L'annexion de la Pologne par l'Urss

« caractère civil (23 septembre 1944), un décret sur la protection de l'Etat (30 Octobre), qui prévoit de lourdes peines pour toute « activité dirigée contre l'Etat » et seral'outil juridique de la Bezpieka.8Enfin, le « décret de Bierut » du 20 Janvier 1945 autorisera l'arrestation des membres de l'AK et des partisans du gouvernement de Londres.L'autre priorité est la réorganisation des forces armées : la création de la première armée polonaise (WP) par la fusion des unités de Berling avec l'armée populaire(AL).

Tandis que le NKVD, qui avait infiltré les unités du général Berling développe son réseau dans la jeune armée polonaise, des conseillers soviétiques,quelquefois intégrer sans même parler le polonais veillent à ce que l'organisation de c'elle ci ne s'éloigne pas du modèle de l'armée rouge.

Dés la fin 1944, est crée uneunité paramilitaire « les forces armées de l'intérieur » (WW) charger de lutter contre l'AK sur le terrain et de pourchasser les réfractaires à l'enrôlement forcé.

Ledéplacement rapide du front vers l'ouest à partir de janvier 1945élargira la surface a contrôler et ces unités, rebaptisées le 26 mars suivant « Corps de sécurité del'Intérieur ».Le 31 decembre1944 le KRN annonce donc la formation du « gouvernement provisoire de la république de la Pologne » qui succède au comité de Lublin.

Stalinebien entendu, n'est pas étranger à ce nouveau fait accompli, il a supervisé personnellement la composition de ce gouvernement :- 7 membres du PPR A la vérité, tous les postes clefs sont détenus comme- 3 membres du PPS dans le PKWN par des communistes ou par des- 3 membres du SL procommunistes.- 3 membres du SDQuant aux autres ils sont tous « doublés » par des fonctionnaires du NKVD en « résidence » dans les départements ministériels.Dés le 4 Janvier 1945, malgré les protestations à l'ouest le nouveau gouvernement est reconnu par le gouvernement soviétique.

Le gouvernement polonais en exil aLondres dénonce énergétiquement dés le lendemain cet « attentat aux droits souverain de la nation » ; les Etats-Unis et Churchill ne légitime pas ce nouveaugouvernement qui émane de la puissance soviétique, néanmoins, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie reconnaîssent la légitimité du gouvernement provisoire de laPologne. 10Prés de 6ans d'hostilités laissent un pays dévasté, éprouvé par de lourdes pertes, humaines et matérielles.

On estime à 7,6 millions le nombre de citoyens Polonaismorts ou disparus, dont moins d'un dixième seulement dans des opérations militaires.

Parmi les autres, 5,4 millions ont été les victimes de la folie exterminatrice desnazis ; 3 millions de juifs polonais, soit plus de neuf dixièmes de la population juive du pays, ont ainsi péri.

Et 1,6 millions ont perdu la vie ou sont portés disparus enURSS.

La Pologne a donc perdu au cours des années de guerre prés de 30% de sa population, soient proportionnellement plus que n'importe quelle autre nationengagée dans le conflit.

La catégorie sociale qui à le plus souffert de ces années de guerre est la catégorie des intellectuelles.

Cette dernière a toujours aspiré à exercerun magistère moral sur la nation, à incarner sa conscience, c'est pour ces raisons que l'intelligentsia fut la première cible des Allemands que des Soviétiques :30% des scientifiques, 57% d'avocats, 40%des médecins, 20% des magistrats et des enseignants ont disparus pendant la guerre.

Parmi les intellectuels qui ont quittéle pays nombreux hésitent à revenir en Pologne. A la fin de la guerre la population est dans un piètre état sanitaire, 1,5 million de Polonais souffrent de tuberculose, autant de maladies vénériennes, la mortalité esttrès élevée et la malnutrition est générale, du moins dans les villes. On observe dés lors avec le glissement de la Pologne vers l'ouest a un véritable chassé-croisé migratoire ; sur les 24 millions de polonais qui ont survécu à la guerre 5millions se situent dorénavant en territoire soviétique.

