui prévoyaient de la raser purement et simplement : elle conserve sa structure d'origine, mais plusieurs artères sont élargies ou réaménagées, et nombre de bâtiments sont transformés ou détruits, surtout des édifices religieux, parmi lesquels l'emblématique cathédrale du Christ­ Sauveur (1883), destinée� laisser la place � un palais des Soviets qui ne verra pas le jour.

À cette époque aussi débutent les travaux du métro.

• La rupture du pacte germano­ soviétique et l'Invasion allemande de juin 1941 surprennent l'URSS, qui se trouve précipitée dans la guerre.

Moscou est en état de siège en octobre.

Les Allemands progressent en direction de la ville, mais, en décembre, l'armée Rouge brise l'encerdement de la capitale.

• l'après-guerre est consacré à la reconstruction � travers tout le pays.

À Moscou, les gr fltte-ciel dits staliniens sont érigès entre 1947 et 1956.

Symboles de la mégalomanie du chef de l'État soviétique, ils sont aussi destinés � restructurer un paysage urbain devenu incohérent après les destructions des années 1930.

• Les années Khrouchtchev (1953-1964) et Brejnev (1964-1982) sont elles aussi synonymes de destruction et de construction.

Le quartier de I'Amot (XIX' s.), � l'ouest du Kremlin, est défiguré et remodelé à l'occasion du percement d'une grande avenue (Kalinine, actuelle Novy Arbat) tandis que les quartiers périphériques se couvrent d'immeubles d'habitation vite et mal construits pour loger une population en constante augmentation.

• l'arrivée au pouvoir de Mikha'1l Gorbatchev (1985-1991) correspond � une période d'accalmie, voire une amorce de réappropriation du passé.

Certaines églises sont rouvertes au culte et dans la rue de I'Arbat devenue piétonne, la contestation s'affiche timidement UNE CAPrrAI..E MODERNE Depuis la disparition de l'URSS en 1991, Moscou est la capitale de la Fédération de Russie.

Une ère nouvelle s'ouvre pour la ville.

De nombreuses rues sont débaptisées, retrouvant leur nom d'avant la révolution -la rue Gorki, les «Champs Élysées» moscovites, est ainsi redevenue la rue Tversakaïa -,tandis que le centre-ville évoque un chantier constant : on reconstruit les églises détruites dans les années 1930 -dont la cathédrale du Christ-Sauveur, en 1993 -, on restaure les beaux immeubles du XIX' siècle, on crée des centres commerciaux modernes ...

La municipalité a cherché �tout prix � faire de Moscou une ville� l'image des grandes capitales occidentales, et le pari est gagné, du moins tant qu'on ne franchit pas la ceinture des Boulevards.

i!ii!@li Moscou est située � la même latitude qu'Édimboug.

en Écosse, mais, loin des influences océaniques, la ville subit un climat continental marqué.

La continentalité est responsable des fortes amplitudes thermiques (en moyenne -9.4 •c en janvier, 19"C en juillet) et de précipitations relativement modérées (en moyenne 600 mm par an).

i,ji!!,JI!Hill!l VIW ET A"LOMtRATION • Chef-lieu de la région (ob/ost) de Moscou, la ville est, comme Saint­ Pétersbourg.

dotée du statut de ville d'importance fédérale et partage avec la métropole du Nord le privilege d'être considérée comme l'un des «89 sujets>> de la Fédération de Russie.

• S'étendant sur une superficie d'environ 1 060 km', la capitale est divisée en 10 préfectures, subdivisées en 128 sous­ préfectures, elles-mêmes découpées en quartiers.

• Elle a la particularité de ne pas posséder d'aire métropolitaine, car elle s'est régulièrement élargie afin d'Incorporer l'essentiel de l'agglomération � mesure que sa taille augmentait; la présence de nombreuses villes satellites et le développement rapide de nouvelles formes de périurbanisation mériteraient aujourd'hui que l'on reculât encore le périmètre moscovite ou que l'on resituât la ville quelque part entre les limites municipales, de toute évidence trop étroites, et celles, trop vastes, de l'ob/ost.

