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Le Grand Bond en avant

Publié le 17/01/2022

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Deuxième campagne de masse d'envergure, le Grand Bond en avant est un gigantesque remodelage des structures économiques. Décidé durant l'hiver 1957-1958, ce mouvement a plusieurs objectifs. Mao souhaite reconquérir l'intégralité de son pouvoir, écorné par la série de revers qu'il vient d'essuyer au sein de la direction du parti communiste (PCC). Il veut également se détacher de l'Union soviétique, avec qui les rapports ne cessent de se dégrader depuis l'arrivée de Khrouchtchev au pouvoir et ses velléités de déstalinisation. La Chine, selon Mao, doit à présent pouvoir « rattraper et dépasser la Grande-Bretagne en quinze ans », sans plus compter sur les subsides ou la technologie venus de Moscou. Le pays doit enfin abandonner le système soviétique de planification, qui, jusqu'à présent, n'a pas donné de résultat probants. Dorénavant, la décentralisation est de rigueur. La totalité des villes et des villages sont regroupés au sein de communes populaires, nouveaux symboles de la société collectiviste où cohabitent près de 5 000 familles.

« En 1958, Mao Zedong, président de la république populaire de Chine et président du parti communiste chinois, lance « le Grand Bond en avant ».

La Chine délaisse le modèle soviétique afin de promouvoir un communisme national.

Mao incite les Chinois à compter sur leurs propres forces pour édifier le socialisme en Chine.

Dans cet esprit, le contrôle des naissances est abandonné au nom du principe « une bouche, deux bras ».

La main-d'œuvre en abondance doit pallier le manque de capitaux.

Mao a pour objectif de relancer la production industrielle et de développer l'agriculture.

Il s'agit de « marcher sur ses deux jambes ».

Concrètement, les paysans sont invités à vivre en autarcie au sein de communes populaires au nombre de 26 000.

Les campagnes doivent participer à la production industrielle en construisant des petites centrales hydroélectriques et des mini-hauts-fourneaux.

La vie commu­ nautaire est améliorée par la création de crèches, de cantines, d'écoles et de maisons de retraite, destinées à libérer les travailleurs des charges familiales au profit du travail productif.

Dès 1959, le Grand Bond en avant s'avère être un échec cuisant.

Les mini-hauts-fourneaux ne fournissent qu'un acier de mauvaise qualité absolument inutilisable.

Les défrichements intensifs, censés étendre les surfaces cultivables, entraînent l'érosion des terres, ce qui provoque des inondations.

Mal formés, peu motivés, les cadres chinois multiplient les erreurs.

Le retrait des techniciens soviétiques en 1960 prive les Chinois d'une assistance précieuse.

A cela s'ajoute une série de catastrophes naturelles (sécheresses, inondations) qui ravagent la Chine de 1959 à 1961.

La famine sévit au point que la Chine en est réduite à importer du riz de l'extérieur.

Elle aurait causé la mort de 20 à 40 millions de Chinois.

Certains historiens évoquent le bilan de 60 millions de morts.

En 1961, le Grand Bond en avant est officiellement abandonné.

Le Premier ministre, Zhou Enlai, redresse la situation en donnant la priorité à l'agriculture et aux biens de consommation.

Les paysans sont autorisés à cultiver leurs propres lopins de terre et à vendre leur récolte au marché libre.

L'échec du Grand Bond en avant constitue un échec personnel pour Mao.

En avril1959, il doit céder la présidence de la République à son rival Liu Shaoqi.

En août 1959, il doit se livrer à une humiliante autocritique devant le comité central du parti.

Les communistes chinois se divisent en deux tendances rivales.

Les pragmatiques ou réalistes comme Liu Shaoqi et Deng Xiaoping sont prêts à quelques arrangements de taille avec la doctrine communiste afin d'engager la Chine dans la voie du développe­ ment économique.

« Peu importe qu'un chat soit noir ou blanc, pourvu qu'il attrape les souris », constitue le leitmotiv de Deng Xiaoping.

A l'opposé, les dogmatiques, rangés derrière Mao et Lin Biao, entendent. »

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