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Le phylloxéra

Publié le 17/01/2022

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Les Phylloxéridés ont une série de générations successives des plus complexes, mais avec une puissance d'expansion formidable. Le cycle de reproduction du phylloxéra est toujours donné de manière schématique, comme s'il s'agissait d'une espèce unique vivant sur un seul type de vigne. Selon Grassé, il convient de retenir que le cycle s'établissant sur les vignes américaines est le seul complet; celui pouvant s'observer sur les vignes européennes (Vitis vinifera) peut être réduit, en particulier dans la phase des générations épigées. En théorie, le cycle commence au printemps, à partir des oeufs d'hiver fécondés, d'où sortent des individus aptères; des femelles uniquement et gallicoles (les agames). Elles vont piquer les feuilles de la vigne et y provoquer des galles au sein desquelles elles pondent chacune quelque 500 oeufs. De ceux-ci naîtront des individus parthénogénétiques, au début tous gallicoles, mais divisés ensuite en deux groupes: de nouvelles gallicoles et des radicicoles qui iront se nourrir sur les racines, au pied de la vigne. Ces radicicoles donneront à leur tour naissance à plusieurs générations. Les néogallicoles sont appelées à s'éteindre lors de la chute des feuilles. Les radicicoles donneront à leur tour naissance à plusieurs générations. En automne, ils engendrent une génération parthénogénétique, les ailées sexupares qui iront envahir d'autres vignes en allant pondre (sur la face inférieure des feuilles) deux sortes d'oeufs; les gros donneront des femelles, les petits les mâles de la génération sexuée, aptère, petite et sans rostre. Ce sont ces individus qui vont s'accoupler immédiatement, car ils naissent adultes. La femelle pondra alors, sous l'écorce, un oeuf unique, fixé par un pédicelle, qui sera justement cet oeuf dit d'hiver. Après quoi le cycle pourra recommencer, au printemps, en donnant naissance à la larve fondatrice gallicole.

« Le phylloxéra Urt mal importé Depuis les origines, le Vitis vinifera a toujours été la seule variété de vigne cul ­ tivée dans l'Ancien Monde.

Mais, dès le milieu du XVIIl• siècle, les Européens commencent à importer des plants amé­ ricains et avec eux, hélas! diverses mala­ dies.

En 1834, l'oïdium est signalé en Gironde , mais il ne s'étend guère qu'à partir de 1847; en dix ans, il réduit la production de 70% .

On envisage même d'arracher toutes les vignes ; mais on s'aperçoit que le soufre combat efficace­ ment le mal.

H élas! en remplaçant les plants atteints par des plants réfractaires d'origine américaine, on substitue à l'oïdium, entre 1858 et 1862, un autre fléau bien plus redout able: le phylloxéra.

Contrairement à l'oïdium produit par un champignon, le phylloxéra, dû à un minuscule puceron, s'attaque non seule­ ment aux feuilles mais aussi aux racines .

En moins de vingt -cinq ans, il détruit une bonne moitié du vignoble français, rédui sant la production des deux tiers.

De 1874 à 1900 environ, la surface viti­ cole passe de 2500000 ha à 1500000 ha, pour se stabiliser à peu près à ce chiffre.

Le phylloxéra est responsable , du moins partiellement, de la grande crise économique de 1873 à 1878; de plus, de 1878 à 1885, deux autres mala­ dies de la vigne appara issent: le mildiou et le rot noir .

Le Phylloxera vastatrix (=dévastateur) est étudié par Planchon en 1868; le chercheur décrit ses phases sexuées et asexuées , mais ne détermine pas encore Je moyen de le combattre.

L'année sui- 1858-1881 vante, au congrès de Beaune , Laliman annonce que plusieurs cépages améri­ cains, dans ses vignes , résistent au redoutable insecte.

En 1871, La liman établit la liste des plants réfractaires ou sensibles au phylloxéra; de plus, il sug­ gère de greffer des variétés européennes s ur des ceps américains.

En 1874, Mii ­ Jardet précise les signes de cette résis ­ tance et cherche comment adapter des cépages importés au sol et au climat français; il étudie également les métho­ des de culture et de greffage appro­ priées.

Il pratique aussi 1 'hybridation; en 1877 , il recommande l'emploi du Vitis riparia comme porte-greffe.

Par la suite , on va recour ir à d'autres plants améri­ cains qu'on croisera entre eux ou avec le Vitis vinifera.

En outre, Millardet lutte contre Je mil­ diou•que l'on va traiter au sulfate de cui­ vre, dont l'efficacité a été découverte par hasard.

D 'autres mesures vont encore contri ­ buer à l'éradicat ion de ces maladies; citons la quarantaine des importations , décrétée en 1878, et la convention inter ­ nationale de Berne sur le phylloxéra, en 1881.. »

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