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L'Académie du Palais d'Henri III

Publié le 29/08/2013

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henri iii

L'instruction philosophique spé­culative et abstraite que va ainsi recevoir le roi ne laisse percer aucun écho des événe­ments contemporains cepen­dant, les lectures et les discus­sions de l'Académie du Palais visent à participer à la forma­tion intellectuelle et morale du souverain, à lui donner des outils pour lui faciliter l'exercice de sa fonction. Henri III est conscient des lacunes de son éducation et entend y remé­dier en s'instruisant par le biais de l'Académie.

henri iii

« logis du palais du Louvre, une pièce où ont lieu d' habitude les délibérations secrètes con­ cernant les affaires de l'État .

L 'Académie du Palais , ou Aca­ démie henricienne, s'inspire de l'Académie de musique et de poésie de Baïf, mais aussi de modèles italiens, notamment sous l'influence d'un intime du roi, le poète Bartolomeo Del Bene , qui fait partie d'une aca­ démie florentine .

Trois ans et demi durant, de février 1576 à septembre 1579 , ce cercle des personnalités les plus en vue du temps , savants , poètes, érudits, philosophes, va débattre des sujets qui sus­ citent le plus d'intérêt de la part d'Henri 111.

Siégeant en présence du roi, l'Académie ne peut éviter quelque censure.

Ainsi lorsque Jacques Davy du Perron, imbattable dans l'art de la dialectique et sans doute gri sé par le succès que vient de remporter l'une de ses inter­ ventions dans laquelle il a ta­ lentueusement défendu tous les arguments en faveur de l'existence de Dieu , propose au roi de soutenir la thèse oppo­ sée, il est sur-le-champ exclus de la Cour par un Henri Ill hor- rifié ! Aucune lecture ne traite de l 'astrologie , pourtant très en vogue , car le roi ne s'y inté­ resse pas.

Les débats évitent les thèmes d'actualité ; mais le ton reste assez libre et l'on peut assister à des interven- " tians dénonçant l'ambition ou ~ les flatteurs de la Cour, voire ~ donnant des conseils au mo­ torier les vertus humaines et de les utiliser pour tenir la bride à ses passions , éducation à partir de laquelle il passera ensuite à la connaissance de l'univers .

Henri Ill se montre un auditeur attentif .

Parmi les principaux orateurs qui se chargent de l'instruire figurent l'évêque de Châlons-sur-Saône, Pontus de Tyard, et le futur cardinal Jac­ ques Davy du Perron , prédica­ teur renommé, qui centre ses interventions sur Dieu et la création du cosmos.

Pendant un an et demi, la cosmologie et l 'astronomie font l'objet des communications de l'Acadé­ mie .

Les dernières séances ont pour thème l'éloquence, alors traitée par les savants comme une division de la rhétorique .

Considérées dans leur ensem­ ble, les réunions académiques composent un seul cours com­ prenant toute la philosophie scolastique.

Sous l'influence à la fois chrétienne et humaniste qui guide l'institution , Henri Ill et ses académiciens ont le grand mérite, dans une époque pleine de troubles, de désor­ dres et de cruautés , de cher­ cher comment contrôler les ins­ tincts humains et modérer l'ex­ cès des passions .

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narque sur sa conduite .

Philosophie et éloquence L'instruction philosophique spé­ culative et abstraite que va ainsi recevoir le roi ne laisse percer aucun écho des événe­ ments contemporains ; cepen­ dant , les lectures et les discus­ sions de l'Académie du Palais visent à participer à la forma­ tion intellectuelle et morale du souverain, à lui donner des outils pour lui faciliter l'exercice de sa fonction .

Henri Ill est conscient des lacunes de son éducation et entend y remé ­ dier en s'instruisant par le biais de l'Académie .

En homme de son temps, il souhaite un enseignement philosophique qui lui permette, devoir pre­ mier d'un monarque, de réper- UNE BRILLANTE ASSEMBLÉE L'Académie du Palais réunit les savants et les littérateurs les plus éminents du moment.

On y trouve, outre Jean Antoine de Baïf, instigateur de la première Académie, Pierre de Ronsard, l'un des poètes préférés d'Henri Ill, les poètes Guy du Flaur de Pibrac , chargé de la gestion de l'institution, Agrippa d'Aubigné et Robert Garnier, ainsi que Philippe Desportes , autre poète de prédilection du roi, qui exerce les fonctions de secrétaire et de confident de Sa Majesté, dont il transcrit en vers les pensées et les amours.

S'y ajoutent le maître des requêtes Dorron , professeur de latin du roi, le poète italianisant Pontus de Tyard , le prédicateur et dialecticien Jacques Davy du Perron, le poète courtisan champenois Amadis Jamyn, traducteur de l'Iliade, les médecins Miron , proche du roi, et Cavriana, représentant en France du grand-duc de Toscane.

Des femmes font également partie de ce cénacle, notamment la maréchale de Retz, surnommée « la dixième muse » et « la quatrième grâce », et madame de Lignerolles, l'une des plus spirituelles des dames de la Cour.

Enfin, des grands se joignent à ces beaux esprits, tels le prieur Henri d'Angoulême, demi-frère d'Henri Ill, le duc et la duchesse de Nevers et le chevalier de Sevre, grand prieur de Champagne.

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