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L'Allemagne de Hitler

Publié le 17/01/2022

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 La crise qui secoue l'Allemagne à partir de 1930 détruit brusquement l'équilibre précaire sur lequel reposait la République de Weimar et réveille les antagonismes anciens. Tirant profit de ce nouveau bouleversement de la société et de la vie politique allemandes, Adolf Hitler s'empare du pouvoir en janvier 1933 et instaure en quelques mois la plus totalitaire des dictatures européennes.
 
 I - L'avènement du national-socialisme (1930-1933)
 
 A. Les conséquences de la crise. — La grande dépression fui très fortement ressentie par l'Allemagne. En deux ans, la production de houille tombe de 163 à 104 millions de tonnes, celle d'acier de 16 à 5 millions de tonnes. La moitié des hauts fourneaux cesse de fonctionner et le nombre des chômeurs dépasse 6 millions dès 1931. Comme en 1922-1923, ce sont surtout les petites entreprises qui souffrent. Beaucoup font faillite ou sont absorbées par les grosses sociétés qui parviennent plus facilement à maintenir leurs positions. La situation est également catastrophique dans les campagnes, principalement dans l'Est de l'Allemagne, pays de grandes exploitations qui ne parviennent plus à écouler leurs céréales, leurs betteraves ou les produits de leur élevage. La paysannerie s'endette, cesse de payer ses impôts et se révolte contre les saisies de terres. 

« b) Naissance et essor du parti nazi : En 1919, Hitler milite au « parti ouvrier allemand », un obscur groupement quine compte guère plus de 60 membres et que dirigent des hommes comme Gottfried Feder, Ernst Roehm et, pour lasection de Munich, le menuisier Drexler.

Mais les progrès sont rapides.

En 1920 le parti a 3 000 adhérents.

Il prend lenom de Parti National Socialiste Allemand des Travailleurs (N.S.D.A.P.) et commence à publier un journal leVôlkischer Beobachter, hebdomadaire, puis quotidien à partir de 1923.

En 1921, Hitler remplace Drexler à la tête duparti et fonde les S.A.

(Sturm-abteilungen = sections d'assaut), véritable milice armée, chargée d'assurer l'ordredans les réunions nazies, et de lutter contre les communistes et les sociaux-démocrates. C'est le moment où le parti recrute la plupart de ses futurs dirigeants : l'ex-officier d'aviation Hermann Gœring quidirige les S.A., Rudolf Hess, le fils d'un négociant en gros installé en Égypte qui va devenir le secrétaire d'AdolfHitler, Alfred Rosenberg, fils d'un cordonnier, d'origine balte, l'un des futurs théoriciens du nazisme, Himmler, plustard maître tout puissant de la S.S., l'ex-instituteur Julius Streicher, débauché et sadique, enfin Gregor et OttoStrasser qui vont, dans le parti, représenter la tendance socialisante.

En 1923 le parti se sent assez puissant pourtenter de s'emparer du pouvoir en Bavière.

C'est le putsch de la brasserie (nov.

1923) qui échoue et conduit Hitleren prison pour une dizaine de mois.

Celui-ci en profite pour dicter à Hess les premiers chapitres de Mein Kampf dontle premier volume paraît en 1925 (450 000 exemplaires vendus de 1925 à 1932, 1 million pour la seule année 1933).Libéré, Hitler réorganise son parti, place à la tête de chaque Land ses hommes de confiance (Gœbbels à Berlin) et sedonne une véritable garde prétorienne, les S.S.

(Schutz-Staffeln = brigades de protection) pour faire équilibre auxS.A., devenus trop puissants et trop indépendants.

Il lutte à l'intérieur du N.S.D.A.P.

contre la tendance gauchistedes frères Strasser et s'efforce au contraire de rassurer les grands intérêts en proclamant à maintes reprises sonrespect de la propriété privée. c) La conquête du pouvoir : En 1929, Hitler et son parti comptent peu dans la vie politique allemande.

C'est la crisequi fait du N.S.D.A.P.

une force politique de premier plan.

Le parti a 200 000 adhérents à la fin de l'année 1930 etaux élections de septembre il obtient 6 millions et demi de voix au lieu de 800 000 et 107 sièges au lieu de 14.

Fortde ce succès inespéré, Hitler poursuit son rapprochement avec les forces conservatrices.

