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Le futur cardinal de Richelieu chef du Conseil de Marie de Médicis

Publié le 25/08/2013

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Louis XIII va soupçonner son espion d'être un agent double...

Le 3 mai 1617, la reine mère Marie de Médicis a été exilée à Blois. Loin de la Cour, et surtout loin des allées du pouvoir, elle ronge son frein en faisant aménager l'aile du château qu'elle occupe, décorer richement ses appartements, bâtir une serre qui abrite des orangers, des jasmins et des myrtes. Mais ces occupations domestiques, pas plus que les concerts, les spectacles donnés par des comédiens italiens et les visites dans les couvents des alentours ne suffisent pas à dissiper son ennui et sa rage de ne plus tenir la place qui devrait être la sienne, la première, au côté du roi son fils.

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« «J'APPROUVE VOTRE RÉSOLUTION » ! Sa disgrâce n'est pas encore effective que l'évêque de Luçon semble perdre son sang-froid et prend les devants en demandant un court congé pour se rendre dans son prieuré de Coussay.

Le 15 juin 1617, trois jours après sa «fuite », Louis XIII lui adresse une lettre ironique et fort habile : « l'ai appris que vous vous résolviez de vous en retourner en votre diocèse pour vaquer selon le dû de votre charge à exhorter vos diocésains à se conformer aux commandements de Dieu et aux miens, ce que j'approuve, et loue grandement votre résolution( ...

).

Je vous envoie ce gentilhomme exprès pour vous le dire( ...

) et aussi que vous n'ayez à partir de votre évêché ou autres votre maison ou bénéfices sans autre commandement de moi.

» Le roi profite ainsi de la situation en faisant mine d'approuver la «décision » du prélat de rejoindre son diocèse de Luçon -où il n'est pas encore ! - et pour lui signifier qu'il y est désormais assigné à résidence.

vet, « chef de son conseil et de ses affaires, pour tenir et avoir la garde de son sceau ».

Mais, dès le 10 mai, l'évêque de Lu­ çon a écrit au secrétaire du roi, Claude Déageant : « La con­ fiance qu'on a désiré que je prisse auprès d 'elle !Marie de Médicis! est établie ( .

..

).

je m'oblige au roi, sur ma tête, d'empêcher toute cabale, me ­ née ou monopole ou, si je ne le puis, non seulement m'obli­ gè-je à lui en donner avis, mais le lui donner à temps pour y apporter remède ( ...

), m 'ass u­ rant que mon affection sera connue de telle sorte au roi qu 'il ne me laissera pas au rang des péchés oubliés .

» C'est donc qu'il est un espion au ser­ vice de Louis XIII ! Soucieux de ne pas s' aliéner le jeune roi, monsieur de Luçon s'est proposé pour maintenir la reine mère dans l 'obéissa nce et rendre compte de ses agis­ sements à Charles d' Albert de Luynes , favori et conseiller du souverain.

Bientôt, il se trouve en fâcheuse po sture .

A Blois, sa modération lui vaut d'êt re isolé face au clan mené par l'abbé florentin Ruccellaï , «esprit chaud et bouillant » qui pousse Marie de Médicis à l'aff rontement .

A Paris , malgré la correspondance régu 1 ière qu'il entretient avec Déageant, Louis XIII et ses ministres se méfient de cet espion qui pourrait bien être un agent double ! Oui sait si Lu çon n 'est pas un intrigant mû par ses seuls intérêts , qui trompe aussi bien le roi que sa mère ? Si bien que toutes les manœu­ vres de la reine mère finissent par lui être imputées ! Des contacts sont pris avec l'Es­ pagne ? On négocie la levée de troupes dans le Poitou ? L'évê­ que de Luçon en est rendu res­ ponsable , et les membres du Conseil royal décident de le renvoyer.

Assigné à résidence Le 11 juin, par une lettre de son frère aîné, le marquis de Richelieu , l 'évê que apprend sa disgrâce .

Dès le lendemain, il demande un congé de huit jours à Marie de Médicis pour se rendre dans son prieuré de Coussay , près de Loudun , où l'appellent des affaires person­ nelles ! Trois jours plus tard, Louis XIII l 'assigne à résidence dans son diocèse de Lu ço n.

La reine mère, furieuse de perdre le chef de son Conseil , écrit au roi, proteste avec véhémence « qu 'elle mourrait plutôt que d'endurer cet affront ».

Son fils refuse d'accé der à sa requête, arguant que Luçon est un homme faux, qui les trahit tous EDITIONS ATLAS les deux : mais elle s'obstine à exiger le retour du prélat.

Pendant ce temps, l'évêque fait profil bas et termine la ré­ daction d'un ouvrage réfutant les thèses protestantes, Princi­ paux Point s de la foi de /'Églis e catho­ liqu e défendus contre l'écr it adressé au roi par les quatre ministres d e Char enton , publié à Poitiers le 9 octobre.

Cependant, il n 'a pas rompu tout lien avec la reine mère, avec qui il échange des courriers - et à qui il rend peut­ être même visite à Blois.

Impatient d'e n finir , Louis XIII .

lui ordonne le 26 octobre de quitter immédiatement Cous­ say pour la Vendée et de ne plus sortir de son évêché sans autorisation .

Le 2 novembre , le prélat s'incline devant la vo­ lonté du roi en répondant : « Je ne manquerai point de me rendre incontinent à Luçon ».

Marie de Médicis , elle, n'e n­ tend pas plier et ordonne à l'exilé de «continuer à lui don­ ner ses conseils » .... »

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