LE Débarquement DE NORMANDIE
Publié le 08/12/2018
                            
                        
Extrait du document
À l’aube, en effet, une gigantesque armada approche des plages normandes. Navires marchands, ferry-boats, remorqueurs, pétroliers, «landing ships», appuyés par des cuirassés, des croiseurs, des contre-torpilleurs, des corvettes: ce sont plus de cinq mille bâtiments qui transportent et escortent hommes et matériel vers les cinq plages du débarquement.
6 heures 30: les premières unités de la l'armée américaine commandée par le général Bradley débarquent à «Utah» et «Omaha-Beach». Une heure plus tard, les forces anglo-canadiennes prennent pied sur les plages «Gold», « Juno» et «Sword». Une des plus grandes opérations militaires de la Seconde Guerre mondiale vient de commencer.
Mais si Churchill et Roosevelt ont admis depuis longtemps la nécessité de faire porter contre l'Allemagne l'effort militaire principal, un long débat stratégique a opposé Britanniques et Américains avant l’adoption du plan Overlord. Une fois acquis le principe du débarquement, la réussite de l'opération impose aux Alliés une intense mobilisation des ressources économiques, techniques, humaines, ainsi qu'une capacité à prévoir le moindre détail. Pourtant, puissance et minutie dans la préparation n’éliminent pas l'incertitude: le débarquement est un pari dont le succès ne sera assuré que bien des jours après la date symbolique du 6 juin 1944.
6 juin 1944, 0 heure: le jour le plus long commence. Venus de Grande-Bretagne, les premiers parachutistes des trois divisions aéroportées sont largués à l'intérieur des terres de Normandie. A l’ouest de la zone de débarquement, entre Sainte-Mère-Église et Ca-rentan, doivent opérer deux divisions américaines, tandis qu'une division britannique prendra position à l’est, dans le secteur de Caen. Pour ces quelque trente-cinq mille hommes, il s’agit de détruire les défenses de l’adversaire, de désorganiser son système de communications et de s'emparer de points stratégiques afin de faciliter et de protéger le débarquement. Le même objectif est assigné à l’aviation qui a commencé un bombardement intensif de la zone côtière, relayée ensuite par le feu des navires de guerre.
Dès décembre 1941, quelques jours seulement après l’entrée en guerre des États-Unis, Churchill et Roosevelt se rencontrent à Washington afin de mettre au point une étroite collaboration militaire. L’Allemagne est alors désignée comme l’adversaire principal. Il faudra l'abattre avant de lancer l’assaut final contre le Japon. Cette priorité de la lutte contre le Reich est encore plus fortement ressentie par l'Union soviétique qui, seule sur le continent, doit assumer un effort de guerre considérable. Aussi les dirigeants soviétiques réclament-ils avec insistance, dès le début de 1942, l’ouverture d'un second front de l’Ouest.
Mais Américains et Britanniques défendent à cet égard des conceptions stratégiques opposées. Les Américains sont en effet partisans d’une stratégie de concentration. Il faut selon eux abattre l'ennemi le plus fort là où il est le plus fort, c’est-à-dire briser l'Allemagne en abattant la «forteresse Europe». Aussi envisagent-ils d'effectuer dès avril 1943 un débarquement en France. Mais les Britanniques y sont opposés, au nom d'une «stratégie périphérique», consistant à affaiblir l’ennemi en multipliant les attaques contre ses points faibles avant d’envisager la confrontation finale. Les conceptions britan-
«
                                                                                                                            ......
                                                            
                                                                                
                                                                    
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                                                                    '7.44 
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                                                                    8.44 1$.
                                                            
                                                                                
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niques  l'emportent  dans un premier  temps et aboutissent  au débar
quement  en Afrique  du Nord  (novembre  1942), puis en Sicile  et en 
Italie  Guillet-septembre  1943).
                                                            
                                                                                
                                                                    A cette  date pourtant,  la préparation 
du  jour  1 est  engagée.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le tournant  se  situe lors de la conférence 
d'Anfa  qui réunit  de nouveau  Churchill  et Roosevelt  en janvier  1943.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Certes,  il s'agit  d'abord  de préparer  l'attaque  contre l'Italie,  «Ventre 
mou  de l'Europe,..
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais Churchill  accepte également  le principe  d'un 
débarquement  en France  en 1944.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le COSSAC  (Chief of Staff  of the 
Supreme  Allied Commender)  est alors  créé pour  établir  les plans  de 
l'opération  Overlord.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ces plans  sont acceptés,  dans leur ensemble, 
lo rs  de  la conférence  Quadrant, à Québec,  d'août 1943.
                                                            
                                                                                
                                                                    Us prévoient 
que  le débarquement  aura lieu en  Normandie car,  si le  littoral  du pas 
de  Calais  est plus  proche  à la  fois  des côtes  britanniques  et des  plaines 
qui  mènent  à l'Allemagne,  il est  trop  bien  défendu  pour qu'une  at
taque  soit envisageable.
                                                            
                                                                                
                                                                     De plus,  le dispositif  considérable  de protec
tion  des ports  impose  une autre  contrainte:  débarquer sur des  plages 
et,  par la  suite seulement,  s'emparer d'un port en eau  profonde  -ce 
sera  Cherbourg  -qui  permettra  l'acheminement  d'hommes et de 
matériel  supplémentaires.
                                                            
                                                                                
                                                                     Reste à accélérer  la préparation  matérielle 
de  l'opération.
                                                            
                                                                                
                                                                     La mise  au point  de l'énorme  machine de guerre 
réclame  en effet  une mobilisation  massive  des ressources  des Alliés.
                                                            
                                                                                
                                                                    
L A  MOBILISATION 
Cette  IT}Obilisation  a été  engagée  dès 1940  en Grande-Bre
tagne,  puis aux Etats-Unis  où Roosevelt  a lancé  dès janvier  1942 le 
«Yictory  Program»  qui  prévoit la production  dès 1943  de 125  000 
avions,  75 000  chars,  35 000  canons  antiaériens.
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais il faut  produire 
toujours  plus, d'autant  que le premier  plan Overlord  est révisé  à la 
hausse:  au début  de 1944,  le général  Eisenhower,  nommé en dé
cembre  1943 commandant  en chef  des forces  alliées  en Europe,  ré
clame  un millier  de péniches  de débarquement  supplémentaires,  l'ac
croissement  de 40 %  des  moyens  amphibies,  la constituti9n  d'une 
force  de combat  américaine  composée de quarante  navires.
                                                            
                                                                                
                                                                     A la  puis
sance  des moyens  mis en œuvre  doit donc  s'ajouter  une capacité 
d'adaptation  très rapide.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ainsi, en deux  mois,  pour pallier  l'insuffi.
                                                            
                                                                                
                                                                    
sance  de véhicules  amphibies,  quelque deux cents  chars  Sherman  sont 
fabriqués  aux États-Unis,  équipés d'un système  amphibie  et achemi· 
nés  en Grande-Bretagne.
                                                            
                                                                        
                                                                     Cette capacité  d'adaptation  se manifeste  également 
par la mise  au point  de matériels  nouveaux  spécialement 
conçus  pour la circonstance:  chars bulldozers  pour déblayer  les 
plages,  chars lance-flammes,  chars munis  d'éléments  de pont,  afin de 
passer  cratères  et fossés  ...
                                                            
                                                                                
                                                                    et même deux ports  artificiels constitués  de 
caissons  de béton  qui seront  assemblés  sur place,  devant  la côte  nor
mande.
                                                            
                                                                                
                                                                     Autant  que  la mobilisation  économique et scientifique,  la 
mobilisation  humaine est impressionnante.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le seul  quartier  général 
des  forces  alliées,  installé  près de Londres,  compte  plus  de trente  mille 
personnes.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dès la fin  de  1943,  plus  d'un  million d'hommes  sont mas
sés  dans  le sud  de la  Grande-Bretagne.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ils seront  plus de trois  millions 
au  printemps  1944.
                                                            
                                                                                
                                                                    L:effort  logistique  est énorme,  l'effort  d'instruc
tion  miHtaire  également.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dès décembre  1943, un entraînement  inten· 
sif  est  organisé  sur les plages  anglaises,  des  exercices  interarmées se 
déroulent  près des côtes  britanniques.
                                                            
                                                                                
                                                                     En mai  1944,  les force.s  ter
restres  sont  concentrées  dans les zones  portuaires  et coupées  du 
monde  en attendant  le jour  J.
                                                            
                                                                                
                                                                    Une  étonnante  machine  de guerre  est 
sur  le point  de se mettre  en branle.
                                                            
                                                                                
                                                                     Et pour  que le pari  des Alliés  soit 
tenu,  tout  a été  prévu,  coordonné,  minuté.
                                                            
                                                                                
                                                                    
LE  PARI:  TOUT  ÉTAIT  PRÉVU  ...
                                                            
                                                                                
                                                                    MAIS 
Afin  de s'assurer  les meilleures  chances de succès,  il  faut 
d'abord  affaiblir  la  puissance  adverse, désorganiser  son système  de 
défense.
                                                            
                                                                                
                                                                     Aussi les bombardements  aériens sur les industries  straté
giques  allemandes,  puis sur les voies  de communications  du nord  de la 
France  et de  la Belgique,  se font-ils  de  plus  en plus  fréquents,  sunout 
à  partir  de 1944.
                                                            
                                                                                
                                                                    
La  lutte  pour  la maîtrise  de la mer  est également  renforcée 
afin  d'assurer  la sécurité  des convois  entre les États-Unis  et la Grande· 
Bretagne,  puis, le jour  du débarquement,  entre la Grande-Bretagne 
et  les  côtes  françaises.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le  6 juin, la Manche  sera fermée  aux sous
marins  allemands  par deux  barrages  de navires  de guerre.
                                                            
                                                                                
                                                                     Des dra· 
gueurs  de mines  ont nettoyé  les chenaux  qu'emprunteront  des milliers 
de  bâtiments.
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais il importe  aussi de  s'assurer  l'avantage sur les 
puissantes  forces terrestres  dont  dispose  l'Allemagne.
                                                            
                                                                                
                                                                    En effet,  si le 
total  des forces  terrestres  alliées est supérieur  à celui  des forces  alle
mandes,  il lui  sera  inférieur  dans les premiers  jours du débarquement, 
avant  que toutes  les divisions  aient pris pied  sur le territoire  français.
                                                            
                                                                                
                                                                    
li  faut  dès lors  jouer  de l'effet  de surprise,  et raffermir  les Allemands.
                                                                                                                    »
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