UNE POPULATION FLOTTANTE • La même remarque s'applique � la population, estimée � 9 millions d'habitants alors que l'on dénombre, dans un rayon d'une cinquantaine de kilomètres� partir du Kremlin, de 12 � 13 millions de personnes, dont une partie est difficile � classer du fait de l'absence de catégorie géographique et administrative appropriée.

• De plus, n'est pas moscovite qui veut : ce titre envié s'obtient par naissance ou par mariage avec un habitant de la ville.

Pour les autres, une autorisation de rèsidence (propiska), strictement liée � un contrat de travail, est nécessaire.

Les menaces terroristes mises en avant par le gouvernement depuis le début des années 2000 a encore durci les conditions d'attribution, ce qui n'empêche nullement une population marginale ou marginalisée d'habiter, voire de travailler dans la ville, en dehors de tout cadre légal.

L'EXPLOSION COMMERCIALE • Desservie par 4 aéroports réalisant 80% du trafic aérien du pays et par 9 gares, reliée aux mers Blanche, Baltique, d'Azov, Caspienne et Noire par les différentes voies navigables comme le canal de la Moskova ou le canal Volga-Don, Moscou est au cœur d'un rèseau de communications exceptionnel.

• Comme du temps de l'URSS, elle demeure une grande ville industrielle, dont les usines fournissent toujours un sixième de la production nationale dans des domaines très divers (construction mécanique, métallurgie de transformation, agroalimentaire, haute technologie, etc.).

• Le secteur tertiaire y joue un rôle de plus en plus important il a toujours compté dans cette capitale où sont implantées toutes les administrations, la plupart des banques et des assurances, et où la grande majorité des investisseurs étrangers en Russie ont choisi d'ouvrir leurs bureaux; deux tiers des investissements étrangers sont également faits � Moscou.

LE PAYSAGE URBAIN • Au cours des siècles, le développement de la ville s'est opéré selon un principe radioconcentrique depuis le Kremlin, cœur historique.

Le plan de Moscou se prèsente donc comme une sorte de roue � multiples rayons qui se rejoignent au centre, vers la place Rouge que domine le Kremlin, et qui sont reliès par des cercles de plus en plus larges.

• La première voie circulaire depuis le centre est la ceinture des Boulevards (Boulvarnoïe Koltsa), longue de 9 km, qui constitua longtemps la limite avec la ville; marquée par des remparts percés de portes que l'on retrouve dans la toponymie locale, cette muraille fut transformée en une promenade plantée d'arbres� la fin du XVII� siècle, car son rôle défensif n'avait plus de raison d'être, et la ville s'était déj� étendue au-del �.

• La deuxième voie est la ceinture des Jardins (Sadovoïe Kaltso), longue de 16 km, qui marquait au� siècle la limite avec la «ville de terre », les faubourgs de Moscou.

La zone constituée de maisons et de jardins fut transformée dans les années 1930 avec l'agrandissement des boulevards et correspond aujourd'hui à un immense périphérique.

• Bien au-delà, une troisième ceinture, longue de plus de 100 km, traverse une zone de campagnes et de faubourgs, et correspond aux limites administratives de la capitale.

• En dépit d'une urbanisation intense, Moscou possède de nombreux espaces verts, du petit jardin de quartier aux grands parcs, comme le célèbre parc Gorki {120 ha), ou ceux qui entourent les monastères du centre-ville.

UN WEAU DE TIANSPOm EFFICACE Autrefois traversées par de rares voitures, les rues de Moscou sont désormais le théâtre d'un intense trafic automobile et d'embouteillages légendaires.

La ville compte pourtant un vaste rèseau de transports comprenant bus, trolleys, tramways et surtout un métro fameux pour son efficacité et sa beauté.

