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L'année 1968 dans le monde

Publié le 22/02/2012

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Des images apparaissent immédiatement si l'on évoque l'année 1968 dans le monde, images violentes, qu'il s'agisse des rues de Paris aux voitures en flammes et aux arbres abattus, d'une petite fille qui fuit, nue, tout l'horreur du monde sur le visage, après un bombardement au Viêt-nam ou des gardes rouges de Pékin obligeant des vieillards à s' humilier lors de séances d' autocritique. Mais enfle ces trois images il semble difficile, a priori, de trouver des points communs, tant les problèmes, les conflits qu'elles évoquent paraissent éloignés les uns des autres. Pourtant on peut tenter de chercher, non pas une explication unique, mais des points de convergence, et surtout essayer de replacer ces événements dans un contexte qui permette de leur donner une logique. Nous sommes alors amenés à replacer toute cette année dans le cadre des rapports Est-Ouest., ceux-ci ont alors tendance à s'apaiser, ce qui permet aux forces de contestation présentes dans chaque bloc de s'exprimer mais qui n'a pourtant pas pour effet d'éviter les conflits périphériques comme la guerre du Viêt-nam, s'ils restent strictement localisés. Dans chaque bloc aussi, la jeunesse, nombreuse, exprime ses aspirations à de profonds changements, ce faisant elle révèle parfaitement les , défauts de chacune des sociétés qu'elle conteste : capitalisme sans âme à l'Ouest, manque de liberté et dictature sur l'esprit à l'Est.

« communistes occidentaux, la « normalisation » se met en place.

La logique des blocs se vérifie donc, ilsuffit d'ailleurs de constater la passivité des États-Unis pour en avoir la preuve.

Cette logique on la voitaussi à l'oeuvre quand on constate.

que la détente n'empêche pas le maintien de conflits périphériques pourvu qu'ils soient contrôlés et n'impliquent pas un face à face des deux Grands C.

...et la persistance des conflits périphériques Si 1967 a vu s'enflammer à nouveau le Moyen-Orient, en 1968 c'est surtout l'Asie et notamment le Viêt-nam qui attirent l'intérêt.

Les Américains y ont pris le relais de la France dès 1955, soutenant des factionscorrompues au Sud pour lutter contre l'influence communiste du Nord.

Celle-ci se renforce pourtant et il secrée au Sud un FNL (ou Vietcong) décidé à installer le communisme. En 1963 Kennedy décide l'envoi de « conseillers militaires » au Sud, c'est le début d'un dramatique conflitqui s' étend rapidement à la totalité du pays.

Dès 1965 en effet, le successeur de Kennedy, Johnson,autorise les raids aériens sur le Nord, accusé de prêter main-forte au Viêt-Cong ; entre 1965 et 1968, onpasse de 180 000 soldats américains engagés au Viêt-nam à 550 000.

Le moyens mis en oeuvre par lesÉtats-Unis sont colossaux et visent à anéantir la capacité de résistance du Nord et du Viêt-Cong :bombardements intensifs de digues par les B52, utilisation de bombes au napalm, de défoliants.

Au débutde 1968 Johnson croit pouvoir annoncer une prochaine victoire américaine, c'est alors qu' éclatel'offensive du Têt : des centaines de villes du Sud sont occupées par le Viêt-Cong révélant ainsi l'inanité ducolossal effort de guerre américain.

C'est devant ce constat d' échec et ses répercussions sur la viepolitique et sociale des États-Unis, que Johnson décide d'entamer des négociations, elles débutent à Paris,en mai 1968.

À l'approche des élections présidentielles il annonce à la fois son refus de se porter candidatet son abandon des bombardements, mais cela ne peut suffire et c'est un président républicain qui est élu: Richard Nixon.

Toute sa campagne s'est faite contre la « sale guerre », pour sa « vietnamisation », pourun recentrage sur les valeurs américaines, après huit ans de présidence démocrate, c'est le retour desrépublicains.

La guerre du Viêt-nam a coûté très cher aux États-Unis : sur le plan financier évidemment,elle a entraîné un énorme endettement et la chute du dollar.

C'est en 1968 en effet que celui-ci n'est plusconvertible en or qu'au profit des banques centrales, c'est une partie de la suprématie mondiale des États-Unis qui s'effondre.

Si l'on considère le nombre des morts et des mutilés etle traumatisme moral qu'elle a provoqué cette guerre du Viêt-nam a en effet été une véritable catastrophepour les États-Unis.

Elle a, par ailleurs, largement favorisé le mouvement de contestation estudiantin. II.

L'apogée des mouvements contestataires Un peu partout dans le monde, l'année 1968 voit fleurir la contestation de la jeunesse sans qu'il soittoujours facile de dégager des points communs entre les étudiants de Berkeley, ceux de Paris, de Mexicoou de Pékin.

Tout ou presque les oppose en effet, aussi convient-il de dresser une typologie de cesmouvements contestataires. A.

Un mouvement né aux États-Unis... Il est extrêmement difficile de dresser un tableau de la contestation dans ce pays dans la mesure ou ellerevêt toutes les formes possibles, et où des refus de nature fort différente convergent.

C'est lacontestation d'une société raciste et inégalitaire que n'a pas pu réformer réellement Johnson, qui pousseles Noirs des ghettos à la révolte après l' assassinat de M.L.

King, leur espoir d'une action possible par lanon-violence s'effondre, reste alors la tentation de la violence qui séduit un certain nombre de jeunesNoirs américains : black muslims, black panthers.

À cette violence on peut ajouter les revendicationsnouvelles des Indiens et des Latinos qui réclament eux aussi que leurs droits soient respectés.Parallèlement 1968 voit se populariser les thèses des féministes américaines actives dès 1963, ellesréclament la reconnaissance du droit à r avortement et à la contraception.

C'est dans ce contexted'affirmation des particularismes que s'inscrit le mouvement de contestation de la société par lesétudiants américains; Parti du campus de Berkeley vers 1964, inscrit dans un refus de la conscription etdes violences au Viêt-nam, ce mouvement touche en 1968 la quasi-totalité des campus américains.

Ce mouvement, difficile à analyser, prend ses racines chez les enfants du baby boom, qui accèdent tout justeà l'âge adulte, cette génération n'a connu que la croissance, elle a, contrairement à ses parents, étégâtée, a été élevée dans la société d'abondance, avec pour la première fois dans l'histoire, des valeurs et une culture qui lui sont spécifiques : rock and roll,country music, entre autres...

La contestation de la société américaine, de ses valeurs traditionnelles,travail, puritanisme, s'accompagne d'une remise en cause de la croissance : souci d'écologie, de retour àla nature.

Les formes que peut prendre ce mouvement d' opinion sont variées : du repli dans la drogue, àla recherche de valeurs dans d'autres civilisations (mouvement hippie), de l'adoption de la non-violence àla recherche de solutions militantes, de la désertion face à la guerre à la provocation sexuelle.

Face àcette affirmation de valeurs différentes, l'élection de Nixon marque un retour à « la loi et l'ordre » souhaitépar la part la plus traditionaliste de l'opinion américaine. B.

...qui s'étend au monde entier, mais surtout à la France. »

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