Le Consulat: La marche vers le despotisme impérial
Publié le 18/11/2018
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DE BONAPARTE A NAPOLEON Ier
Le Consulat est le régime politique français issu du coup d'État de brumaire an VIII qui renverse le Directoire. Il s'étend du 9 novembre 1799 à la proclamation de l’Empire par Napoléon Bonaparte, empereur des Français, le 18 mai 1804. Durant ces quatre années, le pays est réorganisé sur plusieurs plans : administratif, financier, scolaire, etc. Au milieu de cette période, Bonaparte s'attribue la totalité des pouvoirs en se faisant nommé consul à vie dans le cadre de la Constitution de l’an X.
LE COUP D'ÉTAT DU CHANGEMENT DE RÉGIME...
• De retour d'Égypte, en octobre 1799, le général Bonaparte est acclamé à Paris comme un héros.
Il est le bras armé que recherche Emmanuel Joseph Sieyès (1748-1836), l'un des cinq directeurs, pour instaurer un nouveau régime.
• Bonaparte complote bientôt avec les députés qui aspirent à stabiliser le pouvoir issu de la Révolution.
• Un coup d'État présentant les apparences de la légalité est organisé. En cas de réussite, Bonaparte obtient d'être nommé consul provisoire.
• Le 9 novembre 1799 - 18 brumaire an VIII selon le calendrier républicain -, les deux assemblées des Cinq-Cents et des Anciens sont convoquées et transférées à Saint-Cloud sous le prétexte d'une menace de renversement de la République.
• Trois directeurs, Sieyès, Barras et Ducos, acceptent de remettre leur démission, tandis que les deux autres, Gohier et Moulin, sont destitués. Le Directoire est mort.
... au coup d'État
• Le lendemain, 19 brumaire, au château de Saint-Cloud, les Anciens ont pris acte de la démission des directeurs, mais les Cinq-Cents résistent, accueillant par des huées l'intervention de Bonaparte. Son frère Lucien, qui préside l'assemblée, ordonne alors à la troupe d'évacuer la salle. Craignant pour leur vie, les députés s'enfuient.
• Pour préserver la légalité, le Conseil des Anciens et quelques élus des Cinq-Cents rassemblés de force votent la révision de la Constitution et la nomination d'une Commission consulaire exécutive de trois membres nommés pour dix ans : Bonaparte, Sieyès et Roger Ducos (1747-1816).
LA CONSTITUTION DE L'AN VIII
Bonaparte, Premier consul
• Le 19 brumaire, les trois nouveaux consuls se voient confier le soin « d’organiser l'ordre dans toutes les parties de l'administration, de rétablir la tranquillité intérieure et de procurer une paix honorable et solide ».
• Ils s'entendent pour prendre les mesures destinées à renforcer l'exécutif.
• Toutefois, les différends entre Bonaparte et Sieyès se multiplient. C’est finalement Bonaparte qui impose sa volonté et ses idées. Il corrige en le retaillant à sa mesure le projet de Constitution rédigé par Sieyès.
• Le texte adopté le 13 décembre 1799 par quelques élus sauvegarde les institutions révolutionnaires, mais instaure en fait la dictature de Bonaparte, seul véritable bénéficiaire du coup d'État de brumaire.
Coup d'État des 18-19 brumaire Adoption de la Constitution de l’an VIII Création de la Banque de France Signature de la paix de Lunéville avec l'Autriche Signature de la paix d'Amiens avec l'Angleterre Adoption de la Constitution de l'an X Création du franc germinal Promulgation du Code civil Exécution de Cadoudal Sacre de Napoléon
«
Il
adopte dans ce but diverses mesures
symboliques tels le remplacement du
sermon de haine à la royauté par une
promesse de fidélité à la Constitution
et la suppression de la fête du 21 janvier,
date anniversaire de la décapitation
de Louis XVI.
Il permet ainsi à un grand
nombre de nobles émigrés de revenir
librement en France.
LA PACIFICATION IEUGIEUSE:
CONCOIDAT AVEC Il PAPE
• Les premières mesures de Bonaparte
en vue de rétablir la paix religieuse
en France consistent à restituer leurs
églises « aux citoyens qui en étaient
en possession aux premiers jours de
l'an Il »e t à atténuer les persécutions
à l'encontre des prêtres insermentés.
Ces dispositions permettent de pacifier
la Vendée.
• Le Premier consul engage ensuite des
r.:-----..,,...., négociations
avec le pape
Pie VIl, qui
aboutissent le
15 juillet 1801
à la signtlture
du Concord«.
Celui-ci fixera
les relations
entre l'Église
et l'État jusqu'à la loi de séparation
de 1905.
• En signant le Concordat, le pape
reconnaît la République et renonce
aux biens du clergé vendus pendant
la Révolution au titre de biens nationaux.
De son côté, « le gouvernement
de la République française reconnaît
que la religion catholique, apostolique
et romaine est la religion de la plus
grande majorité des Français » auxquels
il garantit le libre exercice du culte.
