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LE KÉNYA AU XXe SIÈCLE

Publié le 22/02/2012

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La mainmise du pouvoir britannique sur le Kénya commence avec la construction, durant la dernière décennie du xixe siècle, du chemin de fer destiné à désenclaver l'Ouganda. Afin de rentabiliser le chemin de fer, Londres décide de faire de ce territoire une colonie de peuplement où les fermiers blancs détiennent la propriété exclusive des terres les plus fertiles. Mais leur influence ne se cantonne pas à ces territoires. Sous la houlette de quelques aristocrates venus tenter leur chance sous l'équateur, ils s'organisent en groupe de pression efficace. Dans le sillage de la Bible, les missionnaires établissent écoles et dispensaires, et suscitent un type d'habillement. Les Églises chrétiennes se révèlent de formidables instruments de socialisation et de contrôle social. Elles sont également des vecteurs de mobilité sociale pour les convertis alphabétisés, qui bénéficient de nombreuses opportunités d'emplois. Beaucoup des jeunes éduqués, formés par les Églises, deviendront les serviteurs plus ou moins zélés de l'État.

« Les autres segments de la société civile sont également mis au pas.

Les syndicats qui ont joué un rôle importantdans la lutte nationaliste sont vidés de toute substance.

L'économie est strictement encadrée.

Le pays a opté pourun développement capitaliste tempéré, qui tranche avec l'option socialiste adoptée par son voisin tanzanien.

Pourautant, l'État est très interventionniste, faisant prospérer une élite entrepreneuriale kikuyu qui développe le secteurdu café et la petite industrie.

Avec la maladie de J.

Kenyatta, dans les années 1970, les tendances autoritaires durégime s'accentuent ainsi que la rapacité des proches du chef de l'État qui souhaitent que la succession s'organiseau sein de leur groupe.

Cette tentative échoue et le vice-président, Daniel arap Moi, s'empare en douceur dupouvoir. L'État « Moi ». Issu d'une petite ethnie et ne jouissant pas de la même légitimité historique que son prédécesseur, D.

Moi n'a decesse de consolider par tous les moyens son assise politique.

Une tentative de coup d'État, en 1982, lui donnel'occasion de purger l'armée et de se débarrasser de barons kikuyu qui l'avaient aidé à accéder aux sommets del'État.

Il élimine ainsi C.

Njonjo, garde des Sceaux, qui avait tissé un très efficace réseau politique et économique.Tout au long des années 1980, D.

Moi s'emploie à démanteler systématiquement les bastions économiques desentrepreneurs kikuyu en leur retirant le soutien de l'État.

Parallèlement, il s'assure du contrôle des filièrescéréalières, afin d'obtenir la fidélité des notables de son fief, la vallée du Rift.

Les tendances autoritaires du systèmepolitique s'accentuent.

Lors des élections de 1988, les manipulations sont telles qu'elles réveillent la contestation. Dans un pays où la politique se veut chrétienne, les prélats minent la légitimité du chef de l'État en le diabolisant.Dans un même temps, les avocats portent le débat sur l'État de droit.

Des révoltes populaires sont provisoirementdésamorcées avec l'organisation des « auditions Saitoti », qui permettent de recueillir les doléances de lapopulation.

En 1991, sous la pression des bailleurs de fonds, D.

Moi accepte enfin de légaliser le multipartisme. Le scrutin de 1992 met en évidence la désunion des partis d'opposition, ce qui profite à D.

Moi, alors même qu'il n'arecueilli qu'une minorité de voix.

Pour rester au pouvoir, l'élite en place aurait détourné d'énormes sommes.

Lapolitique de spoliation et de massacres ethniques fait plusieurs centaines de morts et près de 500 000 déplacésdans la vallée du Rift.

Les districts acquis à l'opposition sont punis, l'État se refusant à tout investissement dans ceszones.

Cela n'aura pas empêché D.

Moi et ses affidés de remporter à nouveau les élections en 1997.. »

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