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L'Amérique du nord

Publié le 27/02/2008

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Si grandes découvertes de la fin du XVIe siècle ont ouvert aux Européens l'accès d'un nouveau continent rapidement dénommé Amérique, elles ont limité l'occupation de ce continent à sa partie méridionale, l'Amérique latine, où se donnèrent libre cours les ambitions des deux conquérants initiaux, Espagnols et Portugais. Sans doute le traité de Tordesillas, confirmant une bulle du pape, avait-il partagé ce monde nouveau entre les deux peuples ibériques, excluant par là même les autres royaumes européens de cet Eldorado. C'est tardivement, en effet, que l'Amérique du Nord, c'est-à-dire au nord du Rio Grande, fait son entrée dans l'Histoire, guère avant le début du XVIIe siècle. Un rapprochement est, à cet égard, significatif : les trois villes qui allaient devenir les centres d'expansion pour chacun des peuples européens dans la partie septentrionale du continent furent fondées presque simultanément : Jamestown, par les Anglais, en 1607 ; Québec, par les Français, en 1608 ; Santa-Fé, par les Espagnols, en 1609. Rien d'ailleurs, à ce moment, ne pouvait laisser prévoir lequel des trois " occupants " finirait par l'emporter pour établir son hégémonie sur cette portion du globe.                La première question qui se pose est donc celle de l'entrée tardive de l'Amérique du Nord dans l'Histoire, la seconde, celle de son partage entre diverses puissances européennes. Comment fut ensuite réalisée sa mise en valeur ? Enfin, au XVIIIe siècle, l'Angleterre réussit à imposer son hégémonie sur ce continent avant d'en être elle-même à moitié expulsée par le soulèvement de ses anciennes colonies, premier témoignage d'un anticolonialisme militant.

« Champlain E020 pour sauver la colonie, dont l'existence était affermie à la mort de son fondateur, en 1635.

La colonisation française en Amérique du Nord prit, dès l'origine, deux caractères originaux, qui la différencièrent desexpériences anglaises ou espagnoles.

D'une part, elle s'attacha moins à l'occupation effective des terres conquises- encore que la “ peuplade ” fût favorisée par le gouvernement de Versailles qu'au développement des transactionsavec les populations locales, en l'espèce les Algonquins.

Sous ces climats rigoureux, la richesse la plus lucrativeétait la fourrure qui forma la base du commerce local et donna naissance à une population “ sui generis ”, celle descoureurs des bois.

Ils s'enfoncèrent de plus en plus profondément vers l'ouest, à la recherche de pelleteries,imprimant par là sa direction à la pénétration française.

Négligeant les côtes, les Français se lancèrent hardiment à la conquête de l'intérieur et finirent par créer un “ empire ” s'étendant du Saint-Laurent,par le Mississippi, jusqu'au golfe du Mexique.

Si la métropole du commerce des pelleteries fut Montréal, fondre en 1642, le grand centre d'échangefut l'île de Mackinac, appelée alors Michilimackinac, à la jonction des lacs Huron et Michigan, dans une position excellente pour la pénétrationvers l'intérieur.

C'est de là que partit l'expédition montée par Marquette E1259 et Jolliet E1213 pour l'exploration du Mississippi qu'ils descendirent jusqu'à son confluent avec l'Arkansas.

Leur exemple inspira, en 1682, l'expédition de Cavelier de La Salle E082 qui se termina certes par un échec, mais ouvrit la voie à la Louisiane française.

Momentanément, les Français délaissèrent cette Louisiane, dont l'essor date du début du XVIIIe siècle,en particulier de la fondation, par Law P1964 , de sa Compagnie d'Occident.

Successivement, furent fondées les villes de Mobile (1711), La Nouvelle-Orléans (1718), Sainte-Geneviève et Saint-Louis (1764).

L'expansion française à l'intérieur du continent présentait désormais un dangercertain pour le dernier des colonisateurs, les Anglais.

Les Anglais s'intéressèrent dès le XVIe siècle à l'Amérique, dans l'espoir d'y découvrir le fameux passage du Nord-Ouest vers l'Extrême-Orient,mais ne réussirent à s'y implanter qu'au début du siècle suivant.

Sans s'attarder sur les expériences de Sébastien Cabot E1074 , qui aurait touché le continent dès 1497, c'est sous le règne d' Élisabeth Ire P098 que furent faites, à l'initiative de sir Humphrey Gilbert P1658 , les premières tentatives de colonisation.

En 1585, les colons furent débarqués dans l'île de Roanake, au large de la Virginie, mais l'établissement ne survécut pas.

NiDrake E038 ni Raleigh E1325 ne réussirent à implanter des immigrants et, lassés, se désintéressèrent complètement de ce continent.