Construit dans les années 1930 pour répondre à l'augmentation de la population de la ville, le métro fut aussi considéré comme une «vitrine» du socialisme par les dirigeants soviétiques, qui apportèrent le plus grand soin à sa réalisation.

La première ligne fut inaugurée en 1935; soixante-dix ans plus tard, on en compte 11 qui desservent plus de 150 stations, dont beaucoup sont décorées de scènes célébrant les réalisations du régime de l'époque, et transportent chaque jour plus de 8 millions de passagers.

LEs MONUMENTS • Au centre géographique de Moscou, la place Rouge, gigantesque esplanade de 73 000 m', et ses constructions constituent sans doute la carte postale la plus célèbre de la ville.

On peut y voir notamment le célèbre mausolée où repose depuis 1930 le corps embaumé de Lénine; l'église BIISile-le­ Bienheureux (1561) et ses bulbes colorés; le GOUM (1894), immense galerie marchande.

• La place est dominée par le Kremlin, - ' ...

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- ---� �--- ceint d'une muraille rouge de 2,235 km ponctuée de 20 tours; l'ensemble couvre une superficie de 28 ha sur laquelle se trouvent des palais, des musées, des édifices religieux, organisès autour de la place des Cathédrales, mais aussi des bureaux,·car aujourd'hui comme hier le Kremlin est un lieu de pouvoir : le prèsident de la Fédération de Russie y a ses bureaux, et c'est ici que siège le Conseil de la Fédération.

• Le plus connu des nombreux monastères de Moscou est sans doute celui de Novodievtichi {1514), qui abrite un cimetière où reposent de nombreuses personnalitès (Tchekhov, Maïakovsk i, Prokofiev ...

); le plus ancien est le monastère Andronikov (1360).

• La ville conserve de nombreux témoignages de l'architecture soviétique, � commencer par les sept gratte-ciel staliniens, lesquels abritent respectivement l'université Lomonossov (le plus haut : 303 rn), le ministère des Affaires étrangères, un hôtel, des bureaux et des habitations.

• Au nord, l'ex-VDNKh, ancienne Exposition des réalisations soviétiques, illustre parfaitement le style du réalisme socialiste, d'autant plus que l'Immense statue L'Ouvrier et la Kolkhozienne (1937) trône devant l'entrée principale.

LA VIE CULJUREW • Moscou compte de nombreux musées, parmi lesquels la galerie Tretiakov, qui abrite la plus grande collection de peinture russe et d'icônes du monde, et le musée des Beaux­ Arts Pouchkine, qui recèle notamment des toiles impressionnistes et postimpressionnistes.

• La ville bénéficie d'une vie culturelle intense, relayée par des institutions comme le Bolchoï, théâtre d'opéra et de ballet de renommée internationale, le Maly, comparable à la Comédie­ Française, le théâtre d'Art (MKhAT), fondé par K.

Stanislavski en 1898, le théâtre de la Taganka, longtemps considéré comme une scène d'avant­ garde, mais aussi par les nombreux lieux qui ont vu le jour depuis les années 1990.

t'université d'ltllf L�v.

la plus ancienne de la ville (1755), et la bibliothèque nationale, ancienne bibliothèque Lénine, la plus importante du pays avec 42 millions de volumes.

LEs Ftrnvrrts • l'année se termine et commence avec le festival de l'Hiver russe (décembre­ janvier) au cours duquel ont lieu de nombreuses manifestations culturelles et des fêtes populaires.

• En mai, le festival des Étoiles de Moscou est l'occasion de concerts et de ballets prestigieux.

• Le 9 mai, fête de la Victoire de la Seconde Guerre mondiale, reste un jour important • Le 1 � dimanche de septembre, Moscou célèbre sa journée : kermesses, concerts et diverses manifestations ont lieu à travers la ville, dont les rues du centre sont alors fermées à la circulation.. »

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