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LE CHRIST DE CIMABUE

Publié le 14/09/2014

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christ

Sur ces couleurs vives, le corps de Jésus, aux chairs jaunes et vertes, les hanches couvertes d'un linge à demi transparent, contraste forte­ment. Sans doute, les teintes n'étaient pas aussi vertes, à l'origine, qu'elles le sont aujourd'hui : les couches de vernis appliquées au cours des temps, pour redonner vivacité aux couleurs encrassées, ont contribué à l'alté­ration de celles-ci. Pourtant, la teinte du corps du Christ résulte aussi d'un choix : Cimabue n'a voulu introduire aucune touche de rose dans les carnations mais il les a traitées entiè­rement par un verdaccio — une préparation jaune-vert. Il a voulu ainsi évoquer un cadavre — le moment saisi étant celui où l'agonie a pris fin — et suggérer la transcendance de Celui qui ne fut jamais seulement un homme. Mais la double nature du Christ veut que, Dieu, il fut aussi un homme. Cimabue traduit cette humanité par la lumière qui modèle le corps. Il sculpte dans le clair et l'obscur une anatomie qui n'a plus de rapport avec les tra­cés conventionnels, linéaires, de la période byzantine ou des 

christ

« tauration proprement dite a commencé avec une tâche délicate : la sépa ration de la couche picturale de son support de bois, durablement gonflé et gorgé d'eau.

L'intervention sur les couleurs a consisté à fixer ce qui n'avait po i nt irrémédiableme nt disparu, et à retirer les mauvais vernis.

Le choix a été fait de ne pas remplir les vides entre les inte rstices colorés : d'où les grandes plages de blanc qui trouent le fond, les per­ sonnages des côtés et le corps même du le Crucifix de Santa Croce de Cima bue.

Ensemble (avant l'inon­ dation de 1966).

Aujourd 'hui unanim ement consi­dér é comme autographe , c' est -à ­ d ire enti è re ment d e la main de Cimabue, le Crucifix , dont le bra s vertical me s ure 448 cm et le bra s horizontal 380 cm, e st peint à la détrempe , c'est- à -dire à la peinture à la colle e t à l'eau , su r une struc ­ ture de bois recouverte d'une toile , et situé en 1287 -1288 environ, en rai son de son style .

Il da te donc de la maturit é du pe intr e.

Pla cé dès l'origine dans l'église Santa Cro ce , il pa sse au x1X" siècle au musée d e Santa Croce , situé sur l e côt é de l'église , dan s l'ancien cl oître, et deven u, en 1948, musée de l'Œuvr e de San ta C roc e.

Il y es t irrémédiablement endommag é par le débordement de l'Arno, le 4 no vembr e 1966 - l'église et les salles d'exposi tio n se trouvant à pro ximit é immédiate du fleuv e, don c dan s un e zone part iculièremen t inondable .

L ' intervention d e restauration a été menée de 1966 à 1972 sou s la d i rect io n du profe sseur Umb erto Baldini par les laborato ires de la Surintendance aux ga l e r ies de s Offices et finan cée par la socié té Olivetti.

Christ, d'où les lacunes qui compromettent la lisibilité de l'œuvre et le plaisi r qu'on peut en retire r.

Une autre intervention eût-elle été possible? Le souci de ne garder, sur une peinture, que ce qui vient inco ntestablemen t de son au teur, a été poussé à l'ex t rême dans le Crucift·x de Cimabue : jusqu'à la défiguration définitive de l'œuvre prétendument sauvée.

• Voir aussi : p.

76-77 :Les Vierges en majesté ).

Santa Croce : état actuel (Florence , musée de l'Œuvre de Santa Croce).. »

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