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Le déclin de la Chine et le combat du guomindang pour la reconstruction de l'unité nationale

Publié le 24/03/2019

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Le 12 mars 1925, le père de la république chinoise, le révolutionnaire et homme d'État Sun Yat-sen, meurt à Pékin. À l'article de la mort, Sun fait le voyage de Canton à Pékin pour y participer à une conférence réunissant différents << seigneurs de la guerre », pour parler des possibilités d'une union pacifique de la Chine. La conférence échoue : l'heure de l'unité de la Chine n'a pas sonné.

Le 12 février 1912, la Chine assiste à la fin d'une époque : le souverain Pu Yi, qui est encore un enfant, abdique. Il ne s'agit pas seulement de la fin de règne d'une dynastie, mais aussi de celle de la monarchie, en place, hormis quelques interruptions, depuis la fondation de l'Empire en 221 av. J.-C. La Chine est désormais une république.

 

Immédiatement après l'abdication de Pu Yi, le général Yuan Shikai est élu président provisoire à Nankin. Le 10 mars 1912, il entre dans ses nouvelles fonctions à Pékin. Yuan Shikai a la confiance de l'ancienne dynastie, dont certains membres occupent des postes de hauts fonctionnaires, et en même temps la sympathie de certains révolutionnaires, les instigateurs de l'insurrection du 10 octobre 1911. De nombreux Chinois le pensent capables de réunir le pays divisé au plan politique et spirituel, et de mener avec succès les réformes nécessaires, tout autant que de s'opposer aux puissances étrangères et de reconstruire l'unité de la Chine. Yuan Shikai lui ayant promis de maintenir la république, Sun Yat-sen, président provisoire, se retire de ses fonctions le 1\" janvier 1912 en faveur de Yuan.

 

Or ses espoirs ne sont pas exaucés. Yuan ne réconcilie pas les partisans de l'ancien régime et les défenseurs de la république, ne résiste pas non plus aux puissances étrangères : alors qu'il se dresse contre les partisans de la révolution et de la république, dissout le parlement et se prépare à restaurer la monarchie, il doit capituler face à la pression des puissances étrangères et accepter même les « 21 requêtes » du Japon, qui menacent de transformer la Chine en un protectorat de ce « petit État insulaire ».

 

Ayant provoqué la déception des Chinois, Yuan voit monter la résistance autour de lui. La province du Yunnan proclame son indépendance, suivie bientôt de deux autres provinces du Sud. La guerre civile menace de nouveau d'éclater, entraînant la division du pays. Or la Chine semble avoir une fois encore

 

de la chance : Yuan Shikai meurt le 16 juin 1916. Mais il s'avère rapidement qu'avec lui meurt la possible unité de la Chine. Plus personne ne dispose de suffisamment de pouvoir et d'autorité politique pour défendre avec succès l'unité à l'intérieur et à l'extérieur. Le pays se fractionne en différentes régions, souvent gouvernées par des militaires les « seigneurs de la guerre », qui sont généralement des officiers de l'armée de Yuan Shikai.

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« le chef du guomindang Tchang Kaï-chek, « héritier» politique de Sun Vat-sen En août 1912, le parti populaire national (guomindang), né de la fusion de plusieurs groupes révolutionnaires, constitue un important réservoir de réformateurs.

Ses chefs devront pourtant rapidement se réfugier dans la clandestinité ou à l'étr anger pour échapper aux persécutions de Yuan Shikai.

Étant donné qu'il n'existe pas de pouvoir unique, Sun Yat-sen, à son retour du Japon, commence par s'allier aux petits seigneurs de la guerre du Guangdong.

Le contre-gouvernement qu'il forme à Canton se heurte d'emblée à de nombreuses difficultés, d'une part en raison de sa propre faiblesse et du manque de sérieux de ses alliés, d'autre part à cause de l'attitude des puissances occidentales, qui préfèrent soutenir les forces de l'ancien régime qui ne remettent pas en cause leurs intérêts dans le pays.

Le vent commence à tourner lorsque le nouveau régime soviétique, désireux de rompre son isolement international et de se faire des alliés, propose à Sun Yat-sen et à son parti un soutien logistique et militaire.

Le 26 janvier 1923, Sun Yat-sen et l'envoyé soviétique Adolf A.

Joffe décident de collaborer à la création d'un parti organisé de façon stricte et d'une armée puissante.

En contrepartie, Sun Yat-sen s'engage à coopérer avec le parti communiste de Chine qui vient d'être créé et d'accepter 300 communistes au sein du guomindang.

En mai 1924, Tchang Kaï-chek est nommé commandant de la nouvelle armée équipée avec des armes soviétiques, et dont les officiers sont passés par la nouvelle académie militaire de Whampoa.

De 1908 à 1910, il s'était préparé à Tokyo à une carrière militaire.

Il adhère alors à l'or ganisation d'où naîtra le guomindang, la Ligue Jurée, et rencontre pour la première fois Sun Vat­ sen, dans l'entourage duquel il achèvera sa propre ascension.

De retour en Chine en 1915, Tchang rejoint Sun Yat-sen et l'aide à bâtir une nouvelle organisation du pouvoir.

En 1923, ce dernier le nomme chef d'état major.

En août, Tchang passe trois mois à Moscou, où il négocie la poursuite de la coopération militaire.

De nouveau en Chine, il reprend en main l'académie militaire de Whampoa, dont les cadets formeront bientôt la colonne vertébrale du corps des officiers du guomindang.

Avec l'aide de la nouvelle armée, Tchang Kaï-chek apparaît à la mort de Sun Y at-sen comme l'homme le plus fort du parti.

En été 1926, au début de la campagne vers le Nord, qui a pour objectif la mise au pas des seigneurs de la guerre et l'unification de la Chine, il devient généralissime de l'armée révolutionnaire nationale.

Dès le début, la campagne est un succès : soutenues par les communistes qui mobilisent les paysans contre les seigneurs de la guerre, les troupes révolutionnaires avancent sans rencontrer de résistance.

En mars 1927, la première phase de la campagne du Nord s'achève par la prise des villes de Nankin et de Shanghai.

Un mois plus tard, Tchang se retourne contre ses alliés communistes : conscient de sa nouvelle force et les soupçonnant de noyauter le guomindang, il veut endiguer leur influence croissante et préparer ainsi le soutien des natio­ nalistes par les puissances occidentales.

Des milliers de communistes sont alors arrêtés et exécutés et leurs organisations détruites.

Le 10 octobre, Tchang forme à Nankin un gouvernement national, pour se démarquer d'un gouvernement proclamé peu avant à Wuhan par d'autres membres du guomindang.

Au début de l'année 1928, la deuxième phase de la campagne vers le Nord commence, orientée cette fois contre Zhang Zuolin, l'homme fort du gouvernement de Pékin.

Au début de l'année, Tchang reprend le commande­ ment des forces républicaines.

La chute de Pékin en juillet 1928 marque la victoire définitive sur les seigneurs de la guerre.

Pour la première fois depuis la fin de la monarchie en 1911, le pays est de nouveau unifié et le drapeau des nationalistes flotte sur toute la Chine.

Tchang Kaï-chek devient président du gouvernement national.

Mais, de nouveaux dangers menacent déjà l'unité de la Chine à peine reconquise.

l'envoyé soviétique Adolf A.

Joffe (à gauche), ici en compagnie de son compatriote, le négociateur Dombski, doit aider à améliorer les relations entre la Chine et l'URSS.

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