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LE SECOND REICH, UN REGIME SOUS TENSION

Publié le 02/09/2012

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En politique extérieure, le Chancelier se montre soucieux de garantir la pérennité de sa construction. Sa politique vise à isoler diplomatiquement la France, dont il redoute le désir de vengeance. Il réalise l’alliance des trois empereurs (Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie) en 1872-1873, pacte d’assurance mutuelle conclu par les trois puissances en cas d’agression extérieure. La guerre d’agression de la Russie contre la Turquie bouleverse ces données. La politique panslaviste du tsar génère des tensions avec l’empire austro-hongrois, lesquelles, en retour, menacent de jeter la Russie dans les bras de la France. Une alliance franco-russe prendrait l’Allemagne dans un étau. Après cet épisode fâcheux, Bismarck pense que le seul partenaire possible est l’Autriche-Hongrie qui accepte une alliance avec l’Allemagne contre la Russie au sein de la Duplice avec Vienne en 1879. Lorsque les relations russo-autrichiennes furent assombries par leurs ambitions respectives dans les Balkans, Bismarck conclut en 1887 avec la Russie un traité d’assistance secret qui garantit la neutralité russe en cas d’agression française contre l’Allemagne, en échange de la neutralité allemande en cas d’agression autrichienne contre la Russie. Bismarck est persuadé que sa politique permettra d’empêcher une guerre qui réduirait à néant toute son œuvre politique. Jusqu’en 1890, l’Empire allemand cherche une stabilité politique et militaire en Europe, en essayant de déjouer les tensions internationales par un habile système d’alliances.

« C- La résistance des minorités à la politique de germanisation Cet échec dans sa lutte contre le socialisme venant après celui intervenu dans le Kulturkampf affaiblit la position de Bismarck, d’autant que s’y ajoute la résistancedes minorités à la politique de germanisation à outrance du Chancelier. Dans toutes les régions, les minorités sont soumises à un traitement qui contraste avec la large autonomie accordée aux Länder et aux communes. Mais elles sont soumises à des régimes différenciés.

La défiance est la plus forte à l’égard des Polonais, se nourrissant de clivage religieux et social et de préjugésracistes sur les populations slaves.A leur égard est employée la manière forte : • Expulsions (1885) • Colonisation allemande (1886) : loi encourage les Allemands à acheter des terres polonaises • Interdiction de l’enseignement de la langue polonaise (1887) La politique de germanisation de la minorité polonaise est un incontestable échec. Quant à l’Alsace-Lorraine, proclamée terre d’Empire après son annexion par le traité de Francfort, elle est soumise à une dictature militaire et à une germanisation àoutrance jusqu’en 1874, date à laquelle les Alsaciens-lorrains n’envoient au Reichstag que des députés protestataires qui refusent de siéger. En dépit d’une politique plus souple par la suite, en accordant à l’Alsace-Lorraine une relative autonomie en même temps qu’il y installe un gouverneur, Bismarck amené une politique d’intégration politique et culturelle agressive, qui, contre-productive, a suscité de vives tensions mettant en danger l’unité nationale au lieu de larenforcer. II- Du statu quo à l’expansionnisme allemand : une politique extérieure tendue A- Le système bismarckien, un habile système d’alliance pour minimiser les dissensions En politique extérieure, le Chancelier se montre soucieux de garantir la pérennité de sa construction.

Sa politique vise à isoler diplomatiquement la France, dont ilredoute le désir de vengeance.

Il réalise l’alliance des trois empereurs (Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie) en 1872-1873, pacte d’assurance mutuelle conclu parles trois puissances en cas d’agression extérieure. La guerre d’agression de la Russie contre la Turquie bouleverse ces données.

La politique panslaviste du tsar génère des tensions avec l’empire austro-hongrois,lesquelles, en retour, menacent de jeter la Russie dans les bras de la France.

Une alliance franco-russe prendrait l’Allemagne dans un étau.

Après cet épisode fâcheux,Bismarck pense que le seul partenaire possible est l’Autriche-Hongrie qui accepte une alliance avec l’Allemagne contre la Russie au sein de la Duplice avec Vienneen 1879.

Lorsque les relations russo-autrichiennes furent assombries par leurs ambitions respectives dans les Balkans, Bismarck conclut en 1887 avec la Russie untraité d’assistance secret qui garantit la neutralité russe en cas d’agression française contre l’Allemagne, en échange de la neutralité allemande en cas d’agressionautrichienne contre la Russie. Bismarck est persuadé que sa politique permettra d’empêcher une guerre qui réduirait à néant toute son œuvre politique.

