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Le duc d'Orléans s'oppose à Louis XVI

Publié le 30/08/2013

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louis xvi

 

des parlementaires de s'adres¬ser au souverain qui, après avoir écouté leurs interven¬tions, recueille les voix de tous les membres de l'assemblée. Les finances du royaume sont au plus bas et cette séance a pour objet l'émission d'un emprunt qui permettrait à l'ɬtat de rembourser ses dettes. Le Parlement rêve de s'arro¬ger le pouvoir législatif, s'op¬pose depuis longtemps déjà au roi et entend profiter de cette occasion pour lui forcer la main. Ces messieurs prépa¬rent donc activement leurs discours et la fronde parle¬mentaire va trouver en Louis Philippe Joseph d'Orléans l'un de ses meilleurs soutiens.

louis xvi

« qu'il est nécessaire d'établir les emprunts portés dans mon édit.

..

Ma parole doit vous suf­ fire.

}'ordonne que mon édit soit enregistré.

» L"assistan­ ce est stupéfaite de voir le roi se comporter ainsi ! C'est alors que le duc d'Orléans se lève et, d'une voix saccadée, profère la déclaration, d'une insolence rare, apprise sous la hou­ lette de son mentor, l'abbé Sabathier, l'un des plus remuants conseillers-clercs de la Grand-Chambre.

« Si le roi tient une séance au Parlement, les voix doivent être recueillies et comp­ tées; si c'est un lit de justice, il nous impose silence ! » Pro­ noncée de façon presque inin­ telligible, cette harangue électri­ se pourtant l'assistance.

Après un silence, le prince poursuit : «Sire, permettez que je dépo­ se à vos pieds ma protestation contre l'illégalité de vos ordres.

» Atterré, Louis XVI bal­ butie : « Cela m'est égal...

C'est légal parce que je le veux ! » Peu après, rouge de colère, il quitte l'assemblée.

Exilé à Viller&-Cotterêts La séance est levée après que le Parlement a adopté un arrê­ té par lequel il refuse d'enre­ gistrer les édits préparés par le ministre Loménie de Brienne.

Louis Philippe Joseph rentre au Palais-Royal sous les acclama­ tions de la foule.

Quelques semaines plus tôt, on l'accablait de sarcasmes ; aujourd'hui, on le fête comme le pourfendeur de l'absolutisme.

C'est que son intervention revêt un caractère exceptionnel.

Bien souvent, des princes ont pris les armes contre leur roi.

Mais aucun n'a osé ainsi poser des bornes constitutionnelles à l'absolutis- me royal, remettant en cause l'essence même de la monar­ chie.

C'est un acte d'opposition d'une extrême gravité.

La sanction ne se fait pas atten­ dre.

Dès le lendemain, par lettre de cachet, le duc d'Orléans est sommé de quitter Paris sur le champ pour son château de Vil­ lers-Cotterêts, où il ne pourra recevoir que les membres de sa famille et les gens de sa Maison.

Il ne peut que s'exécuter et sort de la capitale, salué par d'en­ thousiastes : « Vive monsieur le duc d'Orléans ! » Dans son exil provincial, Louis Philippe Joseph « se désolait comme un enfant qu'on a privé de ses jouets », écrit le comte Auguste de Là Marck à Mira­ beau.

Le futur Philippe Égalité nourrit-il réellement quelque ambition politique ? A-t-il bien compris le parti qu'il pourrait tirer de son nouvel état ? Loin de la Cour, il se préoccupe plus de ses plaisirs que de son ave­ nir politique.

Il s'intéresse plus à la jeune et piquante comtesse de Buffon, bru du célèbre naturaliste et dont il est très amoureux, qu'à Louis XVI et à ses opposants.

Alors que des princes du sang lui rendent visite et prennent son parti, il ne songe pas même à organiser avec eux ce grand mouvement d'opposition suggéré par Brissot.

Il ne rêve que de rentrer à Paris.

Il l'écrit au roi et finit par obtenir gain de cause, le 16 avril 1788, sur la pro­ messe de se retirer totale­ ment de la vie politique ...

BRISSOT, PAMPHLÉTAIRE AMBITIEUX Fils d'un cuisinier de la ville de Chartres, Jacques Pierre Brissot, profondément choqué par le principe de la société d'ordres, grand zélateur de la révolution américaine, met sa plume alerte et incisive au service de son ambition.

Il rêve d'une grande carrière littéraire, mais se fait journaliste et pamphlétaire, connu des publicistes comme de la police ...

En entrant au service du duc d'Orléans, le futur - Girondin abandonne, pour un temps, ses convictions républicaines pour défendre une monarchie constitutionnelle dont son maître pourrait être le souverain.

En liant les intérêts du Parlement à la personne du prince, cet homme encore obscur jette les bases de ce qu'on appellera le « complot orléaniste ».. »

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