Le comte de Villèle

Royaliste convaincu, Villèle dirigea le gouvernement sous la Restauration, de 1822 à 1828. Malgré son habileté, sa politique se heurta autant à l'opposition des ultras de la chambre des Pairs qu'à celle des libéraux de la chambre des Députés, et Villèle fut contraint de démissionner. Un des chefs du parti royaliste. Né à Toulouse, Jean-Baptiste Guillaume Joseph, comte de Villèle, fut officier de marine de 1789 à 1792; puis il se retira à l'île Bourbon, où il épousa la fille d'un riche propriétaire et fit lui-même fortune en exploitant ses domaines. Rentré en France en 1807, conseiller général de la Haute-Garonne, puis maire de Toulouse lors de la Seconde Restauration, il fut ensuite élu à la Chambre introuvable; il s'y affirma comme l'un des grands chefs du parti ultraroyaliste et ne se priva pas de critiquer le gouvernement. En 1820, il fut nommé avec Corbière ministre sans portefeuille; le roi espérait ainsi calmer l'opposition de droite, mais la "faction des impatients" ne cessa pas ses attaques, et Villèle, ayant jugé la situation intenable, donna sa démission. Après la chute du second ministère Richelieu, Villèle revint au gouvernement en décembre 1821, comme ministre des Finances; en septembre 1822, il prit la présidence du Conseil.