Il traite avec la grandeindustrie, se fait reconnaître par la Reichswehr la libre disposition de ses formations armées et entre en conflitouvert avec Otto Strasser qui tente à plusieurs reprises de soulever contre lui les S.A.

Ceux-ci sont repris en mainet confiés à Roehm.

Trop confiant, Hitler commet alors l'erreur de refuser la proposition de Bruning qui offre de luicéder le poste de Chancelier en échange de la prorogation pour deux ans du mandat présidentiel de Hindenburg.Hitler est sûr d'être élu Président du Reich.

Or il n'obtient au second tour que 13 millions et demi de voix contre plusde 19 millions au vieux maréchal. Bruning tente de profiter de cet échec, interdit les S.A.

et les S.S., mais Hindenburg le congédie et fait appel àl'homme des grands propriétaires et des grands industriels, von Papen, qui adopte une politique de conciliation.

Lesnazis acceptent de se montrer moins agressifs vis-à-vis du gouvernement mais exigent, en échange, lerétablissement des S.A., la dissolution du Reichstag et de nouvelles élections, qui ont lieu en juillet, et leur donnent230 sièges sur 607.

Ils réclament désormais le pouvoir pour eux seuls et refusent d'entrer dans le cabinet vonPapen.

Les troubles ayant redoublé, Hindenburg doit prendre les pleins pouvoirs et procéder en novembre à denouvelles élections.

Elles se traduisent par un léger recul nazi (ils perdent 34 sièges) et par des gains pour lescommunistes (6 millions de voix).

Devant l'échec de la tentative « bourgeoise » et conciliatrice de Papen, il ne resteà Hindenburg qu'à faire appel au général von Schleicher, chef de la Reichswehr et partisan de solutions plusbrutales.

Désirant à la fois faire obstacle aux nazis et aux communistes, Schleicher n'hésite pas à s'appuyer à la foissur l'armée, sur certains milieux modérés et sur les syndicats.

Il tente aussi de briser l'unité du parti national-socialiste en offrant à Gregor Strasser d'entrer dans son ministère (Strasser ne refuse que devant les menaces deGœbbels).

Schleicher voudrait, semble-t-il, instaurer en Allemagne une dictature militaire et corporatiste, dont leprogramme anti-capitaliste inquiète fortement les milieux d'affaires.

Ceux-ci se décident donc à contre-attaquer et àlier leur destin à celui du national-socialisme.

Von Papen, que Schleicher a écarté du pouvoir, se propose commeintermédiaire.

Le 4 janvier 1933, il rencontre Hitler à Cologne chez le banquier Schroder et lui propose de formeravec lui un nouveau gouvernement.

Hitler accepte.

Il estime en effet que le mouvement nazi a atteint son apogéeet risque de faire les frais de nouvelles élections.

Il pense qu'il est temps d'exploiter l'appui de la grande industrie.

Le27 janvier 1932, il a rencontré à Dusseldorf les magnats de l'industrie, Kirdorf, Krupp et Thyssen et il leur a exposéun programme rassurant, obtenant en échange des fonds importants pour sa campagne électorale. Doublement menacé par les projets de dictature socialisante de Schleicher et par la poussée communiste, lecapitalisme allemand joue sa dernière carte en poussant Hitler au pouvoir.

Sous l'influence de Papen, Hindenburgrenvoie Schleicher le 28 janvier.

Deux jours plus tard, Hitler devient Chancelier du Reich.

Au prix d'une modificationprofonde des objectifs initiaux du nazisme. II - L'Allemagne hitlérienne A.

L'établissement de la dictature (1933-1934).

— a) La liquidation de l'opposition communiste : Dès le 1er février, leReichstag est dissous et l'on prépare de nouvelles élections.

Il importe d'abord d'écarter les principaux adversairesdu nazisme.

Le 27 février, l'incendie du Reichstag permet à Hitler de mettre les communistes hors-la-loi.

Laprovocation a été longuement préparée.

Les nazis ont su tirer parti de la folie pyromane d'un certain Van der Lubbe,un chômeur d'origine hollandaise, membre du parti communiste qui avait à plusieurs reprises mis le feu à desbâtiments publics.

Les hommes de Gœring le laissèrent allumer un petit incendie dans le Palais du Reichstag, tandisqu'eux-mêmes inondaient les sous-sol d'essence.

Aussitôt, Hitler fait interdire le parti communiste et arrêter 4 000militants (parmi lesquels beaucoup de socialistes).

Les libertés publiques sont suspendues, sans que l'opposition ait. »

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