Le musée de Brooklyn à New York (3)

« règle, commanditant des sta­ tues qui le montrent jeune ou , au contraire, âgé, ridé et manifestement acc ablé sous le poids du pouvo ir .

Un bel exemple de ce type d'effigie est conservé au musée du Louvre .

Le Sésostris du musée de Brooklyn est en quelque sorte un intermédiaire entre les statues orthodoxes et les pièces plus originales.

Tête de roi colossale C ette colossale tête de roi en calcaire peint mesu ­ rant 61 ,8 cm de hauteur figu ­ re un souverain anonyme , manifestement du début de la XVIII" dynastie (vers 1500 avant J.-C.) .

Le style de la sculpture, encore très proche de l'art du Moyen Empire, permet en effet de faire re­ monter cette pièce au règne d' Ahmosis, le fondateur de l a XV I II" dynastie, qui chassa les Hyksos d'Ëgypte, ou à celui de son fils et successeur Amé­ nophis I"' qui, après sa mort, fera , avec sa mère Ahmè s-Né­ fertari, l 'objet d'un culte très vivant au sein de la commu ­ nauté des artisans de Deir el­ Med ineh .

Le roi est co iffé de la haute couronne blanche ornée à l'origine d'un uraeus .

On notera tout part iculière ­ ment le discret sourire, carac ­ téristique de l'art du début de la XVIII • dynastie .

Ouchebti d' Akhénaton A partir du Moyen Empire, les défunts aisés com­ mencèrent à faire déposer dans leur tombe des petites statuettes momiformes ré ­ pondant d'abord au mysté­ rieux nom de « chaouabtis » et bientô t rebaptisées par les Ëgyptiens eux-mêmes « ou­ chebtis », les « répondants ».

Ces statuettes sont des servi­ teurs chargés dans l'au-delà d'accompl ir les travaux à la place de leur maître et de l'approvisionner en nourr itu ­ re.

Dans un premier temps, les défunts se contenta i ent d'un seul ouchebti, mais leur nombre crût rapidement , et ce furent bientôt des cen ­ taines de figurines qui peu­ plèrent les sépultures des pri­ vilégiés .

On connaît de nom­ breux ouchebtis fabriq ués pour des pharaons du Nouvel Empire .

La collection la plus impressionnante est celle de Toutânkhamon , conservée au musée du Caire .

Les oucheb­ tis d'Aménophis IV-Akhéna ­ ton , quant à eux, sont parti­ culièrement originaux , ca r ils reproduisent les colonnes osi­ riaques du roi aux traits si ca­ ractéristiques.

En 1894, lors­ que sa tombe fut découverte, saccagée, à Amarna, plu ­ sieurs ouchebtis fragmentai ­ res furent mis au jour.

En 1903, on en recensa it vingt ­ cinq, mais une nouvel le expé ­ dition en recuei l lit de nou­ veaux morceaux.

De nom ­ breux musées possèdent ainsi un buste , une tête ou encore les jambes d'un ouchebti d'Akhénaton.

Le musée de Brooklyn en comptera it pour sa part plus ieurs dizaines .. »