Le traité d'Arras : Charles VII et Philippe le Bon alliés
Publié le 22/08/2013
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L'épopée de Jeanne d'Arc et le sacre à Reims, en juillet 1429, ont affermi l'autorité et la légitimité de Charles VII. Les Anglais, encore maîtres de Paris et de la Normandie, ont beau riposter, deux ans plus tard, en sacrant leur propre...

«
Ci-dessus, reproduction en
noir et blanc d'une miniature
du XVe siècle représentant
la proclamation de la paix
d'Arras.
seulement boudé son sacre,
mais encore a-t-il conclu au
même moment une trêve de
six ans avec Charles VII.
Philippe le Bon n'a plus rien à
attendre de l'alliance avec
l'Angleterre.
Dès janvier 1435,
il rencontre, à Nevers, les
envoyés du roi de France afin
de négocier la paix.
La ruine
probable du front anglo-bour-
guignon et la perspective d'un
isolement complet décident
alors
Henri VI à négocier un
règlement général du conten-
tieux franco-anglais.
Le coup de théâtre
des Anglais
Tous
les protagonistes du
conflit se retrouvent ainsi à
Arras début août 1435.
Dès l'ou-
verture des débats, la déléga-
tion anglaise s'attire les foudres
des Français en se montrant
inflexible sur les droits d'Henri
VI à la Couronne de France.
Les
conseillers de Charles VII ne
sont guère disposés à transiger
sur la souveraineté du Valois,
mais offrent pourtant au roi
d'Angleterre une porte de sor-
tie honorable.
Celui-ci conser-
verait en fief une grande partie
de la Normandie mais devrait
l'hommage au seul roi de
France légitime, Charles VII.
L'effronterie française laisse
perplexes les Anglais qui
savent ne plus disposer de
moyens suffisants pour impo-
ser leurs vues, alors que Paris,
occupée depuis quinze ans,
gronde et que la Normandie se
soulève.
C'est alors le coup de
théâtre ! La délégation anglaise
claque la porte de la conféren-
ce et quitte Arras le 6 sep-
tembre.
C'est précisément ce
qu'attendait Philippe le Bon
pour traiter ouvertement avec
Charles VII.
Les cadeaux de
Charles VII
Malgré d'amicales intentions, le
duc de Bourgogne exige cepen-
dant un préalable à toute
entente avec le roi de France.
Il
tient à ce que ce dernier désa-
voue solennellement le meur-
tre de son père Jean sans Peur,
perpétré à Montereau en 1419,
et s'engage à faire châtier les
coupables.
Charles VII est prêt
à tous les sacrifices et à toutes
les humiliations pour obtenir
l'alliance bourguignonne.
Le
juriste Jean Tudert, en son nom,
vient présenter, genou à terre,
la repentance royale.
Satisfait,
Philippe le Bon pardonne et
rompt le serment, fait seize ans
plus tôt, presque jour pour jour,
de venger ce crime.
La dette d'honneur payée, plus
rien ne s'oppose à la conclusion
du traité, finalement signé à
Arras, le 21 septembre 1435.
Le
duc de Bourgogne obtient plus
qu'il ne pouvait espérer.
Charles VII lui abandonne
toutes les terres qu'il a acquises
dans le Mâconnais et
l'Auxerrois, les villes de Saint-
Quentin et d'Amiens ainsi que
les territoires entre Somme et
Artois, assurant ainsi au duché
une frontière militaire continue
avec le royaume.
Mais Philippe
obtient beaucoup plus : la sou-
veraineté pleine et entière sur
ses États jusqu'au trépas de
Charles VII.
Autrement dit, il ne
doit aucun hommage au Valois
qui le considère à l'égal d'un
souverain.
Le prix de la réconciliation fran-
co-bourguignonne semble très
élevé mais le bénéfice en est
considérable.
La guerre de
Cent ans, qui depuis bientôt
trente ans s'est muée en une
interminable lutte de factions
attisée par les ambitions per-
sonnelles, redevient une guer-
re « nationale », celle des
Français contre les Anglais.
L'entrée des troupes de Charles
VII à Paris, l'année suivante
confirmera le bien-fondé des
sacrifices consentis par le roi.
LES SOUCIS
DU DUC DE BEDFORD
Le duc Jean de Bedford est
l'oncle du jeune roi Henri VI
et, à ce titre, régent des
royaumes d'Angleterre et de
France, depuis 1422.
Ses
contrariétés sont à l'égal de
sa puissance : considérables.
Résidant à Paris, il effectue
de fréquents retours à
Londres pour rétablir un
semblant de concorde entre
son frère, le duc de
Gloucester, et son cousin,
le cardinal de Winchester,
qu'oppose une impitoyable
lutte pour le pouvoir.
Ses
embarras ne sont pas
moindres en France où la
guerre se poursuit.
Les
Parisiens grondent contre
les impôts et la Normandie
se révolte dès 1434.
Pour
couronner le tout, voilà que
son beau-frère, le duc de
Bourgogne Philippe le Bon,
décide de rompre l'alliance
et passe à l'ennemi.
Épuisé
par la maladie, Bedford
meurt le 14 septembre 1435,
une semaine avant la
signature du traité d'Arras
qui parachève l'échec
de la double monarchie
franco-anglaise.
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ATLAS.
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