L'affaire du connétable Raoul de Brienne
Publié le 05/09/2013
Extrait du document
Froissart n'indique pas la teneur de ces aveux. Ses contempo-rains ne sont pas plus précis, et aujourd'hui encore le mystère qui entoure cette affaire reste entier. A la Cour, l'arrestation du comte Raoul suscite stupéfac¬tion et incrédulité. Aux ques¬tions des parents et amis du prévenu, le roi se contente de répondre : « Je n'aurai de repos tant que le connétable sera vivant «, rapporte Froissart. Le 19 novembre 1350, Raoul de Brienne est décapité. Sans avoir pu se défendre lors d'un procès. Sans que personne ne sache ce qui lui est reproché. Face à cette justice royale expéditive, la no-blesse s'interroge. Pourquoi le roi garde-t-il le silence ? S'il y a effectivement trahison, pour-quoi ce secret ?
«
dant, il est traité selon son rang
et a noué de s relations cordiales
avec le roi d'Angleterre .
En cet
automne
1350 , Edouard Ill l'a
autori sé
à rentrer sur le conti
nent et lui a donné un an pour
réunir la somme de soixante
mille écus : à défaut s'acquitter
de cette rançon , il devra retour
ner dans sa «prison dans l'île ».
Des aveux restés
secrets
A l'hôtel de Nesle , Raoul de
Brienne vient avant tout rendre
hommage à
Jean le Bon, qui
n'est plus seulement son ami le
duc
de Normandie mais qui est
devenu son roi.
Au moment où
il salue le souverain, celui-ci le
convoque froidement en
parti
culier.
Là, il brandit une lettre et
exige des ex plications .
Pour
toute réponse , le connétable,
qui semble reconnaître cet écrit,
blêmit.
Arrêté sur-le-champ par
le prévôt
de Paris, il est jeté au
cachot .
En présence de plu
sieurs grands seigneurs, Gautier
de Brienne, duc d'Athènes, son
beau-frère , le
duc Pierre de
Bourbon, les comtes d'Auver
gne et de Montfort et le cardinal
Gui
de Boulogne, l'accusé re
connaît sa trahison .
Mais dans
sa relation des évé
nements , le chroniqueur Jean
LA VENGEANCE D'UN MARI TROMPÉ ?
Raoul de Brienne serait-il coupable d'avoir été l'amant de Bonne de Luxembourg , la première épouse de Jean le Bon ? « Certaines gens supposaient que le roi avait été informé d'amours clandestines entre Madame Bonne et le gentil connétable », rapporte le chroniqueur Jean le Bel.
A la mort de sa femme, en septembre 1349, le souverain aurait découvert une lettre compromettante preuve de cette liaison.
Son honneur bafoué réclamant vengeance mais discrétion, voilà qui pourrait expliquer son mutisme.
Cependant, entre 1340 et 1345, période de sa supposée relation adultère avec Raoul de Brienne,
Bonne de Luxembourg a été pratiquement toujours enceinte -de Jean le Bon ! - et a donné le jour à cinq enfants : ce qui rend peu vraisemblable cette hypothèse, qui n'a jamais pu être ni vérifiée ni formellement démentie par les historiens.
Froissart n' indique pa s la teneur
de ces aveux .
Se s contempo
rains ne sont pas plus précis , et
aujourd 'hui encore le mystère
qui entoure cette affaire reste
entier .
A la Cour, l'arrestation du
comte Raoul suscite
stupéfac
tion et incrédulité .
Aux ques
tions des parents et amis du
prévenu, le roi se contente de
répondre : «Je n'aurai de repos
tant que le connétable sera
vivant », rapporte Froissart.
Le
19 novembre 1350, Raoul de
Brienne est décapité .
Sans avoir
pu
se défendre lors d'un procès .
Sans que personne ne sache ce
qui lui est reproché .
Face à cette
justice royale expéditive, la
no
blesse s'interroge .
Pourquoi le
roi garde-t-il le silence
? S'il y a
effectivement trahison , pour
quoi ce secret ?
Guînes en guise
de rançon?
Face au mutisme du souverain,
on échafaude diverses
hypothè
ses.
En ce début de guerre de
Cent Ans, Edouard III d'Angle
terre, petit-fils de Philippe le
Bel par
sa mère , prétend à la
Couronne de France depuis
l'avènement de Philippe VI de
lftfmED ITIONS W.
ATLAS
Valois, tandis que guerres et
trêves se succèdent.
Certains
arguent que Raoul de Brienne
lui aurait promis le château
de
Guînes en ~guise de rançon .
Or,
cette forteresse, qui menace
Calais, aux mains des Anglais
depuis août 13 4 6, doit rester
française : si elle passait à
l'en
nemi , celui-ci aurait la maîtrise
du détroit du pas de Calais , et la
porte
du roy aume de France lui
serait grande ouverte .
Condam
ner Raoul de Brienne aurait
ainsi
évité au roi soit de verser
une lourde .compensation
finan
cière, soit :une perte territoriale
majeure en ces
temps de guer
re.
D'autrés prétendent que le
comte
Ra0ul aurait prêté allé
geance à Edouard Ill et se serait
engagé à
te reconnaître comme
roi
de France : soucieux de ne
pas remettre en cause
sa légiti
mité, le Valois aurait étouffé l'af
faire afin de ne pas relancer la
querelle avec ('Anglais
à propos
de la succession au trône des
Capétiens .
Quoi qu'il en soit , on ne saura
sans
doute jamais de quelle
« trahison :.» Jean le Bon a eu la
preuve, pr~bablement écrite et
formelle.
Mais l' injustice à
l'égard un chevalier réputé loyal
et l'attitude du souverain susci
tent l'indignation et la méfiance
des grands: certains d'entre eux
n '
hésiteront pas à s'allier à
Edouard III
et iront même jus
qu'à assassiner le connétable
qui succède à Brienne , Charles
d'Espagne, le
favori
du roi..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- BRIENNE, Raoul de (mort en 1350) Connétable de France fait prisonnier en 1346 par les Anglais, il est libéré sur rançon en 1350.
- BRIENNE, Raoul de (mort en 1350) Connétable de France fait prisonnier en 1346 par les Anglais, il est libéré sur rançon en 1350.
- Charles d'Espagne Chavenges, Jean Gaulart de Jean de Montfort Raoul de Brienne
- BRIENNE, Raoul de
- affaire boris johnson