Durant prés de 2ans un 3.5 millions d'Allemands sont expulsé des nouvelles frontière de la Pologne, prés de 4millions de Polonais migrent quand à eux vers ces nouvelles régions légitimité par la conférence de Postdam (Juillet/Août 1945). Les destructions matérielles sont énormes.

Dans la partie du territoire à l'ouest de la ligne Curzon, outre la capitale en ruine, 38% du patrimoine industriel est détruitet les 2/3 des usines sont anéantis.

Les « territoires libérés » ont subi tour à tour les destructions de la campagne de 1945 et les prélèvements soviétiques : 60% dupotentiel industriel, 45% du parc de logements et 90% du bétail ont disparus.

Les dommages matériels représentent environs 6 fois le revenu national de la Polognede 1929. La Pologne de 1945 a subi une transformation profonde par rapport a 1939.Privée de 178 000km² prés de la moitié de la superficie d'avant guerre, elle reçoit endotation 101 200km² de territoire de l'Allemagne.

Si, sur le plan politique, le transfert par l'URSS à la Pologne des territoires pris aux Allemands s'effectue sans heurtmajeur, sur le terrain, par contre, l'opération est beaucoup plus difficile.

Les soviétiques annexent le potentiel industriel des nouveaux territoires polonais pourtransférer des usines entières en URSS. Anéantit par prés de 6 années de guerre, la Pologne a sut très vite remonter la pente.

En effet, avant même le plan de reconstruction qui devait être adopté en 1947, leredressement de la ville de Varsovie fut donné comme symbole de la vitalité nationale :L'armée déblayait les rues, réparait les moyens de communications (voies ferrées, ponts…).Les professeurs dégageaient les restes de l'université et reprenaient les cours, l'eau et l'électricité et le téléphone furent peu a peu restaurés dans l'ensemble desquartiers de la capitale.Chaque étape était saluée comme un exploit qu'il fut impossible a réaliser sans l'aide et le formidable optimisme venu de l'Est. 12La reconstruction du pays se base par la restauration d'une économie puissante au lendemain de la guerre.

Le secteur primaire va faire l'objet d'une « large réformeagraire ».

Le « manifeste du 22 juillet » annonce la création d'un fond foncier alimenté par la confiscation des domaines de plus de 50 hectares et chargé deredistribuer ces terres aux « petits paysans, aux paysans moyens possédant des familles nombreuses, petits fermiers sans terre et aux ouvriers agricoles », il n'y a alorsaucune allusion à la collectivisation des terres.

A la fin décembre 1944, 100 000 paysans se sont vus attribuer des exploitations.

Les bénéficiaires doivent remboursercet apport par le paiement, réparti sur 15 à 20ans, de l'équivalent d'une récolte annuelle.

Les anciens propriétaires bénéficient, s'ils sont de nationalité polonaise, d'uneparcelle de droit commun ou de modeste rente viagère.

Cette réforme agraire va permettre d'entraîner rapidement une hausse de la production agricole : production agricole 1945 1946 1947 1948blé 614 700 1,112 1,384seigle 3,564 3,083 4,632 5,088orge 708 748 930 863avoine 1,294 1,1 1,562 1,756pommes de terres 1,84 1,665 2,303 2,478sucre de cannes 201 190 210 225Tableau de la production agricole en Pologne (en centaines de milliers de tonnes) Le « manifeste du 22 juillet » prévoyait, dans une formulation très inoffensive, que seule « les grandes entreprises industrielles, commerciales, bancaires et detransport détenues par les Allemands » seraient nationalisées.

La prise de contrôle, par l'administration lublinoise, des usines et entreprises laissées vacantes par ledépart des propriétaires allemands, s'était opérée sans difficultés : toutes les grandes entreprises polonaises avaient été saisies par ces derniers.

La majeure partie del'appareil industriel et commercial polonais d'après-guerre revenait donc à l'Etat, en totalité (monopole des alcools, tabacs, chemins de fer) ou en partie (systèmebancaire, mines, chimie, sidérurgie).

La nationalisation du potentiel industriel va induire une spécialisation dans l'industrie lourde :. »