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L'ALLEMAGNE NAZIE : L'ORGANISATION DU RÉGIME ET L'ÉVOLUTION INTÉRIEURE JUSQU'A L'ENTRÉE EN GUERRE

Publié le 17/01/2022

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Le sujet porte sur un thème si grave que le candidat se doit de montrer à son propos, non seulement des connaissances précises, mais aussi un effort de réflexion personnelle.

Il faut s'efforcer de montrer que, si les nazis imposent d'entrée une dictature dont on expliquera les caractéristiques et démontera les principaux rouages, le régime n'en a pas moins connu, malgré des dehors rigides et sous l'effet de divers facteurs — choix politiques et doctrinaux, nécessités économiques, relations internationales — une évolution qui devait le conduire au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Pour cela, il peut paraître utile de limiter aux premiers mois du régime (janvier 1933-août 1934) la partie du devoir consacrée à la phase d'organisation et de considérer ensuite les différentes étapes de révolution qu'il a suivie.

« quelques années : « Hitler, connais pas.

» Avec le recul du temps en effet, le régime nazi apparaît comme la dictature la plus brutale, la plus contraignantepour l'individu, jusque dans les recoins les plus intimes de sa vie privée, mais aussi comme un système effrayant parl'efficacité de son organisation aux rouages bien huilés.

C'est sans doute ce qui — avec toutes les conséquences del'installation du régime — en fait l'archétype, bien qu'il ne soit ni le premier en date, puisqu'il a plus d'une décenniede retard sur le fascisme italien, ni le dernier... Si l'on s'interroge sur les raisons de la mise en place et du maintien durant si longtemps d'un tel régime, on peutrépondre à la première partie de l'interrogation par la préparation longuement mûrie — depuis la rédaction de MeinKampf — par l'emploi de la violence comme moyen de gouvernement, et la faiblesse des résistances, et à la secondepartie par la capacité d'adaptation de ce régime aux circonstances. I.

— L'organisation du régime (1933-1934). A.

La mise en application de la doctrine. 1° La concentration des pouvoirs politiques et la centralisation administrative.

— Il apparaît bien que dès ladésignation de « Monsieur Hitler » comme chancelier par le président Hindenburg en janvier 1933, ce n'est pas unchef de gouvernement « comme les autres » qui préside aux destinées du pays. Dès l'annonce de la dissolution du Reichstag et la campagne électorale qui s'ensuit — émaillée d'incidents tragiques— qui permet d'éliminer les opposants communistes et de peser par la terreur sur les électeurs comme sur les élus,la vie politique prend un tour nouveau.

Ainsi, la nouvelle Assemblée, à peine réunie, permet la déchéance des 81députés communistes et vote, le 24 mars, les pleins pouvoirs pour quatre ans au Chancelier. Dans les semaines qui suivent, ce dernier rompt avec la longue tradition du fédéralisme allemand en imposant unecentralisation administrative qui permet un contrôle plus efficace de toutes les régions du pays par l'intermédiairedes représentants de Berlin, les Staathaltter, dont la fonction est, à vrai dire, surtout de surveillance politique desadministrés, avec l'aide des organisations du parti nazi. Lorsque, en août 1934, le président Hindenburg meurt, il ne reste plus à Hitler qu'à parachever la concentration despouvoirs entre ses mains en s'imposant à la fois comme chancelier et comme président, Führer de tous lesAllemands.

On peut mesurer le degré de réussite de la manœuvre en considérant le résultat obtenu au plébiscite quisanctionna cette décision, plus de 90 % des suffrages. 2° La mise en place de la politique raciale (1933-1935).

— C'est l'application des thèses contenues dans Mein Kampfsur la supériorité de la « race » aryenne et la nécessité de protéger son intégrité par l'élimination des corpsétrangers, en premier lieu juifs, sous le prétexte qu'ils sont « inférieurs » (Untermensch) et...

précisément étrangers(Undeutsch).

C'est ainsi que, dès le mois d'avril 1933, commence à s'exercer la discrimination antisémite par leboycott des magasins israélites.

Dans le même temps, par les pressions et l'intimidation, les nazis s'efforcentd'obtenir des Juifs qu'ils émigrent...

tout en monnayant au prix fort les visas de sortie ! B.

La lutte contre les oppositions. 1° Hors du parti : dès 1933.

— Ce sont les forces politiques idéologiquement opposées au nazisme qui sont d'abordvisées et, en premier lieu, le parti communiste.

Certes, Hitler a pu profiter pour arriver au pouvoir de la division desforces de gauche ; mais une fois installé à la Chancellerie, il met en œuvre les plus grands moyens pour éliminerdéfinitivement ses ennemis les plus déterminés.

Il n'hésite pas, en effet, à les désigner comme les auteurs del'incendie du Reichstag, dès le 27 février 1933, ce qui lui permet de déclencher à travers toute l'Allemagne unevague d'arrestations et une véritable « chasse aux communistes ».

L'opinion publique, sous le choc de l'événement,ne réagit pratiquement pas. Encouragé par ce premier succès, Hitler entreprend alors l'élimination de tous les autres groupes, qui disparaissentles uns après les autres, y compris le Zentrum catholique amené à se saborder, bien qu'il ait au mois de mars votéles pleins pouvoirs au Chancelier. La logique d'un tel système conduit au régime du parti unique, le parti national-socialiste.

C'est chose faite dès le 14juillet 1933. 2° Dans le parti : à l'été de 1934.

— La disparition des partis de gauche n'écarte pas cependant de Hitler tout risquede voir se constituer en face de lui une opposition au sein même de son parti et parmi les forces qui Font soutenudans son entreprise.

Il peut redouter, en effet, que les Sections d'Assaut de Roehm, son ami de longue datepourtant, ne constituent un groupe puissant politiquement et même physiquement puisqu'il rassemble des militantsarmés en une organisation paramilitaire. Par ailleurs, il redoute le succès populaire que peut rencontrer la surenchère populiste des frères Strasser, désireuxd'entraîner le régime vers des réformes de structure profondes et la rupture avec les cadres de l'armée régulière,alors même que les effets de la crise économique mondiale continuent de renforcer les tensions sociales dues au. »

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