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Le modèle soviétique de 1945 à 1991 affirmation et déclin ?

Publié le 27/02/2008

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Avant la Seconde Guerre mondiale, l'URSS, seul pays communiste depuis 1917, est un pays idéologiquement isolé, mais au lendemain du conflit, elle bénéficie d'une image très positive et du soutien des partis communistes qui se sont développés, à la faveur du conflit dans les autres pays européens. Du fait de la bipolarisation qui se met en place dès 1947 avec la guerre froide, l'URSS va offrir un modèle politique, économique et idéologique qui va se présenter comme contre-modèle du modèle américain. Quelles sont les grandes caractéristiques de ce modèle ? Quelle a été son évolution et comment expliquer la chute d'un modèle qui paraissait au sortir de la Seconde Guerre mondiale parti pour conquérir le monde ? Nous suivrons un plan chronologique, étudiant dans un premier temps le modèle sous Staline, puis dans un second temps, les difficultés du modèle à s'adapter et à évoluer, et enfin son implosion et sa brutale disparition.  

« Italie et dans de nombreux pays accédant alors à l'indépendance, l'Union soviétique fait réellement figure de modèleau sens de quelque chose à imiter.

La mort de Staline en 1953 fit entrer le modèle dans une ère de turbulences quiposa la question de son évolution.

Deuxième partie : un système qui a du mal à évoluer (1953-1985) • L'échec de la déstalinisation Comme tous les dictateurs, Staline avait éliminé les successeurs éventuels, aussi dès sa disparition, une longuelutte au sommet de la bureaucratie dirigeante s'engagea.

Lutte dont Nikita Khrouchtchev sortit vainqueur.

En 1956, au XXe congrès du Parti communiste, dans un rapport secret, il dénonça les crimes de Staline, l'accusant d'avoir détourné le régime des ses idéaux initiaux.

Il dénonça notamment le culte de la personnalité organisé par Staline autour de sa personne.

En dénonçant Staline, Khrouchtchev cherchait à s'assurer la sympathie de la population pour imposer des réformes à la nomenklatura.

Il ne remit pas en cause les fondements économiques du système : ni la propriété étatisée des moyens de production, nila planification, mais il favorisa les industries légères pour assurer un mieux être à la population ; il tenta desréformes dans l'agriculture, mais celles-ci échouèrent.

Sur le plan politique, la police politique fut subordonnée auParti, des millions de prisonniers furent libérés du Goulag, la censure fut assouplie.

Le principe du parti unique ne futpas remis en cause, mais Khrouchtchev proposa d'y insuffler plus de démocratie et de faire tourner les cadresdirigeants.

Ce n'est qu'en 1961, que la déstalinisation fut véritablement lancée, les statues de Staline furent alorssymboliquement déboulonnées.

Mais en 1964, Khrouchtchev dut démissionner sous la pression de l'appareil du Parti qui lui reprochait ses échecs économiques et diplomatiques au niveau international.

Mais, surtout, craignaitpour ses privilèges. • Après le dégel, la glaciation L'élimination de Khrouchtchev ne signifia pas pour autant un retour aux méthodes de l'ère stalinienne.

Le pouvoirpassa aux mains de trois personnes, la troïka, dont émergea la personnalité de Brejnev, secrétaire général du Parti.Les nouveaux dirigeants mirent fin à la déstalinisation, on en revint même à un certain culte de la personnalité autour de Brejnev, les réformes économiques furent stoppées, la démocratisation du Parti également.

La policepolitique régna à nouveau, réprimant tous les opposants, qualifiés de dissidents, les méthodes étant toutefois unpeu moins expédi-tives que sous Staline.

L'écrivain Soljénitsyne, que Khrouchtchev avait autorisé à publier sontémoignage sur le Goulag, fut contraint à l'exil, le physicien de renommée internationale, Sakharov, fut assigné àrésidence pour avoir réclamé le respect des droits de l'homme.

Le modèle se sclérosa, l'appareil d'État tombant auxmains de dirigeants de plus en plus vieux, au point que l'on put parler de gérontocratie.

Économiquement, le pays entra dans une ère de stagnation, n'arrivant plus à élever le niveau de vie de la population ; la corruption se développa, plus personne ne semblait croire aux lendemains qui chantent. • La remise en cause du modèle Dès juin 1953, quelques mois après la mort de Staline, les ouvriers de Berlin-Est s'étaient soulevés, l'insurrectionavait gagné toute l'Allemagne de l'Est, les Soviétiques avaient dû utiliser les chars pour mater la révolte.Encouragés par les révélations du XXe Congrès, les Polonais et les Hongrois se soulevèrent à leur tour, en octobre-novembre 1956, pour réclamer un socialisme démocratique.

En Pologne, les Soviétiques durent se résoudre à voir arriver au pouvoir un communiste national, Gomulka, obtenant cependant que celui-ci s'engage à nepas retirer la Pologne du Pacte de Varsovie.

En Hongrie, le communiste national, Imre Nagy, ne parvint pas àcanaliser un mouvement ouvrier révolutionnaire, de plus il affirma vouloir quitter le Pacte de Varsovie, provoquantl'intervention des chars soviétiques qui écrasèrent la rébellion.

Les événements de 1956 montrèrent clairement lanature autoritaire du régime soviétique, le modèle commença à perdre sa force d'attraction.

En 1968, un mouvement de contestation, on parla du Printemps de Prague, revendiquant l'instauration d'un socialisme à visage humain, se développa en Tchécoslovaquie.

Il porta au pouvoir un communiste, partisan des réformes,Alexandre Dubcek.

Le pays s'orientait vers le pluralisme politique, mais en août 1968, les troupes du Pacte deVarsovie intervinrent pour mettre fin au Printemps de Prague.

Brejnev justifia cette intervention en expliquant que la souveraineté des pays socialistes était limitée par les intérêts supérieurs du socialisme, c'est-à-dire, en langageclair, de l'URSS.

Mais la Tchécoslovaquie à peine « normalisée », c'est en Pologne qu'éclata, au début des années1980, un nouveau mouvement de contestation suscité par le syndicat démocratique, et au début clandestin, «Solidarité ».

En août 1980, la grève générale des ouvriers des chantiers navals de la Baltique, dirigée par l'ouvrierélectricien Lech Walesa, contraignit le pouvoir polonais, aux ordres de Moscou, d'accepter de reconnaître lesyndicat « Solidarité » et de légaliser le droit de grève, véritable remise en cause des fondements du modèle sovié-tique.

Transition La période ouverte par la mort de Staline a fait entrer le modèle soviétique dans une phase de déclin.

Contestéde l'intérieur par les intellectuels dissidents et de l'extérieur par les peuples des démocraties populaires, le régime estsur la défensive.

Avec les événements de 1956, il a cessé d'être attractif, du moins en Europe.

À l'Ouest, mêmedans le Parti communiste français, qui, de tous les partis communistes, a longtemps été le plus inconditionnel del'URSS, des critiques se font entendre ; ainsi le PCF, qui avait approuvé l'écrasement de la révolte hongroise,désapprouve-t-il l'intervention du Pacte de Varsovie à Prague en 1968.

Quand Gorbatchev arrive au pouvoir en1985, il hérite d'un système à bout de souffle.. »

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