Devoir de Philosophie

L'Arctique

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Pendant plus de trois siècles, de nombreux explorateurs ont recherché le passage du Nord-Est, la route navigable de l'Europe vers la Chine par le nord de la Sibérie. Chacun d'entre eux, depuis l'Anglais Willoughby, qui partit le premier à la découverte du fameux passage, et qui le premier y laissa sa vie, chacun d'entre eux, ceux qui réussirent et ceux qui échouèrent, apportèrent leur part à la connaissance de ces régions boréales. Je ne puis que citer les principaux : l'Anglais Chancellor, qui atteignit la mer Blanche ; le Hollandais Barents, qui explora la Nouvelle Zemble et qui y mourut en 1597, après avoir dirigé avec sagacité le premier hivernage dans les glaces arctiques ; la longue suite des explorateurs russes, qui firent la carte des côtes et des grands fleuves sibériens, et dont les plus célèbres sont Laptiev et Tchéliouskine, qui atteignit en traîneau le cap septentrional de la Sibérie auquel on a donné son nom. Puis le Suédois Nordenskjöld, en 1878-1879, réussit à bord de la Vega à longer le long ruban des côtes sibériennes et à faire le premier, avec le même navire, le tour complet de l'Europe et de l'Asie. En 1915-1916, le Russe Vilkitski, avec les brise-glaces Taymir et Vaigatch, réussit le passage en sens inverse du détroit de Béring à Arkhangelsk. La Vega, comme le Taymir et le Vaigatch, avaient mis deux années pour franchir le passage du Nord-Est. En 1932, le professeur russe Schmidt, à bord du Sibiriakov, fit la traversée d'Arkhangelsk au détroit de Béring en moins de trois mois, et en 1934, le Lutke accomplit la traversée d'est en ouest en une seule saison. Depuis, la route arctique du nord-est est devenue une route commerciale régulière.

« et probablement dans le voisinage du pôle. Le Norvégien Fritjof Nansen eut l'idée que le même courant qui avait transporté les restes de la Jeannette pouvaitaussi bien entraîner un navire assez solide pour résister à l'étau des glaces.

Et ce fut le merveilleux voyage du Framqui se fit prendre dans les glaces en septembre 1893 au nord de la Nouvelle Sibérie, et qui, au mois d'août 1896, seretrouva en mer libre au nord-ouest du Spitzberg.

Au cours du voyage, Nansen avait quitté son navire et atteint,par un raid hardi vers le pôle, la latitude de 86° 12'; après quoi, il avait battu en retraite directement vers la terreFrançois-Joseph. Ce voyage du Fram, Amundsen en 1918 essaya de le recommencer à bord du Maud, construit lui aussi pour résisterà la pression des glaces.

Mais au cours de plusieurs tentatives successives et obstinées, Amundsen ne réussit pas àfaire bloquer son navire et à le faire entraîner par le courant qui avait saisi le Fram.

Il dut au bout de sept années yrenoncer. Le brise-glace Sedov, commandé par Balyguine, fut plus heureux.

Pris dans les glaces en octobre 1937 à l'ouest dela Nouvelle Sibérie, il dériva vers le nord-est jusqu'en janvier 1938, puis vers le nord-ouest.

Au mois de mars 1939, ilatteignit la latitude de 86° 44' par 108° 50'.

E., battant ainsi les records de Nansen et de Cagni.

Il dériva ensuitevers le sud-ouest et retrouva la mer libre entre le Groenland et le Spitzberg après une dérive de plus de troisannées. La route américaine devait conduire au pôle même.

En suivant les traces de Davis et de Baffin dans les mers quiportent leurs noms, Inglefield, en 1852, s'éleva jusqu'à la latitude de 78° 28'; Kane, en 1853, jusqu'à 78° 45' dans ledétroit de Smith ; Hayes, en 1861, jusqu'à 81° 35'; Hall, sur le Polaris, jusqu'à 82° 20' en 1871 ; enfin Nares putfaire hiverner ses navires l'Alert et le Discovery sur la côte nord de la terre de Grant, et par un raid difficile,Markham parvint sur la glace de l'océan Arctique jusqu'à la latitude de 83° 20', au prix de fatigues inouïes.

“ Je croispouvoir affirmer sans aucune hésitation, écrivit Nares à son retour, que jamais on ne pourra atteindre le pôle Nordpar la route du détroit de Smith.

