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Le cinéma français de la Nouvelle Vague

Publié le 17/01/2022

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Très vite, ces jeunes critiques estiment que la production cinématographique de leur pays est en deçà de leur propre esthétique. Ainsi, François Truffaut dans les colonnes des Cahiers ou de la revue Arts, fustige une « certaine qualité française » représentée par de grands cinéastes comme Jean Delannoy : « La Symphonie pastorale (1946), La Princesse de Clèves (1961), ou encore Claude Autan-Lara : Le Blé en herbe et Le Rouge et le Noir (1954). Leurs critères de sélection des films' sont puisés chez d'autres réalisateurs tout aussi célèbres. Citons, à titre d'exemples, Ford, Hawks, Hitchcock, Welles, Visconti, mais aussi, Renoir, Bresson, Becker et d'autres encore. Autrement dit, les Cahiers sont leur école cinématographique. La plupart des futurs cinéastes de cette génération, acquièrent ainsi une formation sur le tas, en dehors de toute institution officielle, en visionnant de très nombreux films pour exercer leur métier.

« en dehors de toute institution officielle, en visionnant de très nombreux films pour exercerleur métier. Ils sont guidés par une démarche personnelle, une certaine idée de ce que doit être le cinéma selon eux et une volontéfarouche de devenir des réalisateurs.

D'ailleurs, un cinéaste comme Jean-Luc Godard avoue dans diverses interviews qu'entant que critique de cinéma, il se considère, à l'époque, déjà comme un cinéaste.

Cette conception de l'artcinématographique permet, à ces futurs cinéastes, de prendre un peu plus de recul par rapport à la production du moment.En somme, ils utilisent leur culture pour juger les autres, quitte à réintroduire, ensuite, dans leurs propres films, unedimension critique.

Ainsi, le cinéma de Godard est une illustration de ce point de vue.

Il se considère, lui-même, commeun essayiste.

On lui doit ce jugement très conforme à son art : «Je fais des essais en forme de romans ou des romans en forme d'essais : simplement, je les filme au lieu de les écrire.

» En outre, sa formation initiale en ethnologie, peut aussi expliquer sa démarche très particulière en matière cinématographique.

Au fond, l'ethnologue est toujoursextérieur par rapport à l'objet qu'il étudie et filmer des scènes, des acteurs, peut représenter pour J.

L.

Godard, unemanière de se mettre à distance avec ce côté décousu qu'offre la réalité, alors que les cinéastes, en général,essaient de construire un univers clos avec un début, une intrigue développée à partir de personnages et une fin.En dépit de ses quelques succès commerciaux comme A bout de souffle en 1959 ou Pierrot le fou en 1965, J.

L. Godard reste un cinéaste d'avant-garde dans la droite ligne des Cahiers. Malgré des trajectoires différentes par la suite, les cinéastes de la Nouvelle Vague ont en commun, le goût de larecherche : trouver, dans chaque film, l'apport personnel de l'auteur, au progrès du 7e Art.

Ainsi, ils distinguent lesfilms commerciaux dont la fonction est de distraire un large public qui n'est pas encore rivé devant la télévision, etles films prototypes, c'est-à-dire ceux qui présentent certaines spécificités artistiques et techniques.

A ce propos,la démarche de François Truffaut qui voit en Alfred Hitchcock un véritable auteur, alors qu'aux États-Unis mêmes,en 1962, il est un cinéaste parmi d'autres, est significative de cette volonté de décrypter le cinéma de son époquepour construire une esthétique différente.

S'impliquer différemment dans une oeuvre cinématographique, y mettreune part de soi-même, telles sont les caractéristiques qui singularisent ce nouveau cinéma. Pour reprendre l'exemple de François Truffaut, le cycle consacré à son héros préféré, Antoine Doinel, témoigne d'unedouble volonté d'insérer le cinéma dans la vie quotidienne et de projeter une part de lui-même au travers de Jean-Pierre Léaud, son acteur fétiche.

Du coup, les acteurs se trouvent impliqués dans des situations banales de la vie detous les jours, mais, en même temps, de ce réalisme émerge une poésie, une fraîcheur que seule, la caméra arrive àrestituer.

D'un autre côté, cette forme de spontanéité est une des critiques adressées à ces jeunes cinéastes. [Transition] Une nouvelle génération de cinéastes est née par rejet d'un certain cinéma traditionnel, c'est-à-dire commercial etse contentant, trop souvent, d'adapter des œuvres littéraires.

Toutefois, on n'explique pas l'émergence d'unnouveau courant essentiellement par la négation de ce qui existe.

Un examen plus attentif de cette Nouvelle Vaguedans ce qu'elle a de plus spécifique sur le plan technique, esthétique et financier, révèle les profonds changementsde l'industrie cinématographique française de cette période charnière entre 1958-1962. [Partie II.

Le cinéma français de la Nouvelle Vague : une nouvelle manière de raconter des histoires par des cinéastes-entrepreneurs.] Les cinéastes de la Nouvelle Vague enrichissent le 7e Art de thèmes qui leur sont propres, néo-romantiques oud'expression plus personnelle.

De même, les spécialistes du cinéma distinguent un style particulier à ce courantnovateur.

Enfin, les conditions économiques du début des années soixante, obligent les réalisateurs de la NouvelleVague à trouver des moyens de financement en dehors du système. Les thèmes véhiculés par les oeuvres cinématographiques de la Nouvelle Vague puisent leur source d'inspiration,tout d'abord, dans le néoromantisme.

Cette expression est apparue en 1959, sous la plume d'un célèbre critique del'époque, Georges Sadoul.

Claude Chabrol lui répond que, personnellement, il est néo-romantique car son époque surle plan artistique et non politique, est romantique.

Par exemple, l'antagonisme purement moral est exprimé dans desfilms comme Les Cousins (1959) ou Les Godelureaux (1961) de Claude Chabrol.

Également, d'autres films explorent d'autres thèmes romantiques.

Citons, la découverte de l'amour charnel avec Les Amants (1958) de Louis Malle, ou encore la description lyrique d'une ville comme celle de Paris dans Ascenseur pour l'échafaud (1957).

Toutefois, le thème majeur de la Nouvelle Vague, celui qui le définit le mieux, c'est la subjectivité du créateur par rapport à sonoeuvre.

Par exemple, le cinéaste se raconte comme François Truffaut dans le cycle consacré à Antoine Doinel.

Ainsi,Truffaut raconte son enfance dans Les Mistons (1958) ou Les 400 coups (1959).

De même, il poursuit son autobiographie grâce à son acteur fétiche, Jean-Pierre Léaud, en décrivant son adolescence dans le sketch L'Amour à vingt ans (1962).

Par ailleurs, les cinéastes de la Nouvelle Vague décrivent leur univers social, notamment le milieu intellectuel bourgeois, tel Saint-Tropez blues (1960) de Marcel Moussy. De même, ils réintroduisent dans le cinéma, leur propre monde fait de rêves, de goûts, de convictions, etc.Autrement dit, chaque film se construit avec la personnalité du cinéaste qui en devient le centre, non autour de sapetite personne, mais par rapport à ses idées.

Ainsi, Jean-Luc Godard fait un clin d'oeil à Humphrey Bogart par. »

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