• Le Premier consul conserve toutefois
la mainmise sur l'organisation de
l'Église catholique en s'attribuant
notamment la nomination des évêques.
• Par ailleurs, le catholicisme n'étant
plus considéré comme religion d'Éta�
le gouvernement s'engage à rémunérer
les ministres de toutes les confessions
alors représentées en France : la
confession d'Augsbourg -les protestants
luthériens -, l'Église réformée -les
protestants calvinistes - et, à partir
de 1808, la confession juive.
• Si le Concordat suscite de violentes
critiques dans l'armée et chez les
républicains, il est accueilli avec
soulagement dans les campagnes.
Il met fin aux guerres civiles et
religieuses qui avaient divisé les
Français tout au long de la Révolution
et apporte au Premier consul le soutien
des catholiques et de certains
monarchistes.
Le Concordat fait ainsi
du catholicisme restauré un instrument
influent aux mains de Bonaparte.
l'AUTIICHE
• Dès son arrivée au pouvoir,
Napoléon Bonaparte fait des offres
de paix notamment en direction de
l'Autriche qui les rejette aussitôt.
Le général engage alors deux
campagnes militaires qui visent à frapper
l'Autriche en Allemagne et en Italie.
La plus fulgurante a lieu en Italie
dans les plaines du Piémont avec
une traversée des Alpes en hiver.
L'armée
d'Italie remporte la victoire
chèrement acquise de Marengo
(14 juin 1800).
la cession à la France de la rive gauche
du Rhin ainsi que la prépondérance
française en Italie.
lA RUSSIE n L' AHCLnfRRE
• En octobre 1801, le Consulat
signe la paix avec la Russie et engage
des négociations avec l'Angleterre.
• Cette dernière, alors secouée par
une crise économique et financière,
est contrainte à la paix que Londres
finit par signer en mars 1802.
La ptrix d'Amiens oblige l'Angleterre
à renoncer à l'Égypte et à Malte
et à restituer leurs colonies à la France
et à ses alliés, à l'exception de
111e de la Trinité et de Ceyla n.
En contrepartie, la France s'engage
à se retirer du royaume de Naples.
Plus tard, à Sainte-Hélène, Napoléon
se souviendra de ce traité de paix
historique, l'un de ses plus beaux
soccès diplomatiques : « À Amiens,
je croyais le sort de la France et le mien
fixès.
J'allais me dévouer uniquement
à l'administration de la France ...
»
LA RÉORGANISATION DU PAYS
• Les succès extérieurs portent
à son comble le prestige militaire
de Bonaparte qui ne manque pas
de les exploiter sur le plan intérieur.
Le musellement de l'opposition
épargne toute contestation aux
réformes du Consulat qui jettent
les bases administratives de
la France moderne.
DE NOUVELLES INSTITUTIONS
ADMI NISTWATIVES •••
• Dès lévrier 1800, le Premier consul
fait adopter une loi qui rétabli�
en la renforçan� la centralisation
administrative de l'Ancien Régime.
Il
fonde le corps des préfets, placés à
la tête des départements, et celui des
sous-préfets dans les arrondissements.
Sous la supervision de Paris, ceux-ci
règlent toutes les affaires locales.
Ce nouvel organigramme administratif
réduit considérablement les
compétences des pouvoirs collégiaux
mis en place par la Révolution, tels
les conseils généraux, d'arrondissement
ou municipaux, qui ne traitent plus
que de questions financières.
••• JUDICIAI RES •• •
• En mars 1800, la hiérarchie judiciaire
est elle aussi réformée.
Les juges
de paix, les tribunaux d'instance,
les cours d'appel et la Cour de
cassation sont institués.
·Promulgué le 21 mars 1804,
le Code civil met fin au maquis des
lois existantes en entérinant les grandes
conquêtes révolutionnaires : égalité
des citoyens, droit de propriété,
liberté individuelle et religieuse ...
Mais il ne prend pas en compte
les espérances des femmes.
.
•• ET ÉCONOMIQUES
• En février 1800, une association
de banques privées crée la Banque
de France.
Tirant profit du retour
à l'ordre au sein du pays, le nouvel
établissement consent des avances
à l'État en échange du monopole
de l'émission des billets.
• L'institution d'une administration
des contributions directes et la création
gérée par un nouveau ministère
du Trésor public permet de rationaliser
la collecte des impôts.
• En mars 1803 est créée une nouvelle
monnaie gagée sur l'or, le franc
germinal.
Celle-ci introduit la stabilité
monétaire dans le pays pour
plus d'un siècle.
• Le contrôle des salariés est aggravé
par l'instauration en décembre 1803
du livret ouvrier, véritable passeport
intérieur.
· Outre-mer, l'esclavage est rétabli
en mai 1802.
AUTRES CRÉATIONS DU CONSULAT
• D'autre part, la loi sur l'instruction
publique de mai 1802 crée
notamment
les lycées.
• Enfin,
l'ordre de
la Légion
d'honneur
est institué
au cours
du même
._ ______ ..
mois.