” Affirmation imprudente, à laquelle Peary devait se charger de donner un démenti. En 1882, Lockwood, de l'expédition Greely, battit de quelques milles le record de Markham, et, dès 1886, RobertEdwin Peary, de la marine des États-Unis, commençait la série de ses voyages qui, chacun, devait apporter unsuccès nouveau.

Ce ne fut qu'en 1906 qu'ayant réussi à amener son navire le Roosevelt jusqu'au nord de la terre deGrant, il battit le record de Cagni, ne s'arrêtant dans sa marche vers le pôle qu'à 87° 6'. Dès son retour aux États-Unis, il organisa une nouvelle expédition, risquant cette fois sa dernière chance, car ilavait cinquante-trois ans et, s'il ne réussissait pas, il serait désormais trop vieux pour repartir.

Non seulement Pearyavait adopté le genre de vie des Esquimaux qui, depuis des millénaires, savent lutter contre les glaces polaires, maisil les employa comme auxiliaires, en les encadrant d'un petit nombre de chefs blancs.

Dès que Peary, après desdifficultés sans nombre, eut réussi une fois encore à mouiller son navire sur la côte septentrionale de la terre deGrant, il fit établir d'importants dépôts de vivres au cap Columbia, situé à cent cinquante kilomètres du navire.

Ducap Columbia au pôle Nord il fallait parcourir aller et retour mille cinq cents kilomètres.

La glace qui recouvre l'océanpolaire est loin d'être plane : les vents, les courants, les marées pressent les plaques de glace les unes contre lesautres, les refoulent en arêtes de pression, atteignant plusieurs mètres de hauteur, à travers lesquelles l'explorateurdoit se tailler à la hache des défilés.

Ailleurs, ce sont des espaces d'eau libre qu'il faut contourner. Au mois de février 1909, Peary se mit en route.

Sa caravane comprenait vingt-quatre hommes, quinze traîneaux,cent trente chiens.

A l'avant-garde, une équipe solide faisait la route, taillait des défilés à travers les arêtes depression.

Le groupe principal suivait avec ses traîneaux lourds la piste ainsi battue.

A mesure que les provisionss'épuisaient, les groupes auxiliaires étaient renvoyés vers le sud.

Et ainsi, le 1er avril, par 87° 46', Peary resta seulavec un domestique noir, quatre Esquimaux, cinq traîneaux et quarante chiens.

Le 6 avril 1909, Peary campait aupôle Nord, et le 23 avril il était de retour au cap Columbia. Nul n'a recommencé l'exploit de Peary, car d'autres moyens d'exploration, le dirigeable et l'avion, ont rendu inutilesces longs et fatigants voyages à pied sur une glace bouleversée.

Le précurseur des voyages aériens au pôle fut leSuédois Andrée, qui, en 1897, essaya d'atteindre le pôle Nord en ballon libre en partant du Spitzberg.

Andréedisparut avec ses compagnons et ce ne fut qu'en 1930 que ses restes furent découverts sur l'île Blanche à l'est duSpitzberg.

Il avait atteint la latitude de 82° 56'.

Il fallut attendre une vingtaine d'années, pendant lesquellesl'aviation eut son merveilleux développement, pour voir reprendre cette conquête aérienne du pôle.

Amundsen partitdu Spitzberg avec deux avions en 1925, et il atteignit 87° 43' de latitude.

Il séjourna vingt-trois jours sur labanquise et revint sain et sauf avec ses compagnons au Spitzberg. Le 10 mai 1926, l'aviateur américain Byrd réussit en avion à faire le voyage Spitzberg pôle Nord et retour.

Il avaitfallu à Peary en 1909 plus de trente-six jours de marches forcées sur la banquise pour atteindre le pôle ; l'avion deByrd avait mis à peine huit heures. Le lendemain de cette prouesse, Amundsen et Lincoln Elsworth quittèrent le Spitzberg à bord du dirigeable Norge ettraversèrent tout l'océan Arctique jusqu'à l'Alaska en soixante-seize heures.

Ils avaient survolé le pôle Nord le 12mai.

Le résultat principal du voyage fut de montrer qu'il n'y a aucune terre sur le parcours.

L'année suivante,l'explorateur australien Wilkins atteignit au nord du détroit de Béring la latitude de 77° 45'.

En 1928, il franchit enavion l'océan Arctique de l'Alaska au Spitzberg en vingt et une heures.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles