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L'Amérique de l'Indépendance à 1918 (Histoire)

Publié le 27/02/2008

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histoire
Si la périodisation propre à l'Europe convient mal aux autres continents, force est de reconnaître que, au moins pour l'Amérique du Nord, le long XIXe siècle, entre la Révolution française et la Première Guerre mondiale, s'insère entre des dates significatives et présente une unité réelle. 1789, c'est l'année de la mise en application de la Constitution des États-Unis, celle aussi de l'élection de son premier Président, George Washington. Depuis lors, la Constitution, quoique votée sans enthousiasme, est demeurée inchangée ­ dans la lettre sinon dans l'esprit ­ et a réussi à s'adapter à des situations changeantes grâce à la procédure d'amendement. 1918, c'est la fin de la Première Guerre, à laquelle les États-Unis et le Canada ont participé. L'Europe a réussi à se sauver grâce à l'intervention de deux jeunes nations américaines qui, vingt ans auparavant, comptaient peu sur l'échiquier international. Les enfants ont volé au secours de la mère patrie, en s'acquittant ainsi d'une dette de reconnaissance et en s'imposant du même coup au nombre des grandes puissances.                Entre ces dates, deux nations nouvelles sont nées et ont soumis tout l'espace compris entre les rives de l'Atlantique et celles du Pacifique. A l'époque carolingienne, on parlait de la dilatatio regni   pour désigner l'expansion de l'Empire au-delà de l'Elbe. Il n'existe aucune expression analogue pour définir la conquête du continent nord-américain. Les historiens ont cependant un mot clé qui recouvre cette expansion, c'est celui de Frontière, qui résume tout le processus de conquête et de colonisation, de la barrière des Appalaches à la chaîne des Cascades et à la Sierra Nevada.       
histoire

« Si la périodisation propre à l'Europe convient mal aux autres continents, force est de reconnaître que, au moins pour l'Amérique du Nord, le longXIXe siècle, entre la Révolution française et la Première Guerre mondiale, s'insère entre des dates significatives et présente une unité réelle.

1789,c'est l'année de la mise en application de la Constitution des États-Unis, celle aussi de l'élection de son premier Président, George Washington . Depuis lors, la Constitution, quoique votée sans enthousiasme, est demeurée inchangée dans la lettre sinon dans l'esprit et a réussi à s'adapter àdes situations changeantes grâce à la procédure d'amendement.

1918, c'est la fin de la Première Guerre, à laquelle les États-Unis et le Canada ontparticipé.

L'Europe a réussi à se sauver grâce à l'intervention de deux jeunes nations américaines qui, vingt ans auparavant, comptaient peu surl'échiquier international.

Les enfants ont volé au secours de la mère patrie, en s'acquittant ainsi d'une dette de reconnaissance et en s'imposant dumême coup au nombre des grandes puissances.

Entre ces dates, deux nations nouvelles sont nées et ont soumis tout l'espace compris entre les rives de l'Atlantiqueet celles du Pacifique.

A l'époque carolingienne, on parlait de la dilatatio regni pour désigner l'expansion de l'Empire au-delà de l'Elbe.

Il n'existe aucune expression analogue pour définir la conquête du continent nord-américain.

Leshistoriens ont cependant un mot clé qui recouvre cette expansion, c'est celui de Frontière, qui résume tout leprocessus de conquête et de colonisation, de la barrière des Appalaches à la chaîne des Cascades et à la SierraNevada.

La Frontière n'est pas, comme en Europe, une ligne idéale séparant deux États, mais une zone de largeur variable marquant la limite entre lesespaces colonisés, ou en voie de l'être et les aires pratiquement inoccupées et pour ainsi dire inconnues au cœur du continent.

Sans doute, lecontinent américain, contrairement à la Sibérie, n'était-il pas entièrement vide, puisqu'on y trouvait de nombreuses tribus indiennes.

Mais lesnations indiennes réellement organisées en États, avec leur administration, leur hiérarchie sociale, leur armée et leur civilisation matérielle, étaienttoutes localisées au sud de l'espace nord-américain, au Mexique, dans le Yucatán, dans les Andes, qu'il s'agisse des Aztèques, des Mayas ou desIncas.

Au nord du Rio Grande, aucune tribu n'avait atteint un tel rayonnement, aucune n'a laissé de vestiges aussi impressionnants que lespyramides de Teotihuacan P5T12M2 ou de Palenque P5T12M3 .

Fort peu ont d'ailleurs laissé des traces, non pas qu'elles fussent toutes nomades, comme on le croit à tort, mais simplement parce qu'elles n'utilisaient ni pierre ni métal.

Seuls les Pueblos dans le Sud-Ouest avaient des temples etdes demeures permanents, creusés dans le roc, bien conservés dans le Colorado.

Dépourvus de la force matérielle que procure un haut degré dedéveloppement économique et dispersés sur d'énormes espaces, les Indiens ne pouvaient opposer qu'une résistance sporadique à la pénétrationde colons décidés et bien organisés.

S'ils adoptèrent rapidement, et avec quelle virtuosité, le cheval et les armes à feu, ils succombèrent pardizaines de milliers aux méfaits de l'alcoolisme, des maladies vénériennes et des épidémies.

