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LE TRAITE DE CAMPO-FORMIO

Publié le 17/01/2022

Extrait du document


 
 Le traité de Campo-Formio marque un changement d'orientation dans la politique extérieure de la Révolution ; il marque en même temps, et les deux choses sont liées, une étape de la montée au pouvoir de Bonaparte.
 Sur le document que nous reproduisons : la dernière page du traité, comment ne pas être frappé par un nom, une signature au paraphe autoritaire, qui affronte orgueilleusement la signature des plénipotentiaires autrichiens alors que les Directeurs semblent avoir glissé discrètement leur nom dans les quelques centimètres qui restaient au bas de la page ?
 Après avoir rappelé la situation à la veille du traité, nous étudierons le document dont nous soulignerons ensuite l'importance.

« Ferdinand Ier.

cf.

les formules des traités de Westphalie) et la République "française; au congrès qui doit s'ouvrir àRastadt au plus tard le 16 novembre.

(Vingt jours après l'ouverture du congrès était prévue l'occupation deMayence par les Français et de Venise par les Autrichiens.)Udine (dans le Frioul) était le lieu de résidence des plénipotentiaires autrichiens.

Le traité fut signé au village deCampo-Formio, à mi chemin d'Udine et de Passariano où était installé Bonaparte.Les signatures.

Celle de droite est celle de Bonaparte, seul représentant de la France.

Celles de gauche sont cellesdes plénipotentiaires autrichiens : le marquis de Gallo, ministre des Deux Siciles à la cour impériale.Le comte Louis de Cobenzl, ambassadeur à Saint-Pétersbourg, diplomate habile et souple.Le comte de Merveldt, général autrichien.Le baron de Degelmann, représentant de l'empereur à Bâle (le rôle principal fut joué par Cobenzl).Les cachets sont en cire rouge sur cordon or.La ratification du traité par le Directoire suit les signatures."Le Directoire exécutif arrête et signe le présent traité de paix avec Sa Majesté l'Empereur et Roi de Hongrie et deBohême, négocié au nom de la République française par le citoyen Bonaparte, général en chef de l'armée d'Italie,fondé de pouvoirs du Directoire exécutif et chargé de ses instructions à cet effet. "Fait au Palais National du Directoire exécutif, le 5 brumaire an VI de la République française une et indivisible."La date 5 brumaire an VI correspond au 26 octobre 1797.On reconnaît facilement les signatures des Directeurs qui, à cette date, étaient : François de Neufchâteau, Merlinde Douai, Reubell, Barras et la Revellière-Lépeaux (la signature de Barras manque.

Carnot.

et Barthélémy avaient étéremplacés au 18 fructidor (5 septembre 1797) par François de Neufchâteau et Merlin de Douai.) L'importance du traité Le traité marque un changement complet d'attitude en politique étrangère.

Les révolutionnaires avaient toujourspoursuivi, soit la conquête des frontières naturelles, soit la libération des peuples opprimés.

Campo-Formio est un"retour aux anciennes pratiques" : annexions et marchandages territoriaux."Les deux négociateurs étaient inquiets sur l'accueil que réserveraient au traité leurs gouvernements respectifs...Bonaparte, en expédiant à Paris les conditions de raccord, avait cru devoir les appuyer d'une longue apologie, queterminait une nouvelle offre de démission.

Le traité s'éloignait assez des ordres qu'ils avaient reçus l'un et l'autrepour justifier leur inquiétude.

Le Directoire s'était proposé de contraindre l'Autriche, par une occupation provisoire deses Etats péninsulaires, à l'abandon des Pays-Bas et du Rhin...

Le traité de Campo-Formio était loin de remplir cesvues.

L'abandon de Venise à l'Autriche était un défi aux patriotes propagandistes qui soutenaient le Directoire depuisfructidor.

"Pour la première fois, la République française cédait publiquement à un "despote" un territoiresolennellement affranchi et proclamé libre, un peuple Qu'elle-même avait "régénéré".R.

Guyot. Le Directoire et la paix de l'Europe.L'Autriche ne se consolait pas de la "perte de l'Italie et si elle avait pu compter sur l'appui immédiat de l'Angleterre-ou de la Prusse, il est probable qu'elle n'aurait pas ratifié:Les Directeurs sont embarrassés.

Au lieu d'une guerre contre les despotes, on se fait "marchand de peuples".Deux raisons rendent le refus impossible : .« POUVAIT-ON refuser la paix à la nation épuisée qui la réclamait sans cesse ? Pouvait-on mécontenter Bonaparte,après ce qu'il avait fait pour les Directeurs.? Il aurait beau jeu d'ameuter 'l'opinion publique contre ces Directeursennemis de la paix, l de les dénoncer peut-être comme vendus à Venise.-..

Je ne puis pas dire, confiait Reubell àSandoz, quelques jours plus tard, que nous ayons fait une bonne paix, : mais je puis vous dire que nous en avionsun grand besoin/' R.

Guyot, Le Directoire et la paix de l'Europe.

Campo-Formio ne sera, en réalité, qu'une fève, maiselle consacre le prestige de Bonaparte, grand par la guerre, encore plus grand par la paix.

Tout allait maintenants'effacer devant lui.. »

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