La première fondation permanente et définitive fut celle de Jamestown, à l'embouchure de la rivière James, dans la région déjà auparavantdénommée Virginie, par les soins de la compagnie du même nom.

Les débuts en furent extrêmement difficiles, et cette colonie aurait subi le mêmesort que celle de Roanake, quelques années auparavant, sans l'intervention, peut-être légendaire, de Pocahontas P2355 , la fille du chef indien Powhatan, qui aurait révélé aux colons l'existence du tabac et du maïs.

Toujours est-il qu'après plusieurs années de famine la colonie survécutvictorieusement, avant d'essaimer à l'entour.

Dans le Nord, la colonisation anglaise fut un peu plus tardive.

C'est en 1620 seulement que débarquèrent les premiers colons, les fameux“ pèlerins ” du Mayflower P4T09M1 , venus des Pays-Bas et d'Angleterre pour des raisons essentiellement religieuses, leur commune opposition au “ papisme ” et à l'anglicanisme.

Ces pèlerins étaient tous des puritains qui avaient espéré rallier les établissements de Virginie, mais qui, déviéspar le vent et la tempête, touchèrent les côtes au cap Cod avant de s'établir à Plymouth, dont le nom rappelait symboliquement leur port de départ.Plus encore que dans le Sud, les conditions de vie furent dramatiques et les colons ne purent survivre qu'avec l'aide des Indiens.

Pour rendregrâces à Dieu de les avoir fait subsister, les puritains instaurèrent, après la récolte, la fête de Thanksgiving, demeurée très populaire dans toutel'Amérique du Nord, en plein XXe siècle.

Autour de ces implantations se développèrent deux types de colonisation, très différents l'un de l'autre.

Dans leSud, en Virginie, dans le Maryland, les deux Carolines et la Géorgie, le climat chaud et humide était des plusfavorables aux plantes tropicales, tabac, maïs, riz, canne à sucre, indigo, et plus tardivement le coton, à conditionde trouver la main-d'œuvre indispensable pour les cultiver.

Les colons songèrent à employer des Indiens, mais ilsétaient trop peu nombreux et mal préparés à fournir un effort régulier et sédentaire, puis des condamnés de droitcommun transportés d'Europe et astreints au travail forcé.

Là non plus, les premières expériences ne furent guèreconcluantes, car le climat s'opposait à un effort humain trop poussé.

C'est alors qu'en 1619 une frégate hollandaisedébarqua à Jamestown vingt Noirs raflés sur les côtes d'Afrique, avant-garde des milliers d'esclaves transportés àbon compte par les négriers pendant les XVIIe et XVIIIe siècles.

Ces Noirs fournirent la main-d'œuvre querecherchaient les propriétaires, avec le double avantage d'une exploitation facile ils furent considérés comme desesclaves, dépourvus de tous droits, donc entièrement soumis à leurs maîtres et d'un marché abondant et peucoûteux, puisque l'Afrique offrait une réserve quasi inépuisable d'hommes et de femmes.

Si l'esclavage ne fut paslimité aux cinq colonies du Sud, c'est cependant là qu'il imposa son empreinte sur la société et l'économie.

Dans le Sud, s'implanta, en effet, un type d'exploitation fondé sur la plantation.

D'une superficie très variable,pouvant aller de quelques dizaines d'hectares à plusieurs milliers, elles étaient toutes organisées de façon identique,un peu comme les villas gallo-romaines.

Le centre en était occupé par la maison du planteur près de laquelle étaientlogés les services généraux et les ateliers nécessaires à l'entretien du matériel et à l'exploitation.

Les Noirs étaientlogés dans des cases ou des maisons petites et très sommaires non loin de la demeure du planteur.

La directioneffective était assurée, en général, par un intendant appelé overseer.

Certains esclaves étaient réservés au servicedomestique, mais la plupart étaient employés pour les travaux des champs, dès leur plus jeune âge et quel que fûtleur sexe.

Grâce au travail servile, le Sud devint le grand producteur de tabac, de sucre, de riz à destination del'Angleterre et engendra une nouvelle aristocratie qui prit, à la fin du XVIIIe siècle, la direction de la lutte contre lamère patrie.

Par contre, le Nord, en groupant sous ce terme à la fois les quatre colonies de Nouvelle-Angleterre et lesétablissements français de la Nouvelle-France, présentait moins d'attrait et offrait moins de possibilités.

La propriétéy demeura réduite en étendue, les cultures analogues à celles de l'Europe et destinées plus à la nourriture deshabitants qu'à l'exportation.

Le commerce, en particulier celui des fourrures, mais aussi celui des esclaves, certaines. »

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