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Le 6 février 1934 - histoire

Publié le 27/02/2008

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histoire
Un mois agité d'une année explosive. Février a souvent été dans l'Histoire, en France et à l'étranger, un mois d'agitation sociale ou politique. L'entre-deux-guerres coïncide, en France comme ailleurs, avec un développement sensible des courants totalitaires. Si la Ligue des patriotes, fondée par Déroulède, a perdu de son importance à partir des années vingt, plusieurs organisations d'extrême droite prennent la relève. Parmi elles, on signale les Camelots du roi, les Jeunesses patriotes, la Solidarité française, le Parti franciste, etc. Elles se font remarquer par leur nationalisme exacerbé, leur militarisme, leur antisémitisme, leurs tendances monarchistes... et bien entendu leur anticommunisme.
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« Effondrement de la Bourse de New York LA GENÈSE DU FRONT POPULAIRE À l'origine , la manifestation du 6 février 1934 se veut une« simple» démonstration de rejet d'un parlementarisme corrompu et d'une vie politique ponctuée de scandales, dont le dernier en date, l'affaire Stavisky.

Mais en ces temps agités de crise économique , de confrontation idéologique et de montée des fascismes en Europe , la manifestation se transforme en une mobilisation sans précédent des forces antirépublicaines qui tentent de fédérer les mécontentements contre le ministère Daladier e~ au-delà , la représentation parlementaire , de laquelle émanent alors les gouvernements .

La crise, violente , provoque la formation d 'un gouvernement d'union nationale, la radicalisation de l'extrême droite, et enfin l'unité de la gauche , partis, syndicats et associations confondus .

De cet événement naîtra le Front populaire LES RAISONS DE LA COLERE LA CIISE Après plusieurs années de grande prospérité, les États -Unis connaissent en octobre 1929 une 1•­ crlse llmllldrn puis économique .

Celle -ci gagne très rapidement la Grande-Bretagne et l'Allemagne, dont l'économie est étroitement liée à l'activité outre-Atlantique.

Dans un premier temps, la France est moins touchée : elle est encore très rurale et son industrie est moins dépendante des marchés extérieurs que ses voisins .

En outre , l'épargne y est alors plus forte que les dépenses de consommation .

Elle est cependant peu à peu entraînée dans la grande dépression .

En 1933, le cours du dollar est décroché de la parité or, et la France perd des places dans les marchés concurrentiels .

Finalement, les prix à l'exportation s 'effondrent, surtout ceux des céréales, et le ~e ••g-nte .

Le gouvernement semble déborder par la crise qui, malgré les discours qui se veulent rassurants , perdure .

La colère est générale et un vent de panique s'empare de la population .

Les gouvernements se succèdent; la Chambre des députés élue en 1932 ne dispose pas d'une majorité (socialiste et radicale) suffisamment forte pour enrayer la crise financière et rétablir les équilibres budgétaires.

Pour beaucoup, l'État apparaît impuissant : les manifestations se radicalisent et le personnel politique est discrédité .

Nombreux sont ceux qui souhaitent un pouvoir autoritaire pour mettre un terme aux scandales politico-financiers.

lEs AfFAIRES Plusieurs affaires éclaten~ cristallisant la grogne populaire et rendant le climat plus délétère encore .

Ils s'inscrivent dans la droite ligne du scandale de Panama, qui a provoqué , à la fin du X IX' siècle , la ruine de presque 100 000 épargnants , et ancré de façon durable dans les esprits une réputation de corruption de la classe dirigeante .

Le souvenir de ce scandale est réactivé avec la découverte, en novembre 1930, des agissements du IHIIHiulff Oustric et de ses liens avec le monde politique .

Ce banquier a bati sa fortune en prenant le contrôle de sociétés en difficulté qui, mises sur le marché boursier sans véritable contrôle ni garantie , lui permirent de spéculer et de créer d 'autres sociétés plus ou moins fantomatiques , se finançant les unes les autres , avec la complicité intéressée de responsables influents .

Plusieurs hommes politiques sont éclaboussés, dont le garde des Sceaux qui finit en prison , et le président du Conseil.

André Tardieu , est renversé en décembre 1930 .

En 1934 , le milieu politique est une fois de plus éclaboussé par une nouvelle affaire.

Le 8 janvier 1934 , l'affairiste Alexandre Stavisky est retrouvé mort La police conclut à un suicide , mais l'opinion publique et la plupart des journaux penchent plutôt pour la thèse de l'assassinat: il fallait tuer cet escroc afin de l'empêcher de parler de l 'affaire du Crédit municipal de Bayonne, mis en faillite.

Tous les politiciens qui l'ont connu, de près ou de loin, sont discrédités .

Le 27 janvier , C••ille Cll•ute•ps , président du Conseil, soupçonné d'être à l'origine de l'assassinat de Stavisky, est contraint à la démission .

