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LE DESASTRE DE SEDAN

Publié le 17/01/2022

Extrait du document


 
 Un grand nombre de Français n'avaient pas désiré la guerre de 1870, mais ils ne doutaient cependant pas de la victoire, et la défaite de Sedan fut pour presque tout le monde une surprise.
 C'est avec stupeur et inquiétude que les gens prirent, dans chaque département, connaissance de dépêches analogues à celle que nous publions pour l'Indre-et-Loire.
 Les nouvelles y sont données avec une certaine discrétion, mais qui laisse cependant deviner toute la gravité de la situation. Elles concernent les circonstances du désastre, les clauses de la capitulation et le problème de la poursuite de la guerre.

« Les clauses de la capitulationCelles-ci, non mentionnées dans la dépêche, sont dures.

En vain Napoléon a-t-il écrit au roi de Prusse, Guillaume Ier: "Monsieur mon frère, n'ayant pu mourir à la tête de mes troupes, il ne me reste plus qu'à remettre mon épée entreles mains de Sa Majesté."Bismarck aurait voulu que Napoléon III demandât l'armistice, mais comme c'est son épée et non celle de la Francequ'il remet, la capitulation livre toute l'armée (83 000 hommes, 680 canons, 12 000 chevaux et tout le matériel).

Lesprisonniers sont entassés sans abri sur une presqu'île de la Meuse.

Napoléon est envoyé à Cassel."Bismarck, ce soir-là, eût désiré la paix.

Il jugea "imbécile" Napoléon III de ne pas l'avoir faite, avec deux arméescaptives, mais qu'on pouvait lui rendre et qui suffisaient à le faire régner...

C'est à la nation qu'en voulut Bismarck.Devant Wimpfen, en violentes explosions, il la dépeignit une "nation de zéros, troupeau de trente millions de Cafresobéissants",Ch.

Andler ("Le prince de Bismarck".)Malgré la fureur de Bismarck, en effet, la paix n'est pas faite. La poursuite de la guerreElle est décidée par le gouvernement.

La dépêche énumère certaines mesures :"Paris est aujourd'hui en état de défense".

Les forces militaires s'organisent On annonce la création de deux armées,une à Paris, l'autre sur la Loire.On peut dire qu'il s'agit là, pour le moins, d'anticipations optimistes.On se serait cependant attendu à la mention d'un élément favorable : la résistance de l'armée de Bazaine (173 000hommes) qui, enfermée dans Metz, retient des effectifs ennemis (Metz ne capitulera que le 28 octobre). L'appel aux Français.

— La circulaire fait appel au patriotisme, à l'union, à l'énergie de tous.Le gouvernement semble décidé à poursuivre la lutte, mais s'il apparaît certain que les Français répondront à l'appel,ceux-ci accepteront-ils que la guerre soit conduite dans les mêmes conditions ?A Paris, l'annonce du désastre a provoqué des manifestations violentes contre le gouvernement.

La gauche désire ladéchéance de Napoléon III et la proclamation de la République.

Les modérés eux-mêmes veulent créer une"commission de gouvernement et de défense nationale".On remarquera que l'affiche ne porte pas la mention habituelle "Empire français" et que si l'on met à part la mentionde la captivité de Napoléon III, elle a déjà une apparence républicaine. Les conséquences de la circulaireLorsque la circulaire paraît à Tours, le 4 septembre, la déchéance de l'Empire a déjà été proclamée à Paris.Le gouvernement impérial, fondé au moyen de l'armée, maintenu par elle, est balayé au moment où, à Sedan,disparaît l'armée.

Le changement de gouvernement s'est fait sans violences.La nouvelle république, née au milieu de la guerre, a devant elle une tâche écrasante : le gouvernement qui prend letitre de "gouvernement de la défense nationale" parviendra-t-il à redresser une situation si compromise? Bismarck nele pense pas : la nouvelle République lui réserve la surprise de six mois de résistance.. »

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