Devoir de Philosophie

Le papyrus, une plante universelle (2)

Publié le 07/11/2014

Extrait du document

plante

Les Égyptiens ne se sont pas seulement servis du papyrus comme matériau ou comme aliment, ils ont aussi été sensibles à sa beauté, et les artistes ou les architectes se sont inspirés de la forme de la plante pour des dessins, des décorations et des constructions. La colonne à chapiteau papyriforme, qui imite la forme des tiges et des ombelles de papyrus, est l'exemple le plus spectaculaire de cet emprunt artistique au monde naturel. C'est l'architecte Imhotep, inventeur de la pyramide et constructeur de Saqqarah, qui le premier fit usage de ce type de colonne. Mais les colonnes papyriformes de Saqqarah sont encore encastrées dans des murs ; ce sont des colonnes décoratives, lisses et droites, avec des chapiteaux très évasés. C'est sous le Nouvel Empire, 

On connaît surtout le papyrus comme le maté­riau avec lequel les Égyptiens fabriquaient le papier, mais il était aussi utilisé dans la vie de tous les jours et par toutes les classes de la société dans l'alimenta­tion et pour une multi­tude d'autres usages.

plante

« qu'on vend, et on mange la partie inférieure qui reste, sur une longueur d'une coudée environ ; ceux qui veulent ti­ rer du papyrus un mets vrai­ ment délicat le font cuire à !'étouffée dans un four chauf­ fé au rouge, et le mangent ainsi préparé.

» Le papyrus est encore largement consommé aujourd'hui par les Yedina (appelés aussi Buduma, «man­ geurs de papyrus»), une po - pulation de pêcheurs qui vit sur les îles du lac Tchad, entre Tchad , Niger et Nigeria .

« Navis papyracea » L es Buduma du lac Tchad sont également connus pour un usage du papyrus qu'ils ont en commun avec les anciens Égyptiens : la fabrica­ tion de petits canots en papy­ rus entrelacés et tissés, que Pline appelle Navis papyra­ cea.

Les fibres qui composent la tige du papyrus sont en ef­ fet extrêmement solides et imputrescibles.

Des sculptures de la IV• dynastie montrent des hommes construisant un bateau avec les tiges qu' ils ont coupées à côté d'un four­ ré de papyrus.

Selon une lé­ gende, Isis avait navigué sur le Nil dans une telle barque et, par respect, les crocodiles n'attaquaient jamais ceux qui utilisaient le même moyen de locomotion.

Ces barques, qui ressemblaient à des grands paniers, étaient vraisembla­ blement colmat é es avec du bitume ou de la résine de fa­ çon à les rendre entièrement étanches, comme le couffin dans lequel fut abandonné le petit Moïse: « Comme elle ne pouvait plus le cacher, la mè­ re de Moïse prit pour lui une arche de papyrus, la calfata de bitume et de poix, y plaça l'enfant et la déposa dans lia jonchaie sur le bord du Nil.

» Des sandales aux cordages L es tiges, aplaties ou fen ­ dues puis rassemblées, servaient aussi à confection­ ner des sandales, des nattes, des paniers, des clôtures et même des voiles .

Avec les fi­ bres de la tige on fabriquait des fils et des cordes, comme avec les fibres du lin ou du spart, une autre herbe utilisée à cette époque sur le pour­ tour de la Méditerranée.

Pline nous apprend que le roi Anti­ gone de Syrie « ne se serva it que de cordages de papyrus pour ses vaisseaux, car le spart n'était pas encore répandu ».

Pour fabriquer ces cordes, on procédait comme pour les autres fibres végétales : on li­ bérait et on séparait d'abord les fibres en plongeant les ti­ ges dans l'eau et en les lais­ sant se décomposer (c'est le rouissage).

Puis on réunissait ces fibres en les filant, c'est-à­ dire en les mêlant et en les tordant ensemble jusqu'à ce qu'elles forment un seul fil ou une seule corde.

Un« bois de belle qualité » L es Égyptiens utilisaient également les autres par­ ties de la plante, dont rien n'était laissé de côté.

La raci­ ne fournissait un apport pré­ cieux de bois, rare sur les rives du Nil : « On utilise les racines en guise de bois non seule­ me nt comme combustible mais aussi pour confection­ ner toutes sortes d'objets mo­ biliers, car ce bois est abon­ dant et de belle qualité.

» La tête chevelue qui couronne la tige est« sans usage ni robus­ tesse », écrit aussi Théophras­ te, mais les Égyptiens étaient sensibles à sa beauté et en confectionnaient des guir­ landes dont ils décoraient leurs temples.

La forme élé­ gante de la plante leur ser­ vait aussi de modèle pour la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles