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L'affaire de Mers el-Kébir

Publié le 27/02/2008

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Un grave choc psychologique. Le 3 juillet 1940, à Mers el-Kébir, les forces navales françaises et britanniques se mitraillent pour la première fois depuis 1815. Comment en est-on arrivé là? En 1935, le port de Mers el-Kébir, près d'Oran, devient l'une des principales bases navales de la flotte française en Méditerranée, dont le port d'attache est Toulon; l'escadre de Mers el-Kébir, parmi d'autres, est armée pour réagir efficacement à toute attaque, d'où qu'elle provienne. Or, on se souvient que d'avril à juin 1940 la France n'a connu que des désastres. Les succès franco-britanniques en Norvège sont restés sans lendemain. Le «miracle de Dunkerque» n'a été qu'un feu de paille. L'effondrement français, entre le 10 et le 23 juin, a marqué le «début de la fin». Le 25, la France a déposé les armes. Dans toutes ces circonstances, la Royal Navy mais aussi la Marine française ont joué un rôle primordial. Seulement, après l'armistice, cette dernière se refuse, dans l'ensemble, à combattre aux côtés de de Gaulle.

« 3 juill., 16 h 53 3 juill., 17 h 54 3 juill., 18 h 12 4 juill.

6 juill.

---- ~ == ~ == ~ == ~ - ~--~--- UN DRAME AUX EFFETS MULTIPLES Après la capitulation de la France, se pose très vite la question du sort de sa flotte de guerre .

Si celle-ci tombait aux mains des Allemands, ces derniers pourraient alors combler les pertes subies pendant la campagne de Norvège.

En dépit des garanties données par les Français, l'Amirauté britannique est inquiète .

Elle ne peut pas prendre le risque de voir la marine allemande se renforcer ainsi.

Seuls à poursuivre la guerre contre le Ill ' Reich, les Britanniques ont absolument besoin de conserver la maîtrise de la mer.

la crainte de voir passer sous contrôle allemand les forces navales françaises force le gouvernement anglais à donner à l'Amirauté l'ordre de neutraliser les navires mouillés dans la rade de Mers ei-Kébir, en Algérie .

l'attaque contre l'escadre française en Afrique du Nord aura pour effet d'empoisonner durablement les relations entre Vichy et londres e~ surto~ de souder une bonne partie de la population française -métropole et empire -autour du maréchal Pétain et de sa politique de collaboration avec l'Allemagne .

Mais l'attaque aura aussi prouvé au monde entier la détermination de londres à poursuivre la lutte.

Branle-bas de combat sur les navires français Holland reçu par Gensoul sur le Dunkerque Expiration Ouverture du feu Cessez-le-feu Rupture des relations Seconde attaque UNE FLOTTE TRÈS CONVOITÉE LA smumoN DE LA n.om fLVISAISE • Contrairement à l'armée , la ..n.e r- --;;-----. no hwllf•IH ne s'est pas désagrégée dans la dé bade de 1940 .

le 17 juin, alors que le maréchal Philippe Pétain demande l'armistice, les autorités navales françaises, dont le réseau de télécommunications est resté inta~ ont réussi à évacuer des ports de la Manche et de l'Atlantique tous les navires marchands et militaires en état de prendre la mer.

Quelques-uns ont gagné l 'Angleterre, mais la plupart se trouvent désormais en Afrique du Nord ou en Afrique-Occidentale française .

• Aussitôt informé de la chute du cabinet Reynaud et de la formation du cUIHf Nt.bf, le 17 juin, de l'ultimatum sur la flotte demandé diplomatiques entre britannique britannique française par Gensoul Vichy et londres le gouvernement de londres ne manque pas de rappeler au gouvernement français que la condition pour que la France soit déliée de son engagement envers la Grande-Bretagne -l'envoi de la flotte française dans les ports anglais en cas de paix séparée -n'a pas été remplie.

Vu de londres, ce manquement n 'augure rien de bon.

• Bien que Paris ait communiqué à londres l'accord de l'Allemagne à la proposition du cabinet Pétain d'un désarmement des batiments français dans des bases navales situées hors de portée des forces allemandes - c 'est-à-dire en Afrique du Nord et en zone non occupée -, le gouvernement anglais n'entend pas se satisfaire d'une situation qui repose sur la seule assurance émanant de Berlin .

• De son côté, I'•JIIrwl ~ O.rla, ministre de la Marine et comman­dant en chef des forces navales, adresse, le 20 juin, des instructions à tous les comman­ dants de navire et de port, les enjoignant notammen~ et« quels que soient les ordres reçus, à ne jamais abandonner à l'ennemi le 10 juin, menacent gravement la navigation vers le Moyen-Orient En outre, si l'armée italienne de libye parvenait à s'emparer d 'Alexandrie, les forces navales de l'•.,., ANretr c.uhlf-,.

..

privées de bases sOres, n 'auraient plus d 'autre solution que d'évacuer la Méditerranée orientale .

• Enfin, londres ne peut envisager sans crainte l'éventuelle occupation des bases françaises de Casablanca et de Dakar .

le « transfert de souveraineté » de ces bases, placées sur le flanc de la longue route de ravitaillemen~ via le Cap, des armées britanniques du Moyen et de l'Extrême-Orient et des Indes , ruinerait le système de communications maritimes de la Grande-Bretagne .

Dans ces conditions, le gouvernement anglais décide de réduire, autant que possible, la puissance de la flotte française .

Basée à Gibra~ar, la force H occupe une position idéale pour opérer dans l'Atlantique, en soutien de la Home FI~ ainsi qu'en Méditerranée occidentale.

• le 3 juille~ une escadre anglaise se présente devant Mers ei-Kébir où sont stationnées quelques unités parmi les plus modernes de la flotte française , déjà en cours de démobilisation .

Celle-ci vit déjà à l'heure de l'armistice.le désarmement des batteries côtières est en cours.

les membres des équipages originaires d'Afrique du Nord ont commencé à regagner leurs foyers .

Afin de calmer l'impatience des réservistes originaires de la métropole -partout ailleurs, les soldats français sont démobilisés -, le commandant s'emploie à multiplier les distractions, notamment les excursions à terre et les régates.

Rien de tout cela n'échappe à l'Amirauté britannique qui, entendant jouer pleinement la carte de la surprise, décide d'activer son intervention sous le nom de code« opération Catapult ».

LA SAISIE DES IAn•Etm FIAN(AIS EN ANGLETEUE • l'opération de Mers ei-Kébir a été calculée pour coincider avec la saisie des navires de guerre 1-----------..o..-----------1 un batiment intact •.

Quatre jours W CLAUSES NAVALES DE fAIIIIISIICE plus tard, il confirme ses ordres, qui ont trouvé refuge dans les ports anglais au lendemain de la signature de l'armistice entre la Franœ • Reprenant ces dispositions principales, la C011'1ention franco­ italienne préYoit la démilitarisation, jusqu'à la fin des hostilités, des bases navales de Toulon, Bizerte, Ajaccio et Oran (Mers ei-Kébir).

Le gouvernement du maréchal Pétain s'engage également à meure à la disposition de 11talie le port de Djibouti .

en y ajoutant celui de tout préparer pour saborder les batiments qui seraient susceptibles d'être capturés par les Allemands.

W CIAIIITES IIITANNIQUES • Des conditions stratégiques impérieuses dictent la position britannique .

Si la Grande-Bretagne et le Commonwealth veulent poursuivre le comba~ il leur faut et l'Allemagne.

• Alors que les pourparlers se poursuivent à Mers ei-Kébir dans l'après-midi du 3 juillet entre le capitaine Cedric Holland et l'amiral Marcel Gensoul.

des détachements de marins britanniques armés abordent silencieusement les batiments anaés à Portsmouth et à Plymouth.

l'opération a été préparée pour obtenir une surprise totale.

C'est un succès, si l'on excepte 1297 Nombre total des victimes de l'attaque anglaise contre Mers ei-Kébir.

1 012 Nombre de morts dans le chavirage du Bretagne, sur un total de 1 IJJ hommes .

210 Nombre de morts dans le bombardement du Dunkerque.

5 Nombre de grosses unités composant l'escadre française .

4 Nombre de grosses unités composant la force H.

• Selon les termes de la convention d' ......

franco­ allemande, la llolte de guerre française doit être rassemblée, démobilisée et désarmée sous • Désireux de réselver pour l'avenir le principe de l'amitié franco­ britannique, le ministre des Affaires étrangères, Paul Baudouin, donne son assurance formelle que jamais la flotte française ne serait livrée à tout prix rester maîtres de la mer.

Un impératif qui ne peut s'accommoder de la perspective • le 1" juille~ le rllcN~,.,.I ltllftS s-ni/le reçoit son ordre de mission : assurer le transfert dans des ports anglais, la reddition ou la destruction des batiments français ancrés dans la base de Mers ei­ Kébir, près d'Oran .

Pour mener à bien cette mission, Somerville, qui vient de recevoir le commandement de la force H nouvellement formée, dispose de moyens considérables.

Font partie de cette flotte le croiseur de bataille Hood- vaisseau-amiral-, les cuirassés Resolution et Vo/iont, l'Incident survenu sur le sous-marin P.----.­ le contr6le de l'Allemagne et de 11talie.

Pour sa part.

le gouvernement allemand s'engage solennellement • à ne pas utiliser pendant la guerre.

pour ses propres fins.

la llolte de guerre française stationnée dans les ports sous contr6le allemand.

et à ne pas formuler de revendications à son égard lors de la conclusion de la paix.

à l'ennemi.

Mais qui empécherait ce dernier, en dépit de ses engagements.

à s'en emparer par la force? Cela ne suffit pas à rassurer Churchill : • Quel homme en possession de toutes ses facultés se fierait à la parole de Hitler, connaissant son passé et son comportement actuel ? • de voir la marine française passer sous contrôle du Reich.

l'Amirauté britannique n'Ignore pas que les ports de la Manche et de l'Atlantique constituent des bases excellentes à partir desquelles des actions efficaces pourraient être menées contre les communications maritimes britanniques .

De plus, l'éviction de la marine française de la Méditerranée occidentale et l'entrée en guerre de l'Italie , le porte-avions Ait Royt~l, deux croiseurs et plusieurs destroyers.

Surcouf, ancré à Plymouth oO deux sous-offiders britanniques sont blessés et un officier français lrOIM! la mort • Les officiers et marins français sont internés dans des camps séparés dans 11e de Man et près de Liverpool.

oO ils sont traités comme des prisonniers de suerre.

Seul un petit nombre se joindra plus tard aux Forces françaises libres.

La majorité sera rapatriée à Casablanca par des navires anglais.. »

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