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LE NEW DEAL CORRESPOND-IL A UNE ÉVOLUTION OU A UNE RÉVOLUTION DANS L'HISTOIRE DES ÉTATS-UNIS ?

Publié le 22/02/2012

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Il fallait pour traiter correctement ce sujet avoir conservé quelques souvenirs précis du programme d'histoire de la classe de Première. Le terme révolution désigne un changement brusque et important dans l'ordre social, un bouleversement, une rupture. Il importait en introduction de dégager d'emblée la signification globale du New Deal et ses principales composantes. Le développement, tout en présentant les différents aspects du New Deal, devait relativiser les faits et préciser leur portée en les situant dans l'histoire américaine. On pouvait ainsi isoler trois aspects essentiels du New Deal : ce fut d'abord un programme de justice sociale (« nouvelle donne »); ce fut ensuite le début de l'intervention de l'État fédéral dans la vie économique et sociale des États-Unis ; ce fut enfin l'occasion d'un rééquilibrage des pouvoirs au cours duquel la Cour Suprême s'est trouvée mise en échec face au Président. Dans chacun de ces domaines, l'infléchissement marqué par le New Deal avait déjà eu des précédents dans l'histoire des États-Unis. C'est moins le caractère des changements intervenus que leur irréversibilité (ils vont désormais caractériser durablement la vie américaine) qui constitue la révolution du New Deal.
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« inspirent le premier New Deal (1933-1935).• D'autre part, Roosevelt a parmi ses livres de chevet un livre de Thorstein Veblen : La théorie de la classe oisive(1899, traduit en français chez Gallimard) qui dénonce le gaspillage de la classe oisive des hommes de finance qui secomplaisent à une consommation ostentatoire, pour le plus grand préjudice de la société et en particulier de ceuxqui ont gardé « l'esprit artisan ».

Ce livre qui avait connu un vif succès en 1900 (dû à un ,des plus grandséconomistes et sociologues américains) jette un trait d'union entre la présidence de Franklin Roosevelt et celle deson cousin et prédécesseur à la Maison Blanche Théodore Roosevelt (président de 1901 à 1908). B.

Une vieille idée qui fait peau neuve.• L'expression même de New Deal n'est guère originale : elle n'est que la transposition du programme degouvernement de son cousin Théodore qui avait lancé l'idée du Square Deal, c'est-à-dire « non pas seulement le jeuloyal sous les présentes règles du jeu, mais un changement de ces règles impliquant une plus grande égalité deschances ».

La parenté avec le New Deal est frappante.

Théodore Roosevelt était un républicain progressiste,soucieux de mettre un frein aux abus du « capitalisme sauvage ».

Intervenant dans une période de forte immigrationoù sévissait souvent l'exploitation économique, il avait signalé sa présidence par des mesures sociales (limitation dela journée de travail, intervention en faveur des mineurs en grève...).• Une idée voisine inspirait le programme du démocrate Wilson en 1912 : le thème était la Nouvelle Liberté (NewFreedom) et avait une résonance nettement sociale : « il s'agit de promouvoir une nouvelle liberté, puisquel'ancienne a permis aux puissants d'écraser les faibles ».Ainsi, dans ses visées sociales et ses intentions humanitaires, le New Deal ne constitue guère une révolution, maisbien davantage une évolution dans l'histoire des États-Unis. II.

- L'INTERVENTIONNISME ÉCONOMIQUE ET SOCIAL. A.

L'affirmation de l'État fédéral.Le New Deal est d'abord un renforcement du pouvoir fédéral par rapport aux droits des États de l'Union et desparticuliers.

Il se traduit par une intense et fiévreuse activité législative et réglementaire : certains textes sontétablis, présentés, discutés, votés et signés dans une même journée...

! Ces interventions concernentprincipalement trois domaines :• Dans le domaine financier : l'État préserve les banques de la faillite par un moratoire (Emergency Banking Act,mars 1933), stabilise la monnaie (Gold Reserve Act, 30 janvier 1934): voir le détail de ces mesures dans R.

DUBREUILet P.

WAGRET: L'épreuve d'histoire et géographie, Vuibert édit., page 129.• Dans l'agriculture : l'État intervient comme régulateur de l'offre et de la demande, en accordant des indemnitésaux agriculteurs qui acceptent de réduire leurs emblavures ou d'abattre une partie de leur cheptel (AgriculturalAdjustment Act = A.A.A., mai 1933).

Dans les mois suivants, les prix agricoles amorcent une remontée et les farmerssont sauvés de la ruine.• Dans l'industrie : l'État fédéral intervient dans les rapports entre employeurs et ouvriers qui, normalement, relèventaux États-Unis du droit privé : il institue des « codes industriels » (sortes de conventions collectives avant lalettre): en échange de la suspension des mesures anti-trust (réclamée de longue date par le patronat), le personnelobtient la liberté syndicale, le relèvement des salaires et la réduction de la durée du travail (National Indus-trialRecovery Act = N.I.R.A., juin 1933).• Mentionnons pour mémoire l'action fédérale en faveur des équipements collectifs (grands travaux fluviaux sousl'égide de la Tennessee Valley Authority = T.V.A.). B.

Un acquis irréversible.• Aux États-Unis, patrie de la libre entreprise, l'intervention de l'État fédéral avait déjà existé auparavant, sanstoutefois présenter un caractère aussi concerté, massif et systématique.

Les interventions antérieures de l'Étatfédéral s'étaient surtout limitées à la réglementation anti-trust (Sherman Act 1890, Clayton Act 1914), au contrôledes produits alimentaires (Pure Food and Drug Act, 1906), à la protection des ressources naturelles (création deparcs nationaux) et à la fiscalité (création en 1913 de l'impôt fédéral sur le revenu).• La nouveauté est que l'intervention de l'État fédéral prend désormais un caractère irréversible.

Jusqu'alors, lesinterventions importantes avaient été dictées par des circonstances exceptionnelles et avaient eu un caractèreprovisoire (ainsi, le contrôle par l'État des chemins de fer et de la marine marchande décidé par Wilson pendant laPremière Guerre mondiale avait été supprimé la paix revenue).

Désormais, l'État apparaît comme un partenairehabitue/ de la vie économique.

Cette évolution correspond au renforcement du pouvoir présidentiel. III.- LE RENFORCEMENT DU POUVOIR PRÉSIDENTIEL. Le New Deal n'est pas seulement un ensemble de mesures de technique économique : il revêt aussi une significationpolitique et constitutionnelle. A.

La fin du gouvernement des Juges.• Traditionnellement, le pouvoir judiciaire dispose d'une place importante dans l'équilibre institutionnel des États-. »

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