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L'apostrophe de Mirabeau

Publié le 30/08/2013

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mirabeau

C'est alors que Mirabeau, ora¬teur brillant et grandiloquent, prend la parole. « Quelle est cette insultante dictature ? Cappareil des armes, la viola¬tion du temple national, pour vous commander d'être heu¬reux ? Qui vous fait ce com¬mandement ? Votre mandatai¬re Oui vous donne des lois impérieuses ? Votre manda¬taire ! Lui qui doit les recevoir de nous, Messieurs, qui sommes vêtus d'un sacerdoce politique et inviolable, de nous enfin, de qui vingt-cinq millions d'hommes attendent un bonheur certain, parce qu'il doit être consenti, donné et reçu par tous. Mais la liberté de vos délibérations est enchaînée... le vous demande qu'en vous couvrant de votre dignité, de votre puissance législative, vous vous enfer¬miez dans la religion de votre serment : il ne nous permet de nous séparer qu'après avoir fait la Constitution. «

mirabeau

« L'INVIOLABILITÉ DES ÉLUS DE LA NATION Redoutant des mesures de représailles à l'encontre des députés ou des arrestations arbitraires, l'Assemblée proclame l'inviolabilité des élus de la Nation par un arrêté rédigé par l'abbé Sieyès.

« I:Assemblée nationale déclare que la personne de chaque député est inviolable, et que tout particulier, toute corporation, tribunal, cour ou commission qui oserait pendant ou après la présente session, poursuivre, rechercher, arrêter ou faire arrêter, détenir ou faire détenir un député pour raisons d'aucunes propositions, avis ou opinions ou discours faits par lui aux états généraux, de même que toutes personnes qui prêteraient leur ministère à aucun desdits attentats de quelque part qu'ils fussent ordonnés sont infâmes et traîtres envers la Nation, et coupables de crimes capitaux.

I:Assemblée nationale ...

prendra toutes les mesures nécessaires pour rechercher, poursuivre et punir ceux qui en seront les auteurs, instigateurs ou exécuteurs.

» nulles, illégales et anticons­ titutionnelles >>.

Cette déclara­ tion est reçue comme une pro­ vocation.

D'autant que le roi enfonce le clou : « Si vous m'abandonnez dans une telle entreprise seul, je ferai le bien de mes peuples seul, je me considérerai comme leur véri­ table représentant.

>> Et de conclure : « Je vous ordonne, Messieurs, de vous séparer tout de suite.

>> A ces mots, le roi, suivi de la noblesse et du clergé, quitte la salle, tandis que les Communes et le bas clergé restent assis en silence, stupéfaits de la tournure que prennent les événements.

Mirabeau s'insurge C'est alors que Mirabeau, ora­ teur brillant et grandiloquent, prend la parole.

« Quelle est cette insultante dictature ? l:appareil des armes, la viola­ tion du temple national, pour vous commander d'être heu­ reux ? Qui vous fait ce com­ mandement ? Votre mandatai­ re ! Qui vous donne des lois impérieuses? Votre manda­ taire ! Lui qui doit les recevoir de nous, Messieurs, qui sommes vêtus d'un sacerdoce politique et inviolable, de nous enfin, de qui vingt-cinq millions d'hommes attendent un bonheur certain, parce qu'il doit être consenti, donné et reçu par tous.

Mais la liberté de vos délibérations est enchaînée ...

Je vous demande qu'en vous couvrant de votre dignité, de votre puissance législative, vous vous enfer­ miez dans la religion de votre serment : il ne nous permet de nous séparer qu'après avoir fait la Constitution.

» > Comme une ovation salue cette déclaration, le maître des cérémonies, le marquis de Dreux-Brézé, entre dans la salle et s'exclame, péremp- taire : « Monsieur, avez-vous entendu l'ordre du roi ? >> Mirabeau, se lève et, toisant Dreux-Brézé, lance avec pana­ che : « Oui, Monsieur, nous avons entendu les intentions qu'on a suggérées au roi, et vous, Monsieur, qui ne sauriez être son organe auprès de l'Assemblée nationale, vous qui n'avez ici ni place, ni voix, ni droit de parler, vous n'êtes pas fait pour nous rappeler son discours...

Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volon­ té de la Nation et qu'on ne nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes ! » A l'unanimité, les députés approuvent : « Tel est le vœu de l'Assemblée ! >> Déconcer­ té et atterré, Dreux-Brézé interroge : « Puis-je, Monsieur, porter cette réponse au roi ? >> « Oui», répond Bailly, le pré­ sident de l'Assemblée.

Après le départ du maître des cérémonies, en pleine déçon­ fiture, la séance se poursuit.

l:Assemblée nationale a con­ sommé la rupture avec l'abso­ lutisme royal et pris le pou­ voir.

Louis XVI, qui entendait rétablir son autorité à la faveur de cette journée du 23 juin, se retrouve au contraire considé­ rablement affaibli.. »

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