Loin de se métisser, comme les Espagnols, les Anglo-Saxons purent se contenter, sans grand mal, de refouler leurs adversaires vers l'intérieur, puis de les parquer dans des réserves si inhospitalièresqu'elles ne pouvaient susciter aucune convoitise.

Au point de départ, à la fin du XVIIIe siècle, ni le destin des États-Unis ni celui du Canada ne se trouvaient inscrits sur la carte.

Les États-Unisoriginels se trouvaient enserrés entre l'Atlantique et le Mississippi, et le Canada se limitait à la vallée du Saint-Laurent et à ses abords.

L'expansionterritoriale résulta de négociations, d'achats et très rarement de guerres, si l'on exclut les guerres indiennes, qui furent des escarmouches et nonde véritables campagnes.

Le seul conflit d'envergure fut celui qui opposa le Mexique aux États-Unis et aboutit à la mainmise, par ces derniers, surtout le Sud-Ouest, en 1848.

Auparavant, ils s'étaient cantonnés dans une politique d'achat P175C , avec la France, pour ce qui est de la Louisiane, avec l'Espagne, pour la Floride, ou avaient préféré des extensions pacifiques, comme ce fut le cas pour le Texas (1845) et l'Oregon.

Ultérieurement,ils revinrent à leur politique d'achat P175C , qui leur donna le Sud de l'Arizona (achat Gadsden), puis l'Alaska.

Le territoire situé au nord du 49e parallèle fut reconnu à l'Angleterre pour devenir le Canada a mari usque ad mare .

L'Amérique porta ainsi la marque de la domination des Anglo- Saxons, par opposition à l'Amérique latine, et compte tenu des minorités non anglo-saxonnes, comme les Français du Québec.

Cet immense bloc territorial se peupla progressivement, de l'Est vers l'Ouest.

Vers 1780, la Frontière suivait en gros la ligne de crête desAppalaches à l'est desquels s'étendaient les Treize Colonies.

Quelques établissements isolés avaient profité de l'ouverture de la route de l'Ouestpar Daniel Boone pour s'installer dans des clairières, dans le futur Kentucky, montrant ainsi la voie à une première étape de l'avancée qui porta laFrontière sur le Mississippi.

Successivement, le Kentucky et le Tennessee entrèrent dans l'Union (1792 et 1796), et la zone intermédiaire entre lesAppalaches et le grand fleuve se peupla peu à peu : de cinq millions trois cent mille en 1800, la population des États-Unis passa à douze millionshuit cent mille en 1830.

A ce moment, un nouveau bond s'était produit, sur le Missouri, puis entre ce fleuve et la Louisiane, au sud.

Vingt ans plustard, la Frontière se trouvait reportée au pied des Rocheuses.

Mais cette avancée méthodique et progressive fut rompue par deux " accidents " :l'implantation des Mormons dans le désert de l'Utah et l'attraction qu'exerça la Ruée vers l'or P5T13M1 , en Californie, à partir de 1849.

Plutôt que d'une Frontière, il faut en envisager deux, l'une progressant de l'est vers l'ouest, l'autre avançant de l'ouest vers l'est, à partir de la Californie.

D'ailleurs, à partir de 1860, les conditions et le rythme de la progression s'accélèrent.

La fin de la guerre de Sécession KW098 libère des forces armées qui se consacrent à ce qu'on appelle pudiquement la " pacification de l'Ouest ", autrement dit à l'extermination des Indiens et aucantonnement des survivants dans les réserves du Dakota, de l'Utah, de l'Arizona.

Ainsi fut successivement brisée la résistance des Sioux, desNez Percés du Chef Joseph, des Apaches de Geronimo et de bien d'autres tribus.

Ainsi naquit tout un folklore, idéalisé par le théâtre, le roman etsurtout le cinéma qui créa la tradition du western.

Légende ou réalité, la conquête de l'Ouest dans la seconde partie du XIXe siècle a profondémentmarqué la conscience collective des Américains, ne serait-ce qu'en justifiant à leurs yeux l'accomplissement de la Destinée Manifeste, leur droitd'occuper la totalité du continent et d'en éliminer tous ceux qui ne savaient pas le mettre en valeur.

Le civilisé repoussait le sauvage.

D'autre part, l'ouverture des transcontinentaux a hâté la fin de la Frontière.

En 1860, le rail atteignait les rives duMissouri à Council Bluffs (Iowa).

Deux ans plus tard, le Congrès votait une loi autorisant deux compagnies, l'UnionPacific et le Central Pacific, à construire une ligne traversant le continent entre Omaha (Nebraska) et Sacramento(Californie).

Le 10 mai 1869, les deux voies faisaient leur jonction à Promontory, dans l'Utah, et le premier convoireliait l'Est à l'Ouest.

La voie ferrée permit de faire venir des immigrants, de débloquer les régions traversées, detransporter troupes et matériel.

La grande épopée prenait fin.

En 1893, cinq lignes transcontinentales desservaient l'Ouest entre le Canada et la frontière mexicaine, tandis que le. »

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