LE LIMOGEAGE DU Pltm (HIAPPE Dans ce climat de suspicion, de grogne et d'antiparlementarisme, un incident met le feu aux poudres .

Le samedi 3 février, quelques jours avant son investiture , ltloullrd Dllltulkr , gouvernement) .

Chiappe refuse cette promotion prestigieuse qu'il considère comme une mise à l'écart et une opération politique .

Ce préfet est réputé pour réprimer les manifestations de manière assez brutale, surtout celles de la gauche.

Il serait beaucoup plus conciliant avec celles des ligues de droite et d'extrême droite.

La presse de droite s'empare de l'inciden~ dénonçant les manœuvres politiciennes d'un Daladier, radical , qui aurait agi de la sorte pour récupérer des voix à gauche auprès des parlementa ires de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO , les socialistes) pour son investiture .

Le cabinet Daladier doit en effet obtenir le vote de confiance de la part de la Chambre des députés pour être officiellement investi, or les radicaux n'ont pas la majorité.

Le préfet de la Seine démissionne par solidarité avec Chiappe, et le conseil municipal de Paris, majoritairement à droite, encourage les manifestations.

UNE MANIFESTATION SANGLANTE LEs LIGUES Héritières des traditions bonapartistes et boulangistes du siècle précéden~ nourries de valeurs nées dans l 'enfer des tranchées de la Première Guerre mondiale, les ligues sont des associations formées autour de personnages charismatiques, déterminées à faire pression sur le pouvoir politique .

À droite , elles côtoient les organisations proches de l'extrême droite.

La plupart d 'entre elles comportent en leur sein des groupes paramilitaires, qui portent un uniforme, défilent au pas, suivent un entraînement militaire et assurent le service d'ordre très musclé des réunions et défilés .

Leur popularité est en partie due au regain de nationalisme au sortir de la Première Guerre mondiale , BtoUAID DALADIEI Né en 1884, Édouard Daladier est tout d'abord professeur d'histoire .

Puis, il se lance dans la politique locale et devient maire de Carpentras en 1911.

À l'ISSue de la Première Guerre mondiale, il est décoré de la légion d'honneur et est élu deyuté radical du Vaucluse en 1919 (Ille restera jusqu'en 1940).

Surnommé le • taureau du Vaucluse •, il prend la tête du parti radical en 1927 après plusieurs passages dans différents ministères depuis 1924 (Guerre, Colonies et Instruction publique).

Il devient président du Conseil d'abord en 1933, puis en 1934 après le départ de Camille Chautemps, mais il doit lui aussi démissionner au lendemain de l'émeute du 6 février 1934.

Il est à l'origine du • pacte à quatre • de juin 1933, qui vise par une alliance avec 11talie et le Royaume­ Uni à intégrer l'Allemagne dans la Société des Nations (SDN, future ONU).

Il participera au Front populaire avec le parti radical.

Il est également connu pour avoir signé, le 29 septembre 1938, les mais est aussi favorisée par un climat international tendu (montée du nazisme en Allemagne, du fascisme en Italie ...

).

On compte notamment les Jeunesses patriotes del'ietn T111ttlnger, l'Action française de Charles Maurras (monarchiste) , la Solidarité Feu du colonel deLli Rocque: composée essentiellement d'anciens combattants , cette ligue , sans doute la plus importante, se veut apolitique .

Le 6 février 1934, elle appelle à se rassembler devant la Chambre des députés afin de manifester contre l'investiture de Daladier.

La plupart des ligues de droite répondent présentes .

Toutes se sont mobilisées contre le gouvernement avec l'intention _.

• .....,en tant que IIOIM!aU président du Conseil (acxords qui devaient.

selon le Premier ministre anglais Chamberlain, garantir la paix avec l'Allemagne).

Le 3 seplembre 1939, de IIOUIIeaU à la tête du Conseil, il fa~ entrer la France dans la guerre après I'Ansdlluss (annexion de I'Aulriche par l'Allemagne) .

U sera rerNel"5é en 1940, puis jugé par le gouvernement de VIChy et déporté en Alemagne.

n revient en France à la fin de la guerre et reprend ses adivités politiques comme député-mai'e.

puis comme président du Rassemblement des gaudies républicaines en 1957.

1 s'engagera auprès de Pierre Mendès France dans les amées 1960, notamment lol5que ce dernier s'opposera au général de Gaule- Sans mandat à partir de 1958.

D me11t en 1910.

17 morts et 1 500 blessés : c'est le tragique bilan dela manifestation du 6 février 1934 , la plus sanglante que cannait Paris depuis la Commune (1870).

4millions et demi: le nombre de travailleurs qui répondent il l'appel dela SFIO et dela CGT (proche de la SFIO) il une grève de 24heures pour le 12 février 1934 .

30000 manifestants seulement portidpent il Paris il la contre­ manifestation du 12 février 1934 , mais le mouvement s'est étendu a la province , rassemblant plus de 246 000 personnes.. »

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