Jusqu’en 1890, l’Empire allemand chercheune stabilité politique et militaire en Europe, en essayant de déjouer les tensions internationales par un habile système d’alliances. B- La Weltpolitik et le pangermanisme, aux sources d’une hostilité croissante en Europe L’essor économique remarquable qu’a connu l’Allemagne à partir de 1880 et la place qu’elle a acquise sur la scène internationale font prendre conscience auxAllemands qu’ils n’ont peut-être pas dans le monde le rang qui leur revient. Rompant avec la politique continentale de Bismarck, l’avènement de Guillaume II ouvre la voie d’une nouvelle politique qualifiée par l’empereur de « politiquemondiale » : la Weltpolitik.

Cette politique vise à faire de l’Allemagne une grande puissance, à lui donner les moyens d’intervenir à l’extérieur, et à la doter decolonies.

Le Reich réclame, désormais conscient de sa puissance démographique et économique, sa « place au soleil ».

Pour la conquérir, Guillaume II dotel’Allemagne d’instruments nécessaires à une politique d’expansion et de prestige : l’armée est renforcée et sa place dans l’Etat ne cesse de croître, surtout la flotte,indispensable à l’expansion outre-mer. En même temps est entrepris un vaste effort de propagande pour populariser dans l’opinion le développement de la flotte et de l’Empire colonial.

Cette propagandecoïncide avec les idées sur la supériorité de la « race allemande » dont se font écho les tenants du pangermanisme.

C’est en 1891 en effet qu’est fondée la Liguepangermaniste, vaste mouvement qui rassemble des représentants de la classe dirigeante allemande.

Les idées pangermanistes inspirées entre autres du principedarwinien de la « sélection des espèces » considèrent la « race allemande » comme d’essence supérieure et lui assignent pour destinée historique la domination desautres peuples.

Les pangermanistes rêvent d’une « Grande Allemagne » qui regrouperait tous les peuples germaniques et affirment la volonté coloniale du Reich. Convaincu que l’Allemagne est entourée d’ennemis, Guillaume II affiche un militarisme provocant qui finit par inquiéter ses voisins, lesquels ne tardent pas à voir enl’Allemagne un danger potentiel pour la paix en Europe.

Ce que Bismarck était parvenu à éviter, Guillaume II le provoque par ses maladresses : face au militarismede l’Allemagne se forment des alliances dont la puissance dépasse largement celle de l’empire allemand. C- Un régime au cœur des tensions européennes Hormis la constitution d’une flotte de guerre, les résultats de la Weltpolitik apparaissent modestes, puisque l’Allemagne ne conquiert que quelques possessions enChine et quelques colonies dans l’Océan pacifique.

Force est cependant de constater que cette politique étrangère agressive a conduit l’Allemagne à entrer en conflitavec les autres puissances, en particulier la France.

En Mars 1905, Guillaume II fait escale à Tanger, provoquant la réaction de la France, qui obtient à la Conférenced’Algésiras une prépondérance sur le Maroc.

En 1911, l’envoi de la canonnière Panther à Agadir pour réagir devant l’intervention française à Fez ravive brutalementles tensions.

La France obtient un protectorat sur le Maroc en contrepartie de la cession d’une partie du Congo à l’Allemagne. L’Allemagne paie d’un prix très lourd l’élargissement de son horizon diplomatique.

Au début du XXe siècle, elle est seule face à des voisins qui ont conclu entre euxdes alliances : l’Alliance franco-russe (1894), l’Entente cordiale de la France et de l’Angleterre, en 1904, puis la Triple Entente rassemblant en 1908 la France,l’Angleterre et la Russie.

L’Allemagne se retrouve donc relativement isolée et ne peut guère compter que sur l’appui de l’Empire austro-hongrois. La crise de l’été 1914 précipite les évènements.

Indigné par l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand (28 juin 1914), Guillaume II affirme son soutien àl’Autriche-Hongrie contre la Serbie, responsable à ses yeux.

La déclaration de guerre de l’Autriche-Hongrie à la Serbie lui fait perdre le contrôle de la situation et ilest conduit par l’engrenage diplomatique à proclamer la guerre, d’abord à la Russie, puis à la France.. »

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