L'annexion de la Lorraine

« la défaite de son protecteur avait entraîné pour lui la perte de son trône et l'exil.

Il s'était réfugié à Wissembourg.Lorsque le duc de Bourbon voulut, de façon un peu précipitée, marier Louis XV, il lui fit épouser Marie Leczinska, lafille de Stanislas, en 1725.C'était pour rehausser le prestige de son beau-père que Louis XV avait fait appuyer la candidature de Stanislas autrône de Pologne, pour que la reine de France fut "fille de roi" et, comme Stanislas avait été un moment élu, le traitéde Vienne lui permit de conserver le titre de roi.Ainsi à Nancy, Stanislas était donc appelé roi.

De quoi ? On ne savait trop, mais Louis XV, dans le texte, l'appelle"notre très cher et très aimé Frère" comme il appelait tous les autres souverains. La Lorraine après le traité de Vienne La Lorraine de Stanislas François III qui a épousé Marie-Thérèse en 1736, remet la même année la Lorraine à Stanislas.En réalité, Stanislas n'a aucune autorité en Lorraine.La France lui donne un premier ministre : l'intendant de Soissons, La Galaizière, qui avec le titre de chancelier, agitpratiquement comme un intendant.Le commandement des troupes est donné au duc de Fleury.Stanislas s'adapte fort bien à cette situation.

Ce gros bonhomme souriant et philosophe s'est fait réserver une listecivile importante et il emploie son temps à embellir Nancy qui fait bien figure de capitale.Il installe à Lunéville une cour brillante où viennent beaux esprits, artistes et philosophes.

Voltaire y séjourne.Stanislas encourage les lettres et les sciences et, par sa bonté, il sait se rendre populaire.L'intendant, par contre, l'est beaucoup moins parce qu'il implante en Lorraine les institutions françaises, enparticulier les institutions fiscales.Lorsque Stanislas meurt, le 23 février 1766, la situation est peu changée. La Lorraine après 1766 Le territoire devient la généralité de Nancy et le chancelier devient l'intendant.La Lorraine ne forme, au point de vue militaire, qu'un seul gouvernement avec les trois évêchés (dans lesquels elleest enchevêtrée).Elle reste cependant une province "à l'instar de l'étranger effectif" (c'est-à-dire que ses douanes ne sont pasreportées à la périphérie, elles demeurent du côté de la France).Un Parlement est installé à Nancy en 1775.

Ainsi, il nous est permis d'entrevoir la plupart des institutions françaisesau travers de l'histoire de cette province "longtemps disputée entre l'Allemagne et la France, convoitée par les roisde France depuis le quinzième siècle, annexée par morceaux, par moment occupée tout entière, et qui, après avoirbeaucoup souffert, allait devenir, elle, la dernière venue, une des provinces les plus françaises du royaume deFrance".

Carré (Histoire de France Lavisse).. »