LA MARCHE VERS
L'EMPIRE
• En à peine deux ans, Bonaparte
redresse la situation de la France,
tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
À la tête d'un régime de salut public
mis en place pour sauver la République,
le général n'envisage toutefois pas de
s'effacer une lois sa mission
accomplie.
Il entend au contraire
mettre à profit ses succès pour asseoir
davantage son pouvoir personnel.
LE CoNSULAT A VIE
• En août 1802, la Constitution
de l'an X modifie le Consulat dans
sa durée et son contenu.
Déjà nommé
pour dix années supplémentaires
en mai, le Premier consul devient
consul à vie et obtient le droit de
désigner son successeur, de conclure
et signer les traités ainsi que de réviser
et d'interpréter la Constitution
par voie de sénatus-consulte.
• Son pouvoir s'accroit aux dépens
des autres pouvoirs.
Le Conseil d'État
perd de son autorité au profit d'un
Conseil privé nouvellement créé.
Le Tribuna� foyer d'opposition,
est réduit de moitié et délibère
désormais en sections.
Le Corps
législatif ne tient plus de sessions
régulières et le Premier Consul
désigne son président.
• Les listes de notabilités sont
remplacées par des collèges électoraux
composés des 600 citoyens les plus
fortement imposés de chaque
département : c'est l'aggravation
du système censitaire.
• La Constitution de l'an X consacre
ainsi le pouvoir personnel du Premier
consul, qui est en quête d'une nouvelle
légitimité.
L'EXPANSION TERRITORIALE
• En Europe, le Premier consul,
qui craint que l'Angleterre ne reforme
une coalition contre la France, mène
une politique expansionniste qui vise
à constituer un « glacis de pays
satellisés », placés sous la tutelle
du Consulat
• En janvier 1802, Bonaparte obtient
en Italie du Nord la présidence d'une
R�publique cisalpine qui englobe
les territoires de Vérone et de Novare,
la Romagne et l'Émilie.
En septembre,
la France annexe le Piémont,
un mois après 111e d'Elbe.
• En Allemagne, Bonaparte
dissout la plupart des villes libres
et des principautès ecclésiastiques
au profit du renforcement de la Prusse,
de la Bavière, du Wurtemberg
et du duché de Bade qui s'allient
à la France.
• En 1803, la France impose
à la Suisse une Constitution fédérale
qui fait de Bonaparte le chef de
la politique extérieure helvétique.
• Outre-mer, la France a, grâce
à la paix d'Amiens, reconstitué
son ancien empire colonial :
Saint-Domingue, la Martinique,
la Guadeloupe, la Guyane,
Sainte-Lucie, Saint-Pierre-et-Miquelon,
les Mascareignes et les cinq comptoirs
des Indes.
Bonaparte réorganise
ces territoires et tente d'étendre
son empire en y renforçant la présence
française par l'envoi de troupes
et de diplomates.
Vns
L'EMPIRE
• À l'intérieur, le Premier consul,
qui s'entoure d'une véritable cour,
est décrit comme un « roi du peuple
sans couronne ».
• Fin 1803, un complot royaliste
lui donne l'occasion d'achever sa
«marche à l'Empire», en marge de
la reprise de la guerre avec l'Angleterre.
Ce complot
est fomenté
par le chef
chouan Cadoudal,
aidé du
général déchu
Pichegru,
ancien président
du Conseil des Cinq-Cents.
Leur
objectif est de s'emparer de Bonaparte
et de remplacer le Consulat par un
gouvernement provisoire dirigé par
un prince
français.
L'aide du
général
Moreau, rival de
Bonaparte,
leur est
indispensable.
Mais Moreau
hésite et le complot est découvert.
Les conjurés sont arrêtés :jugé, Moreau
est exilé aux États-Unis ; Cadoudal
est guillotiné ; Pichegru est retrouvé
étranglé dans sa cellule.
Bonaparte
identifie le prince du complot comme
étant le duc
d' Enghien,
réfugié à
Ettenheim.
Il le fait
enlever
et juger
à la hâte
par une
commission
militaire : le duc d'Enghien est fusillé
en mars 1804 dans un fossé
du château de Vincennes.
• Parallèlement, la rupture avec
l'Angleterre, consommée en mai,
justifie un renforcement de l'exécutif.
qui re st e à la merci d'un complot.
Le Sénat, sollicité, invite donc
B o nap art e à • achever son ouvrage
en le rendant immortel comme
sa gloire » en lui offrant la dignité
impériale héréditaire.
Le Premier consul
obtient du pape Pie VIl sa présence
lors de la cérémonie du sacre
organisée à Paris, le 2 décembre 1804
dans la cathédrale Notre-Dame.
• Ade de décès de la République
- même si le terme est maintenu -,
la cérémonie symbolise également
la « seconde mort » des Bourbons.
Par plébiscite, les Français ont donné
leur accord au transfert héréditaire
du pouvoir aux Bonaparte en
novembre.
Avec cette nouvelle
dynastie, la Révolution est vraiment
terminée..
»
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